Les meilleurs plans d’épargne retraite (PER) en 2023

Les meilleurs plans d’épargne retraite (PER) en 2023

Le plan d’épargne retraite (PER) constitue un moyen d’épargne à long terme pour préparer sa retraite par capitalisation. Dans cet article, nous vous proposons un comparatif des meilleurs PER individuels ainsi qu’un mode d’emploi détaillé incluant les versements, les taux, les simulations, la fiscalité et les réductions d’impôt.

Qu’est-ce que le PER ?

Le plan d’épargne retraite est un produit d’épargne réglementé à long terme qui offre la possibilité à tout individu de se constituer un complément de revenu pour la retraite grâce à des versements volontaires. Deux catégories de PER existent en fonction de l’initiateur de l’ouverture. Pour un usage personnel, il s’agit du PER individuel (PERin) ouvert de manière volontaire par l’épargnant. Le PER entreprise, quant à lui, est proposé aux salariés par leur employeur. Ce plan collectif peut être soit un plan d’épargne retraite d’entreprise collectif (PERECO) soit un plan d’épargne retraite obligatoire (PERO).

Actuellement, la plupart des PER ouverts sont des PER individuels. Dans cet article, nous vous proposons un comparatif de ce type de produit et nous vous expliquons son fonctionnement.

Comment fonctionne le plan d’épargne retraite ?

En contrepartie de versements volontaires qui sont déductibles des revenus imposables, le titulaire du PER se constitue progressivement une épargne. À l’heure de son départ à la retraite, cette épargne peut être transformée soit en une rente viagère soit récupérée en tout ou en partie sous forme d’un capital.

Le PER individuel, accessible à tous sans condition d’âge, peut prendre la forme d’un compte-titres souscrit auprès d’une société de gestion (banque) ou d’un contrat d’assurance de groupe (semblable à une assurance vie) souscrit auprès d’un organisme assureur (compagnie d’assurance, institution de prévoyance ou mutuelle).

Qui a intérêt à ouvrir un PER ?

Le PER est principalement destiné à se constituer une épargne pour la retraite, avec un blocage des fonds jusqu’à l’âge de la retraite (à moins d’”accidents de la vie”). Néanmoins, ce plan d’épargne retraite offre un autre avantage : les versements effectués sur le compte sont déductibles de l’impôt sur le revenu du titulaire.

Selon l’objectif principal de l’épargnant (défiscalisation ou épargne pour la retraite) et son taux marginal d’imposition, les avantages du PER peuvent varier. Notre article ci-dessous vous guide pour déterminer si le plan d’épargne retraite est adapté à votre situation.

Avez-vous intérêt à souscrire un PER ? Notre analyse selon votre profil

Comment alimenter son PER individuel ?

Que ce soit pour un PER individuel ou collectif, trois compartiments accueillent les versements en fonction de leur catégorie :

  • L’épargne volontaire : constituée des versements en euros effectués par le titulaire.
  • L’épargne salariale : composée de l’intéressement, de la participation, du compte épargne-temps (ou équivalent).
  • L’épargne obligatoire : basée sur les cotisations de l’employeur ou du salarié, dans les entreprises qui ont mis en place un plan de retraite obligatoire pour tout ou partie des salariés.

Les versements volontaires

Les versements volontaires, qui représentent le mode d’alimentation principal du PER individuel, sont par défaut déductibles du revenu imposable (ou du bénéfice imposable) avec les limites suivantes :

  • Les salariés sont imposés sur les revenus perçus l’année précédente pour calculer la déduction fiscale.
  • Les travailleurs non-salariés sont imposés sur les revenus de l’année en cours pour le calcul de la déduction fiscale.

Notez que le plafond de déduction au titre de l’épargne retraite, commun à tous les dispositifs d’épargne retraite, est indiqué sur votre avis d’imposition. Ce plafond annuel est reportable sur les trois années suivantes s’il n’est pas utilisé intégralement.

Vous avez la possibilité de renoncer à cette déduction par défaut, sur option auprès du gestionnaire du contrat, et ce, à tout moment. Cependant, une fois que vous avez effectué ce choix pour un versement, il est irrévocable.

Veuillez noter que le plan d’épargne retraite ne confère pas un avantage fiscal à l’entrée et à la sortie simultanément. Si vous choisissez de déduire vos versements, votre sortie sera plus fortement imposée, surtout en cas de sortie en capital. Les personnes peu ou pas imposées n’ont que peu d’intérêt à déduire leurs versements.

L’alimentation par transfert

Le PER individuel peut aussi recevoir par transfert des sommes provenant d’un autre PER, qu’elles proviennent de tous les compartiments ou seulement d’une partie. Par exemple, un salarié ayant quitté une entreprise qui a mis en place un plan d’épargne retraite obligatoire (PERO), alimenté par des cotisations obligatoires, peut transférer ces sommes sur son PER individuel.

