Les maladies du nerf périphérique sont des affections qui touchent les nerfs situés entre la moelle épinière et les muscles des membres. Leur apparition est généralement progressive et insidieuse, se manifestant après une longue période d’évolution. Ces affections peuvent affecter les fibres sensitives, motrices ou les deux.
Les polyneuropathies
Les polyneuropathies, également appelées “polynévrites”, sont des maladies qui affectent les nerfs périphériques. Les symptômes typiques incluent des picotements progressifs dans les pieds, accompagnés de douleurs similaires à des décharges électriques. Si elles ne sont pas traitées, ces symptômes peuvent remonter jusqu’à l’aine puis atteindre les bras et les doigts. Dans certains cas, une amyotrophie (diminution de la taille des muscles) peut s’ajouter aux troubles sensitifs, accompagnée d’une diminution de la force motrice.
Le diagnostic de polyneuropathie est généralement établi sur la base de l’examen clinique et confirmé par un électromyogramme, qui permet de déterminer la cause et la gravité de l’affection. D’autres examens sont effectués pour rechercher les nombreuses causes possibles de la polyneuropathie. Dans les cas les plus handicapants, une biopsie neuro-musculaire peut être réalisée pour étudier directement les nerfs au microscope.
Le traitement de la polyneuropathie repose sur l’utilisation de médicaments antalgiques, le traitement de la cause sous-jacente et des séances de kinésithérapie. La rééducation est essentielle pour renforcer les muscles affaiblis ou améliorer l’équilibre afin de prévenir les chutes. Dans les cas les plus sévères, elle peut également aider à lutter contre les rétractions tendineuses. L’objectif principal du traitement est de stopper l’évolution de la maladie, car il est souvent difficile de récupérer les troubles déjà causés par une atteinte nerveuse importante.
La polyradiculonévrite
La polyradiculonévrite aiguë, également appelée syndrome de Guillain-Barré, est une affection des nerfs périphériques qui se manifeste de manière subaiguë sur quelques jours. Contrairement aux polyneuropathies, ses symptômes comprennent des picotements ascendants dans les membres, des troubles de l’équilibre et une diminution de la force motrice. La paralysie maximale est atteinte en environ trois semaines et peut rendre temporairement le sujet tétraplégique. Dans certains cas, des troubles du rythme cardiaque ou une détresse respiratoire peuvent conduire le patient en réanimation.
Par la suite, une phase de “plateau” se produit, pendant laquelle les symptômes restent stables pendant environ trois semaines. Enfin, une phase de récupération progressive commence, qui peut durer de quelques semaines à plusieurs mois jusqu’à une récupération complète. Cependant, des séquelles motrices peuvent persister.
La polyradiculonévrite est causée par une atteinte aiguë de la myéline des nerfs, la gaine qui les entoure. Cela entraîne une diminution de la vitesse de conduction nerveuse, confirmée par l’électromyogramme. Une ponction lombaire peut également fournir des informations importantes pour le diagnostic, montrant une augmentation des protéines dans le liquide céphalo-rachidien sans inflammation.
La cause de la polyradiculonévrite est rarement identifiée, mais elle est souvent précédée d’une infection digestive ou ORL. Elle semble être liée à une réaction immunitaire excessive du patient face à l’agent infectieux, même si celui-ci est souvent déjà éliminé lorsque les symptômes apparaissent. Le traitement vise à éliminer les anticorps néfastes de l’organisme le plus tôt possible, afin de limiter l’extension de la paralysie. Des perfusions d’immunoglobulines ou des plasmaphérèses sont utilisées à cette fin. Parallèlement, de nombreux traitements sont appliqués pour pallier les déficiences du patient pendant la phase de paralysie, prévenir les complications de l’alitement et favoriser la récupération grâce à la kinésithérapie.
La sclérose latérale amyotrophique
La sclérose latérale amyotrophique, également connue sous le nom de maladie de Charcot, est une maladie neurodégénérative qui affecte exclusivement les nerfs moteurs, depuis le cerveau jusqu’aux muscles. Sa cause exacte n’est pas connue. Elle touche les deux sexes et se manifeste généralement entre 50 et 60 ans.
Les premiers symptômes se caractérisent souvent par une amyotrophie musculaire dans une main, accompagnée d’une diminution de la force motrice. Il arrive que des troubles de la déglutition ou de la respiration soient présents dès cette phase précoce, ainsi que des symptômes moteurs touchant les membres inférieurs. L’absence de troubles sensitifs est caractéristique de cette maladie.
Le diagnostic est confirmé par un électromyogramme, qui révèle l’absence d’atteinte des nerfs sensitifs et confirme l’importance de l’atteinte motrice.
L’évolution de la maladie se fait de manière progressive, avec l’apparition de difficultés à se déplacer, à saisir des objets et des troubles de la déglutition. Ces derniers peuvent nécessiter la pose d’une gastrostomie pour prévenir les infections pulmonaires dues aux fausses routes.
La sclérose latérale amyotrophique est une maladie qui s’aggrave progressivement, entraînant une paralysie croissante. Le traitement médicamenteux (riluzole) permet de ralentir cette progression. De nombreux traitements symptomatiques existent également pour soulager les symptômes musculaires, respiratoires et de déglutition.