Les pièces détachées automobiles en Algérie : les défis de l’approvisionnement

Les pièces détachées automobiles en Algérie : les défis de l’approvisionnement

L’approvisionnement en pièces détachées automobiles en Algérie est confronté à de nombreux défis. Selon les professionnels du secteur, les prix ont augmenté de 30 à 50% entre janvier et août 2022 par rapport à l’année précédente. Cette hausse s’explique par la baisse des ventes directes en provenance de l’usine. Les concessionnaires algériens se tournent désormais vers des fournisseurs tiers, ce qui place l’Algérie en tant que quatrième consommateur dans le cycle d’achat et de vente. De plus, les prix du transport maritime et du fret maritime continuent d’augmenter, tandis que la valeur du dinar algérien se détériore face à l’euro et au dollar.

Ouvrir l’importation et garantir la qualité

En parallèle, le ministère de l’Industrie prévoit de publier un nouvel arrêté pour encadrer l’activité de production et de manutention des pièces détachées automobiles en Algérie. Cet arrêté accordera des exonérations fiscales et douanières aux producteurs locaux. Les concessionnaires automobiles potentiels demandent également l’octroi de licences temporaires d’importation de pièces de rechange, même si l’importation de véhicules reste interdite. Ils soulignent l’importance d’importer les pièces détachées directement des usines mères, avec des garanties et un service après-vente pour les clients.

Lutter contre les pièces contrefaites

Les concessionnaires automobiles mettent en garde contre la prolifération des pièces détachées contrefaites sur le marché algérien. Ces pièces de mauvaise qualité peuvent endommager les véhicules et entraîner un plus grand nombre d’accidents de la route. Cette situation aggrave la crise de pénurie de véhicules en Algérie, où les importations sont gelées depuis plus de cinq ans. Les concessionnaires appellent à une importation organisée des pièces détachées, en évitant les pièces falsifiées et en privilégiant celles qui respectent les normes internationales homologuées.

À lire aussi  Participation du constructeur suite à une panne précoce

Des normes pour garantir la qualité

Un site spécialisé dans le secteur automobile, “Euro Motors”, a publié des normes pour les véhicules importés en Algérie. Selon ces normes, les pièces automobiles doivent être importées directement de l’usine d’origine, être conformes aux normes de qualité approuvées par le pays importateur, et porter le sceau du fabricant ou du fournisseur. Le prix doit correspondre à la qualité du service rendu. En effet, les pièces détachées à bas prix sont généralement contrefaites. Les constructeurs automobiles fixent généralement les prix de leurs pièces détachées, en fonction du niveau de distribution ou du volume des ventes réalisées en première monte.

Les défis financiers

La facture d’importation de pièces détachées automobiles en Algérie s’élève à 1,2 milliard de dollars. Ce montant a augmenté de 400 millions de dollars au cours des deux dernières années, en raison de la dépréciation du dinar et de l’augmentation des prix du transport maritime. La demande en pièces détachées a également augmenté, amplifiant ainsi les besoins du marché national. Avant la crise automobile, le marché algérien comptait environ 300 entreprises de manutention. Ce nombre a considérablement diminué ces dernières années.

Afin de résoudre ces problèmes d’approvisionnement en pièces détachées automobiles, il est essentiel de mettre en place des mesures permettant de garantir la qualité des pièces importées, d’encourager la production locale et d’assurer un approvisionnement régulier pour les concessionnaires et les consommateurs.