Un tiers des lecteurs ont acheté des livres d’occasion en 2020, d’après une récente étude du Centre national du livre. Ce marché en plein essor pèse plus de 850 millions d’euros, avec une croissance annuelle de 8%. Gibert et Momox, les pionniers français et allemands du secteur, voient aujourd’hui émerger de nouveaux acteurs prêts à rivaliser avec leurs modèles économiques variés.
Gibert : le pionnier
Cette librairie familiale, qui s’est lancée dans l’occasion en 1888, réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 115 millions d’euros, dont un tiers provient du marché de l’occasion. Elle achète et vend sept millions de livres de seconde main chaque année, que ce soit sur son site Gibert.com, son application “Je Vends” ou dans ses magasins physiques à Paris et en région. Gibert paye en moyenne 20% de plus que la concurrence, mais les livres doivent répondre à des critères de qualité stricts : pas de surlignage, pas de pages cornées, une tranche en bon état, pas de jaunissement. Les ouvrages “grand public” représentent 90% des ventes, par rapport aux ouvrages plus spécialisés tels que les manuels scolaires et universitaires.
Momox : le géant
Fondée en 2004 à Berlin par Christian Wegner, Momox est devenue le spécialiste de l’achat et de la vente en ligne d’articles culturels d’occasion tels que les livres, les CD, les DVD et les jeux vidéo. Avec plus de 250 millions d’objets commercialisés sur sa boutique en ligne et sur différentes marketplaces, Momox a réalisé un chiffre d’affaires de 312 millions d’euros l’année dernière, dont près de 90% proviennent de la vente de livres d’occasion en France. Que ce soit sur le site momox.fr ou sur l’application, l’entreprise exige un panier minimum de vente de 10 euros. Une fois votre colis expédié gratuitement à Leipzig via un point relais ou à La Poste, Momox vérifie l’état de vos livres et vous garantit un paiement par virement en environ une semaine. Le prix d’achat est déterminé par un algorithme puissant qui est recalculé toutes les trente minutes.
La Bourse aux Livres : le dépôt-vente
Imaginée par trois étudiants lillois de l’Ieseg, La Bourse aux Livres se positionne aujourd’hui comme la plateforme de dépôt-vente des livres d’occasion. Depuis son lancement en janvier 2020, elle a collecté 420 000 livres, en a revendu 280 000 et réalisé un chiffre d’affaires de deux millions d’euros. Les ventes se déroulent uniquement sur l’application BAL, où vous pouvez suivre en temps réel la réception de vos livres dans l’entrepôt parisien de la start-up, les ventes réalisées et l’évolution des paiements. Contrairement à d’autres acteurs du marché tels que Momox, Gibert ou Vendre-Livre, La Bourse aux Livres rémunère les vendeurs une fois les ventes réalisées sur sa boutique en ligne ou sur des marketplaces telles que la Fnac, Amazon, eBay, Cdiscount et Rakuten. La plateforme prélève une commission moyenne de 10% sur le prix de vente, et les livres invendus au bout d’un an ou invendables sont donnés à l’association Bibliothèques sans Frontières.
Kiwibook : l’hybride
Créée en 2017 à Nîmes, la start-up Kiwibook propose une offre unique en France. D’un côté, elle permet la revente de livres d’occasion par lot sur sa plateforme Vendre-livre.fr. De l’autre, elle facilite la revente directe de livres d’occasion entre particuliers via Kiwibook.fr, sans frais ni commission. Vendre-livre.fr est en concurrence directe avec Gibert et Momox, et vise à proposer des tarifs de rachat supérieurs. Sur Kiwibook.fr, vous pouvez publier vous-même vos annonces pour vendre vos livres directement aux acheteurs. En utilisant l’étiquette de transport prépayée fournie gratuitement par Kiwibook, vous pouvez toucher en moyenne cinq fois plus d’argent que si vous revendiez vos livres par lot ou en dépôt-vente. Les vendeurs sont payés une fois que les acheteurs valident et notent la commande.
Swapbook et Recyclivre : les engagés
Ces deux librairies en ligne permettent la vente de livres d’occasion dans un but social et solidaire. Recyclivre, créée en 2008 par David Lorrain, est connue pour collecter des dons de livres et vient de lancer son application de rachat. Les vendeurs ont la possibilité de conserver l’intégralité de leurs gains ou de les reverser en partie ou en totalité à l’association Zero Waste France, qui lutte pour la protection de l’environnement. Quant à Swapbook, fondée en 2016 par Laure Desegaulx et spécialisée dans les livres étudiants, elle reverse une partie de sa commission à l’association partenaire de votre choix. Ces deux acteurs reversent 10% de leur chiffre d’affaires à des associations. Chez Recyclivre, vous devez valider un panier d’au moins 12 euros, l’envoi est gratuit et vous êtes payé par virement après vérification de votre colis. Chez Swapbook, il n’y a pas de vente minimum, vous fixez le prix et rencontrez directement l’acheteur sur un lieu convenu à l’avance via l’application. Swapbook prélève 10% de commission sur chaque transaction.
En résumé, ces six sites incontournables offrent des opportunités intéressantes pour revendre vos livres d’occasion. Que ce soit Gibert, Momox, La Bourse aux Livres, Kiwibook, Swapbook ou Recyclivre, chacun propose un modèle économique différent. À vous de choisir celui qui répond le mieux à vos besoins et à vos préférences.
