Les pièces automobiles d’occasion : une aubaine pour votre portefeuille chez le garagiste

Les pièces automobiles d’occasion : une aubaine pour votre portefeuille chez le garagiste

Du neuf avec du vieux, voilà la nouvelle opportunité qui s’offre aux automobilistes – et une obligation pour tous les garagistes. Imaginez un vaste terrain de jeux où vous pouvez trouver votre bonheur, à quelques nuances près.

1. Des pièces d’occasion jusqu’à 50 % moins chères

Si certains malins ont déjà l’habitude de farfouiller dans les casses automobiles pour dénicher des pièces bon marché et réparer eux-mêmes leurs véhicules endommagés, cette pratique est désormais encadrée par la loi depuis le 1er janvier. Cette mesure, qui s’inscrit dans la transition énergétique, oblige les garagistes à proposer des pièces d’occasion aux propriétaires de véhicules accidentés.

Nul n’est censé ignorer cette loi, et les garagistes négligents risquent une amende pouvant aller jusqu’à 15 000 euros. Sous couvert de considérations environnementales, cette pratique de recyclage obligatoire permettra avant tout de réduire les frais de réparation. Les pièces d’occasion sont en moyenne 30 à 50 % moins chères que les pièces neuves. Cette mesure concerne principalement les véhicules particuliers et petits utilitaires.

Bien que certains opportunistes bénéficient déjà de ce marché, il ne représente actuellement qu’un milliard d’euros sur les 53 milliards d’euros que représente le secteur des pièces détachées. Soit seulement 2 % du marché du neuf, alors que l’Union européenne a fixé un objectif de 15 % de réutilisation des pièces. Des performances déjà atteintes dans des pays comme la Suède ou les États-Unis.

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Grâce à des primes à la casse, de nombreuses voitures à peine endommagées étaient jusqu’à présent laissées à l’abandon dans les casses. Souvent réparables, mais abandonnées en raison du coût prohibitif des réparations.

2. Mais pas de compromis sur la sécurité

Il ne s’agit pas de transformer notre parc automobile en cimetière roulant et rouillant. Afin d’éviter les accidents, certaines pièces dites de sécurité ou d’usure sont exclues du recyclage : les disques et plaquettes de frein, la direction, les amortisseurs. “Nous proposons principalement des éléments de carrosserie, des pièces intérieures, ainsi que de nombreuses pièces mécaniques pour moteur et quelques pièces électroniques”, prévient Christian Proust, responsable d’une grande franchise Caréco dans la région bordelaise.

Pour prévenir les abus dans le marché parfois clandestin des casses automobiles, chaque pièce d’occasion sera minutieusement inspectée et marquée d’un code-barres. Une fois démontées et nettoyées, ces pièces seront soigneusement reconditionnées, étiquetées et garanties par des revendeurs dûment identifiés.

Il n’est donc plus question de “casses auto”, mais plutôt des 1 700 centres agréés de traitement des véhicules hors d’usage (VHU) présents dans tout le pays.

3. Les garagistes face à une mauvaise réputation

Cependant, les garagistes doutent déjà de la fiabilité de cette nouvelle économie circulaire. Selon Aliou Sow, secrétaire général de la Fédération de l’artisanat automobile, il est impossible de garantir la durée de vie des pièces d’occasion. “Nous savons qu’elles fonctionnent a priori, mais pendant combien de temps ? Il faut être prudent, car si nous faisons des économies à court terme, il se peut que nous devions les remplacer deux ou trois fois plus rapidement qu’une pièce neuve.”

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Les garagistes sont également dispensés de proposer des pièces d’occasion s’ils estiment qu’une pièce de rechange présente un risque pour l’environnement, la santé publique ou la sécurité routière. Malheureusement, les garagistes ne sont pas en mesure de se vanter d’une bonne réputation. Selon un sondage Ipsos réalisé l’an dernier pour le site idgarages.com, les trois quarts des Français déclarent avoir déjà eu de mauvaises surprises en sortant du garage. Les services de la répression des fraudes soulignent également des irrégularités dans 39 % des garages visités, en particulier chez les garagistes indépendants. Des problèmes tels que des prix et des travaux mal expliqués, un non-respect des tarifs horaires convenus et une facturation systématique d’un essai routier, même lorsque cela n’est pas nécessaire, ont été constatés par les agents de la DGCCRF.

Néanmoins, il semble que les Français commencent à retrouver confiance et à trouver des garagistes de confiance. Un soulagement bienvenu pour de nombreux automobilistes.

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