Les lesbiennes sous le Troisième Reich : des vies trop souvent méconnues

Les lesbiennes sous le Troisième Reich : des existences bien trop souvent évincées

Peu d’historiens se sont intéressés à l’existence des lesbiennes sous le Troisième Reich. Elles ont pourtant subi des atrocités telles que des rafles, des viols et des thérapies à travers la prostitution. Aujourd’hui, nous vous proposons un dossier et un portrait collectif de la vie de ces lesbiennes, trop souvent passées sous silence.

L’homosexualité masculine versus l’homosexualité féminine

Que savons-nous vraiment de la vie des lesbiennes sous le régime nazi ? Très peu. Leur existence a rarement été étudiée. Pourtant, l’idéologie nazie condamnait l’homosexualité et les femmes étaient censées respecter leur rôle de mère et d’épouse. Alors pourquoi l’homosexualité féminine n’était-elle pas condamnée ? Les femmes avaient une place particulière dans la société allemande de l’époque. De plus, contrairement aux hommes homosexuels, les lesbiennes n’étaient pas perçues comme une menace politique ou sociale. Les lesbiennes ont également joué un rôle important dans le mouvement d’émancipation homosexuelle en Allemagne. Malgré cela, elles étaient souvent contraintes de se cacher dans des bars ou des clubs.

“Une menace morale à la pureté de la race”

L’homosexualité féminine était considérée comme une menace pour la pureté de la race par de nombreux théoriciens nazis. Bien que le paragraphe 175 du Code pénal allemand condamnait les activités homosexuelles entre hommes, il ne mentionnait pas l’homosexualité féminine. Les femmes étaient exclues des postes politiques et administratifs, mais leur homosexualité ne semblait pas être en contradiction avec le mariage et la famille. De plus, les relations intimes entre femmes étaient souvent fréquentes et difficiles à identifier, ce qui conduisait les autorités à les ignorer.

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Des persécutions et des horreurs

Les lesbiennes ont échappé à de nombreuses condamnations subies par les hommes homosexuels, mais leur silence rend difficile l’évaluation de leur persécution. L’arrivée au pouvoir d’Hitler a toutefois conduit à de violentes rafles dans les bars lesbiens, les forçant à fermer. La presse lesbienne a été censurée, les associations interdites et les nazis ont dressé des listes de lesbiennes. Elles vivaient dans la peur d’être dénoncées et licenciées. Certaines lesbiennes ont été arrêtées, envoyées dans des camps de concentration ou emprisonnées. Dans les camps, elles étaient obligées de porter un triangle rose ou noir pour les distinguer des autres prisonnières. Certaines ont même été forcées à se prostituer.

Commémorer la mémoire des lesbiennes sous le Troisième Reich

Il est difficile de commémorer la vie des lesbiennes ayant vécu sous le Troisième Reich, car elles ont été largement ignorées par l’histoire. Cependant, des projets visent à raconter leur histoire et à sensibiliser le public à leur persécution. Il est important de prendre en compte les perspectives lesbiennes dans l’écriture de l’histoire et de recueillir les témoignages de celles qui ont vécu cette époque sombre. Ainsi, nous pourrons rendre hommage à ces femmes trop longtemps oubliées.

Les lesbiennes sous le Troisième Reich— asiandelight / Shutterstock.com