Lorsque nous abordons le sujet des inégalités de salaires entre les femmes et les hommes, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon les données 2021 de l’Insee, les femmes gagnent en moyenne 1 553 euros nets par mois, tandis que les hommes touchent 2 053 euros. Cela représente un écart de 500 euros par mois en moyenne, soit un salaire inférieur de 24% pour les femmes par rapport à leurs homologues masculins. Ces chiffres peuvent également être interprétés comme une différence de 32% en faveur des hommes.
En équivalent temps plein
Pour éliminer l’effet du temps partiel et des heures supplémentaires, nous pouvons comparer les salaires en se basant sur une semaine de travail de 35 heures, les “salaires en équivalent temps plein”. En 2021, le salaire mensuel net moyen des hommes à temps plein est de 2 689 euros, tandis que celui des femmes est de 2 292 euros. En moyenne, les femmes gagnent donc 400 euros de moins que les hommes, soit une différence de 15%. En d’autres termes, les hommes touchent en moyenne un salaire supérieur de 17% par rapport aux femmes.
Comment mesurer les inégalités hommes-femmes ? En faisant quelques calculs mathématiques sur les écarts salariaux, nous pouvons constater que la plupart du temps, ces inégalités sont évaluées du point de vue masculin. Nous mesurons combien les femmes gagnent de moins que les hommes. Cependant, rien ne nous empêche de voir les choses autrement, du point de vue des femmes. Si nous rapportons l’écart de 14,7 aux 85,2 des femmes, cela correspond à 17,2%. Ainsi, les hommes touchent en réalité 17% de plus que les femmes.
Des écarts plus marqués en haut de l’échelle des salaires
Au fur et à mesure que l’on gravit l’échelle des salaires, les écarts entre les femmes et les hommes se creusent davantage. Selon les dernières données disponibles de l’Insee en équivalent temps plein, les 10% de femmes les moins bien rémunérées ont un salaire maximum inférieur de 5% par rapport aux hommes (1 336 euros contre 1 400 euros). Quant aux 10% de femmes les mieux payées, leur salaire minimum est inférieur de 17% à celui des hommes (respectivement 3 577 euros contre 4 317 euros). Au niveau médian, les femmes gagnent un salaire inférieur de 10%, ce qui représente un écart de 215 euros par mois par rapport à leurs homologues masculins.
Les inégalités salariales entre les sexes sont particulièrement marquées parmi les cadres supérieurs, qui sont également parmi les mieux rémunérés. Les femmes cadres gagnent 16% de moins que les hommes cadres. À l’inverse, l’écart est plus faible parmi les employés (-5%), une catégorie à prédominance féminine.
Ces écarts de salaires à temps plein sont principalement dus au fait que les femmes sont moins nombreuses que les hommes dans les postes les mieux rémunérés. Il semble qu’un “plafond de verre” empêche les femmes d’accéder aux positions les plus élevées et les plus rémunératrices, tandis que les emplois à prédominance féminine sont systématiquement sous-évalués. Cependant, il faut également souligner que ces écarts reflètent des discriminations salariales, conscientes ou non, entre femmes et hommes.
