Les oubliés de la loi Macron

Les oubliés de la loi Macron

La loi Macron, visant à favoriser la croissance et l’activité économique en déverrouillant la concurrence, devrait être adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale ce mardi 17 février. Cependant, malgré ses objectifs louables, certains secteurs ont réussi à échapper aux mesures de cette loi, au détriment des consommateurs.

Les notaires et leur campagne tapageuse

Selon les estimations, les notaires ont dépensé près de deux millions d’euros dans une campagne tapageuse et outrancière pour contrer les mesures de la loi Macron concernant leurs tarifs. En fin de compte, le ministre de l’économie a renoncé à rendre ces tarifs négociables en dessous d’un certain seuil fixé par décret. Ainsi, les notaires réussissent à limiter les dégâts pour leur profession, mais cela se fait au détriment des consommateurs.

Les pharmacies et la vente de médicaments

L’Autorité de la concurrence a démontré en 2013 le manque de concurrence entre les pharmacies, qui se traduit par des écarts de prix allant jusqu’à 4 fois pour les médicaments non remboursables. Pour remédier à cette situation, elle préconisait une ouverture progressive de la vente à d’autres types de magasins, tout en maintenant la responsabilité et les conseils d’un pharmacien. L’exemple de l’Italie, où les prix ont baissé de 25%, montre que cette mesure pourrait être bénéfique. Pourtant, Emmanuel Macron a rapidement clos le débat en affirmant qu’il n’y a pas de manque de pharmacies et que les prix ne sont pas excessifs. Cette décision semble davantage être influencée par les pressions d’une corporation qui pèse lourd auprès de la population.

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Les constructeurs automobiles et les pièces détachées

En France, les constructeurs automobiles bénéficient encore d’un quasi-monopole sur la vente des pièces détachées visibles telles que les rétroviseurs, les pare-chocs ou encore la carrosserie. Cette situation est unique en Europe. Si le marché était ouvert à la concurrence, les prix pourraient baisser de 6 à 15% selon l’Autorité de la concurrence. Malheureusement, les constructeurs automobiles ont menacé de délocaliser et de supprimer des emplois, ce qui a suscité la peur du gouvernement et des députés. Le lobby des constructeurs a réussi à faire pression sur les décideurs politiques en utilisant des stratégies d’influence discrètes, rendant ainsi impossible toute contre-expertise des informations transmises.

En somme, la loi Macron, malgré ses intentions positives, semble avoir laissé de côté certains secteurs et intérêts particuliers. Cette situation nuit aux consommateurs qui se retrouvent privés des avantages d’une concurrence plus ouverte. Espérons que les futurs choix politiques sauront prendre en compte les véritables besoins et attentes des Français.

Lionel Maugain