Vous pouvez également transférer dans un PERIN les droits en cours de constitution sur les anciens produits d’épargne tels que les contrats Madelin, PERP, Préfon, les contrats CRH et Corem. Ces droits sont assimilés à des versements volontaires du titulaire. Les sommes provenant d’un PERCO sont considérées comme de l’épargne salariale, tandis que celles issues d’un contrat “article 83” sont considérées comme des cotisations obligatoires.

La gestion du PER individuel

Par défaut, les versements sont automatiquement affectés selon un profil de gestion “équilibré horizon retraite”. Ce profil vise à rechercher de meilleurs rendements au démarrage pour ensuite réduire progressivement le risque à l’approche de la retraite. Ainsi, de 10 à 5 ans avant le départ en retraite, 20% des actifs doivent être placés sur des supports à faible risque (indicateur synthétique inférieur ou égal à 3). Entre 2 et 5 ans, ce seuil augmente à 50%, pour atteindre 70% à moins de deux ans de l’échéance. Le gestionnaire doit réaliser des arbitrages au moins une fois tous les 6 mois afin d’adapter au mieux l’allocation d’actifs.

Cependant, le titulaire a la possibilité de choisir une autre allocation pour son épargne, voire une gestion libre, en mentionnant expressément ce choix. De son côté, le gestionnaire doit également proposer au moins une autre formule d’allocation d’actifs en gestion pilotée sur son contrat, avec seuil, rythme de sécurisation ou supports différents.

L’épargne logée dans un PER peut être investie dans un fonds en euros, des supports en unités de compte, des fonds monétaires ou des fonds diversifiés, etc.

L’information du titulaire sur son PER tout au long du contrat

Le gestionnaire du PER individuel a l’obligation de fournir une information régulière au titulaire tout au long de la vie du produit d’épargne (article L224-7 du Code monétaire et financier). Avant l’ouverture d’un PER individuel, le professionnel doit conseiller au mieux le futur retraité et lui proposer un produit adapté à sa situation et ses besoins. Le conseiller doit également informer le titulaire sur la gestion et la fiscalité de ce plan. Ainsi, toutes les informations relatives à chaque actif référencé dans le produit d’épargne, telles que la performance brute et nette de frais, le montant des frais de gestion prélevés sur l’actif, les frais récurrents prélevés sur le contrat, etc., doivent être fournies sous forme d’un tableau.

Chaque année, l’organisme gestionnaire doit transmettre une information complète au titulaire sur l’épargne accumulée. Cette information comprend le tableau précédemment mentionné, ainsi que la valeur des droits en cours de constitution, la valeur de transfert, le montant des versements et éventuels rachats, etc. Les caractéristiques de chaque actif doivent figurer dans un tableau, avec une ligne descriptive par actif (performance brute de frais, performance nette de frais, frais prélevés, etc.).

Cinq ans avant son départ à la retraite, le souscripteur peut interroger le gestionnaire sur ses droits accumulés et les modalités de sortie.

PER : à quel rendement s’attendre ?

Comme pour une assurance vie, il est impossible de prévoir avec exactitude le rendement d’un plan d’épargne retraite. Les performances passées ne garantissent pas les performances futures, car le rendement d’un produit dépend de plusieurs facteurs. Tout d’abord, il dépend de la gestion choisie par le titulaire. Un PER géré par un novice sera généralement moins performant qu’un PER géré par une société de gestion expérimentée.

Ensuite, le choix des supports et la répartition de l’épargne sur ces supports influent également sur la performance du produit. Bien que les fonds en euros soient des placements sécurisés, leurs rendements ont baissé ces dernières années. Selon les données de France Assureurs, le taux moyen est passé de 2,80% en 2013 à 1,30% en 2021, avant de remonter à 2% en 2022 (certains assureurs ont amélioré la performance de leurs fonds en puisant dans leurs réserves pour faire face à la concurrence de la hausse du taux du livret A). Si vous placez la majorité de votre argent sur un fonds euros, vous êtes sûr de préserver votre capital, mais vous n’obtiendrez pas de fortes plus-values.

En revanche, les supports en unités de compte offrent de meilleures perspectives, à condition de prendre davantage de risques. Une allocation majoritairement composée d’UC sera probablement plus rentable à long terme, mais il faut être conscient que la performance peut être négative certaines années.

Étant donné la récente création du plan d’épargne retraite, nous ne disposons pas encore de suffisamment de données pour dresser un bilan des rendements des différents contrats proposés sur le marché. Certains produits affichent des taux de rentabilité dépassant les 10% depuis leur lancement, avec un profil offensif et risqué, tandis que d’autres offrent des performances plus modestes (entre 1% et 2%) pour des allocations prudentes.

