À quoi servent les pesticides ?
Les pesticides sont des produits utilisés pour prévenir, contrôler ou éliminer les organismes considérés comme indésirables. Ces organismes indésirables peuvent être des plantes, des animaux tels que les insectes, les acariens, les champignons ou encore les bactéries. Les pesticides regroupent donc différents types de produits utilisés à la fois dans un cadre professionnel et dans notre environnement quotidien, comme les prises anti-moustiques ou les traitements anti-puces pour nos animaux de compagnie. Ils se composent de plus de 1 000 substances très différentes, tant d’un point de vue chimique que de leurs effets sur les organismes ciblés.
Ils peuvent être classés en fonction de l’espèce qu’ils combattent et de leur activité :
- Les herbicides luttent contre les mauvaises herbes.
- Les fongicides s’attaquent aux champignons.
- Les insecticides visent les insectes.
Selon leur utilisation, les pesticides peuvent également être désignés par d’autres termes réglementaires tels que “produits phytopharmaceutiques”, “biocides”, “antiparasitaires à usage humain ou à usage vétérinaire”, mais ils sont généralement regroupés sous le terme de “produits phytopharmaceutiques” ou “phytosanitaires”.
L’utilisation des pesticides entraîne une exposition à ces produits et aux substances qu’ils contiennent, qui sont sélectionnées pour être toxiques pour les organismes vivants, y compris ceux qui ne sont pas ciblés, ainsi que pour l’ensemble des écosystèmes.
Les risques pour la santé
Les substances phytopharmaceutiques ont été associées à certains effets néfastes sur la santé humaine, tels que des effets aigus immédiats. Des études épidémiologiques ont également établi des liens entre l’exposition aux pesticides, en particulier dans le milieu professionnel, et le risque de développer des pathologies telles que le cancer, les troubles neurologiques et les problèmes de reproduction. Ces constatations ont conduit à renforcer les exigences européennes et nationales en matière d’autorisation des pesticides, ainsi qu’à interdire les substances les plus dangereuses.
Bien que les sources d’exposition professionnelle aux pesticides proviennent directement de leur utilisation dans des domaines tels que la production agricole et l’élevage, la population générale est principalement exposée par le biais de la contamination de son alimentation et de son environnement. Selon l’OMS, l’alimentation et l’eau potable sont les principales sources d’exposition aux pesticides, l’eau contribuant en moyenne à moins de 5% de l’exposition alimentaire totale. Cependant, la population générale est également exposée à d’autres sources telles que la contamination de l’air, des sols ou des poussières intérieures, provenant de l’utilisation de pesticides dans les jardins ou des médicaments vétérinaires destinés aux animaux domestiques. Néanmoins, il reste difficile de déterminer la part des différentes sources d’exposition de la population générale aux pesticides en raison de la diversité des données produites dans des contextes d’étude variés.
Les risques pour l’environnement
L’utilisation des pesticides a un impact sur différents aspects de l’environnement. Les eaux continentales de surface et souterraines sont largement contaminées par ces substances. Les données concernant la contamination de l’air et du sol sont encore fragmentaires, mais des exemples de contamination des sols, tels que le cuivre et le chlordécone, sont bien connus. De plus, l’utilisation de produits phytopharmaceutiques représente une menace pour la biodiversité. La plupart des pesticides ne sont pas sélectifs et peuvent nuire aux espèces qui ne sont pas nuisibles aux cultures, ce qui affecte le bon fonctionnement des écosystèmes en éliminant des insectes essentiels à la pollinisation des fleurs, des plantes ou des insectes auxiliaires naturels, ou en dégradant la qualité des sols.
Réglementations encadrant l’utilisation des pesticides
Il existe quatre réglementations distinctes régissant l’utilisation des substances actives et des produits considérés comme des pesticides, en fonction de leur usage :
Cadre réglementaire des substances et produits phytopharmaceutiques
Les produits phytopharmaceutiques sont des préparations destinées à protéger les végétaux ou les cultures. Ils peuvent être utilisés pour protéger les végétaux contre les organismes nuisibles, prévenir leur action, détruire ou freiner la croissance de végétaux indésirables. Ils sont principalement utilisés par les professionnels de l’agriculture, de l’entretien des espaces verts et les jardiniers amateurs. Chaque préparation est composée d’une ou plusieurs substances actives responsables des propriétés du produit phytopharmaceutique, ainsi que de co-formulants.
La mise sur le marché et le suivi des produits phytopharmaceutiques sont encadrés et harmonisés au niveau européen. Le règlement (CE) n° 1107/2009 établit les critères d’approbation des substances actives ainsi que la procédure d’approbation. En France, l’Anses est chargée de l’évaluation des produits phytopharmaceutiques, de leur autorisation de mise sur le marché et de la mise en œuvre du dispositif de phytopharmacovigilance visant à surveiller les effets indésirables de ces produits sur l’environnement et les organismes vivants.
Différents dispositifs réglementaires encadrent également l’utilisation des produits phytopharmaceutiques en complément de l’autorisation des substances et de la mise sur le marché de ces produits. Par exemple, la Loi Labbé, modifiée par la loi de transition énergétique, restreint l’utilisation des produits phytopharmaceutiques sur certaines surfaces non agricoles. De plus, le plan Ecophyto en France vise à réduire les risques et les effets de l’utilisation des pesticides sur l’homme et l’environnement en encourageant notamment l’utilisation de techniques alternatives et le développement de méthodes de substitution aux pesticides.
En conclusion, les pesticides et la pollution qu’ils engendrent représentent des défis importants pour la santé humaine et l’environnement. Il est essentiel de mettre en place des réglementations strictes et de favoriser des alternatives plus durables pour préserver notre santé et la planète.