Après avoir mis fin aux flottes de trottinettes en libre-service dans les rues de la capitale en avril dernier, les Parisiens ont voté dimanche en faveur de la création d’un tarif spécifique pour le stationnement des SUV (sport utility vehicles) et autres gros véhicules individuels.
Des tarifs dissuasifs pour les voitures lourdes
Cette proposition de la municipalité a recueilli 54,55 % de votes positifs, un score bien inférieur à celui enregistré pour les trottinettes électriques, rejetées par 89 % des votants.
La mesure, qui sera débattue en mai au Conseil de Paris et entrera en vigueur le 1er septembre, prévoit un triplement des tarifs de stationnement visiteur pour tous les véhicules considérés comme “lourds, encombrants, polluants”. Ainsi, la première heure de stationnement coûterait 18 euros en zone 1 (les arrondissements centraux) et 12 euros en zone 2 (les arrondissements 12 à 20). Pour un stationnement de six heures, la facture atteindrait 225 euros en zone 1 et 150 euros en zone 2.
Ces tarifs dissuasifs visent à décourager les conducteurs de grosses voitures à venir à Paris ou à y circuler, à moins qu’ils ne choisissent de se garer dans un parking privé, souterrain ou en plein air. Cette mesure s’inscrit dans la continuité de la fin de la gratuité du stationnement à Paris pour les motos et scooters thermiques depuis septembre 2022.
Pas d’exception pour les véhicules hybrides et électriques
La mairie de Paris cible spécifiquement les véhicules à quatre roues thermiques ou hybrides rechargeables pesant plus de 1,6 tonne, ainsi que les véhicules électriques pesant plus de 2 tonnes. La seule condition retenue par la ville est le poids, sachant qu’il n’existe pas de définition réglementaire des SUV.
Cette méthode ne fait aucune distinction pour les véhicules hybrides et électriques, malgré leur émission réduite de particules fines par rapport aux véhicules thermiques. Cette hausse des tarifs de stationnement pourrait toucher près de 900 000 véhicules immatriculés en Île-de-France, dont 129 000 à Paris, soit 16 % du parc automobile francilien, y compris les berlines et les vans familiaux.
Objectif : un meilleur partage de l’espace public
La mairie de Paris souhaite réduire la présence des voitures de grande taille dans les rues de la capitale afin d’obtenir “un meilleur partage de l’espace public, de réduire la pollution et les accidents”. Le projet a été critiqué par le groupe de droite au Conseil de Paris, Changer Paris, car “certains véhicules hybrides ou thermiques récents, classés Crit’Air 1, seront concernés, sans distinction”.
Il est important de noter que cette mesure ne concerne pas le stationnement résidentiel dans les rues de la capitale. Des exceptions sont également prévues pour les artisans, les taxis, les professionnels de la santé et les personnes à mobilité réduite, assure la mairie.
La ville de Lyon devrait également mettre en place de nouveaux tarifs de stationnement en juin. Les véhicules les plus lourds seront également pénalisés, mais des réductions seront prévues pour les ménages modestes et les familles ayant trois enfants ou plus.
En conclusion, les Parisiens ont clairement exprimé leur soutien à une augmentation triplée des tarifs de stationnement des SUV et autres véhicules lourds. Cette mesure vise à réduire la présence de ces voitures dans la capitale, favorisant ainsi un meilleur partage de l’espace public et contribuant à la lutte contre la pollution.