Impôt : quelle fiscalité (et défiscalisation) pour le PER ?

La fiscalité du PER varie selon l’origine des versements et le choix de sortie.

L’épargne volontaire

Les versements volontaires peuvent être déduits de l’impôt à l’entrée, offrant ainsi une réduction d’impôt au titulaire. Par défaut, ces montants sont déductibles du revenu imposable (pour tous) ou du bénéfice imposable (pour les travailleurs non salariés).

Cependant, cet avantage fiscal accordé à l’entrée est compensé à la sortie, car il s’agit d’un report de l’imposition. En cas de sortie en capital, le montant des versements est imposé en totalité et les plus-values sont soumises au prélèvement forfaitaire unique (de 30%). Si le titulaire opte pour une sortie en rente, la pension sera taxée comme les autres pensions de retraite, avec un abattement de 10%, dans la limite de 3 912 euros pour 2023 (régime fiscal de la rente viagère à titre gratuit).

Cependant, le titulaire du PER a la possibilité de renoncer à déduire ses versements à l’entrée afin de bénéficier d’une fiscalité plus souple à la sortie. Dans ce cas, en cas de sortie en capital, seules les plus-values sont soumises au PFU. Quant à la rente viagère, son imposition dépend de l’âge du souscripteur (régime fiscal de la rente viagère à titre onéreux), c’est-à-dire que seule une partie de la rente mensuelle est soumise à l’impôt sur le revenu et aux cotisations sociales.

L’épargne salariale

Les sommes provenant de l’épargne salariale (intéressement, participation, abondements, compte épargne-temps, etc.) sont exonérées d’impôt sur le revenu en cas de sortie en capital. En revanche, les gains et plus-values sont soumis aux prélèvements sociaux applicables aux revenus de placement. Si le titulaire opte pour une sortie en rente, c’est le régime fiscal de la rente viagère à titre onéreux qui s’applique.

L’épargne obligatoire

Les cotisations obligatoires ne peuvent donner lieu qu’à la liquidation d’une rente, qui est soumise à l’impôt sur le revenu après un abattement de 10% (régime fiscal de la rente viagère à titre gratuit). Toutefois, si le montant mensuel de la rente n’excède pas 110 euros, la prestation de retraite peut être versée en une seule fois et sera alors taxée comme une sortie en capital issue de versements déduits (capital et gains imposés). Cette option de rente à arrérages uniques n’est possible qu’avec les plans “compte-titres”.

Quelle sortie pour le plan d’épargne retraite ?

En principe, l’épargne placée sur un PER est bloquée jusqu’au départ à la retraite du titulaire. Cependant, il est possible de réaliser une sortie anticipée en cas d’”accident de la vie”. Les fonds peuvent alors être débloqués avant la retraite en cas de :

  • Décès du conjoint ou du partenaire de Pacs.
  • Invalidité du titulaire, de son conjoint ou partenaire de Pacs, de ses enfants.
  • Situation de surendettement.
  • Expiration des droits à l’assurance chômage.
  • Liquidation judiciaire de l’entreprise du titulaire.

L’acquisition de la résidence principale est également un motif de déblocage anticipé de l’épargne, mais uniquement pour les fonds issus des versements volontaires de l’épargnant ou de l’épargne salariale.

À l’heure de la retraite, le titulaire du PER peut récupérer principalement son épargne sous forme de rente viagère. Une sortie en capital est également possible, mais seulement pour les avoirs provenant de l’épargne salariale ou des versements volontaires, pour une partie ou la totalité des sommes et en une ou plusieurs fois. Cependant, pour pouvoir effectuer cette sortie en capital, le souscripteur ne doit pas avoir choisi “expressément” et “irrévocablement” la rente viagère au moment de la souscription de son PER, car il ne peut plus faire marche arrière.

Le titulaire du plan d’épargne retraite peut, sur option, désigner un bénéficiaire de sa rente en cas de décès. Si le décès survient avant que le souscripteur ne prenne sa retraite, le PER est clôturé.

Simulation : quelle rente ou capital espérer ?

Si vous envisagez d’ouvrir un PER pour préparer votre retraite mais que vous ne savez pas à quoi vous attendre à la sortie, il est possible d’estimer vos éventuels gains en utilisant plusieurs scénarios. Pour cela, nous mettons à votre disposition notre calculatrice de placement.

Nous avons établi trois profils :

  • Une personne de 30 ans qui place 150 euros par mois jusqu’à ses 65 ans, avec un premier versement de 1 000 euros.
  • Une autre de 40 ans qui alimente son PER de 250 euros chaque mois jusqu’à ses 65 ans. Le versement initial est ici de 3 500 euros.
  • Une dernière de 50 ans qui place 900 euros par mois jusqu’à ses 65 ans, après un premier versement de 15 000 euros.

Ces simulations sont simplifiées, sans tenir compte de la fiscalité ni des frais de versement. De plus, l’effet de l’inflation n’est pas pris en compte, ce qui signifie que les chiffres sont nets d’inflation. Pour chaque profil, nous avons appliqué trois performances annuelles : 1%, 3% et 5%.

Le plan d’épargne retraite vous permet de récupérer votre capital en une ou plusieurs fois. Toutefois, vous avez également la possibilité de choisir une rente viagère. Revenons sur nos trois profils pour évaluer les rentes qu’ils pourraient obtenir en fonction des performances précédemment mentionnées.

Veuillez noter que ces montants sont exempts de frais d’arrérage de rente. De plus, l’âge de conversion en rente a été fixé à 65 ans pour tous nos profils, mais en optant pour une conversion plus tardive, le montant peut être revu à la hausse. Enfin, l’un des avantages du PER est la possibilité de combiner une sortie en capital et une sortie en rente. Le choix de l’épargnant dépendra de ses besoins à la retraite, mais l’accumulation du capital pendant la vie active est évidemment primordiale.

Comment transférer un plan d’épargne retraite ?

L’une des particularités du plan d’épargne retraite est d’uniformiser tous les dispositifs d’épargne retraite afin de permettre la portabilité. Cette portabilité offre la possibilité de faire jouer la concurrence et, pour les salariés disposant d’un PER obligatoire, de ne conserver qu’un seul produit d’épargne retraite tout au long de leur vie professionnelle. Le titulaire du PER doit bénéficier, conformément à la loi, d’une “information régulière” sur les modalités de transfert vers un autre plan d’épargne retraite.

L’épargne accumulée sur un PER individuel peut être transférée à tout moment vers un autre plan d’épargne retraite auprès d’un autre organisme. Cette opération est gratuite si le titulaire détient le PER depuis au moins 5 ans (ou lorsqu’il a liquidé ses droits à la retraite). En revanche, avant cette échéance, des frais limités à 1% de l’encours peuvent lui être facturés. Lorsqu’il reçoit une demande de transfert, le gestionnaire dispose de deux mois pour transférer les sommes vers le nouveau gestionnaire.

Comment choisir le meilleur PER ?

Si vous souhaitez ouvrir un plan d’épargne retraite individuel, mais que vous ne savez pas quel contrat choisir, voici quelques points d’attention. Tout d’abord, vérifiez les différents frais du contrat. Notre tableau ne répertorie que des offres à frais réduits, c’est-à-dire sans commission prélevée à l’ouverture du PER ou à chaque versement effectué. Ainsi, lorsque vous versez 200 euros sur votre plan, le capital est effectivement augmenté de 200 euros, contrairement à une banque traditionnelle qui préleverait un pourcentage sur la somme versée. Les frais à comparer sont principalement ceux liés à la gestion du fonds euros et des unités de compte, pouvant varier de 0,60% à 2% par an.

Le choix des supports proposés par le contrat est tout aussi important que les frais. Ce sont ces supports qui peuvent permettre la croissance du capital. Même si les performances passées ne garantissent pas les performances futures, vous pouvez consulter le rendement passé des fonds en euros. De plus, certains contrats offrent un accès à un nombre plus ou moins important de supports en unités de compte. Selon votre profil, vous préférerez peut-être avoir le choix entre une large gamme de supports ou, au contraire, privilégier une sélection plus restreinte.

Outre ces éléments, le montant du versement initial peut également être déterminant. En effet, un versement initial de 1 000 euros peut être contraignant pour certains investisseurs par rapport à une mise de départ de 300 euros. Si vous n’êtes toujours pas décidé, vous pouvez également prendre en compte les modes de gestion (libre, sous mandat ou conseillée) ou certains services supplémentaires (robot advisor) pour vous aider à faire votre choix.

En résumé, le meilleur PER individuel est un contrat accessible à frais réduits qui permet d’investir sur une gamme suffisamment conséquente et variée de supports en fonction du profil de chaque titulaire.

Conclusion

Ouvrir un plan d’épargne retraite individuel est une décision judicieuse pour préparer votre avenir financier. Grâce à notre comparatif des meilleurs PER en 2023, vous pouvez choisir le contrat qui correspond le mieux à vos besoins et à votre situation. N’oubliez pas de prendre en compte les différents critères tels que les frais, les supports d’investissement, le montant du versement initial et les options de gestion. Investissez régulièrement dans votre PER pour vous constituer une épargne pour la retraite et bénéficiez des avantages fiscaux offerts par ce produit.

Sources:

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