Les pièges à éviter avec les contrats obsèques

Les pièges à éviter avec les contrats obsèques

Avec environ 500 000 contrats souscrits chaque année et 5 millions de détenteurs au total, les contrats obsèques sont une affaire juteuse pour les assureurs et les entreprises de pompes funèbres qui les proposent. Cependant, ils ne sont pas toujours une bonne affaire pour leurs détenteurs, selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

Des pratiques douteuses

Malgré une recommandation visant à pousser les professionnels à clarifier leurs pratiques de commercialisation, l’ACPR constate encore des “insuffisances récurrentes” de la part des distributeurs de ces contrats. Ces lacunes concernent tant les informations fournies avant la signature que l’absence de conseil.

Voici les principaux points de friction relevés par l’ACPR :

  • 100% des souscripteurs n’ont pas été informés des exclusions de garanties ;
  • 88% des souscripteurs ignoraient que le capital versé est uniquement destiné au financement des frais d’obsèques ;
  • 75% des souscripteurs n’ont pas été avertis que ce capital ne sera pas suffisant pour financer complètement leurs funérailles.

1. Un contrat obsèques n’est pas un placement

Contrairement à un contrat d’assurance vie classique, un contrat obsèques dit “en capital” est une assurance. Son objectif est de garantir un capital choisi à la signature pour couvrir les frais funéraires. Les cotisations versées n’alimentent pas le capital, elles sont donc perdues.

Il est important de noter que le montant des cotisations peut être élevé, surtout pour les souscripteurs plus âgés. Faire jouer la concurrence est donc essentiel pour obtenir les meilleures conditions tarifaires.

2. Attention aux frais

Les distributeurs de contrats obsèques ne sont souvent pas suffisamment transparents sur les frais appliqués à ces assurances. Frais d’entrée, frais sur les versements, frais de fractionnement des primes, frais de sortie ou de rachat, leur effet cumulé est significatif mais rarement présenté clairement au client.

Il est donc important de comparer les frais appliqués par les différents assureurs afin de choisir celui qui offre les conditions les plus avantageuses.

3. Les délais de carence

Une fois souscrit, un contrat obsèques prévoit un délai de carence qui empêche les proches de toucher le capital choisi si le décès intervient rapidement. Ce délai peut aller d’un à trois ans. Les cotisations versées sont remboursées, mais le capital n’est versé qu’en cas de décès accidentel.

Pour éviter ce délai de carence, il est possible d’opter pour le versement en une seule fois des cotisations. Il est donc important de comparer les différents contrats et de prendre en compte ce délai avant de souscrire.

4. Le capital doit être adapté aux frais d’obsèques

Avant de choisir le capital de votre contrat obsèques, il est essentiel de se renseigner sur les prix pratiqués dans votre commune ou département par les entreprises funéraires spécialisées. Les prix peuvent varier considérablement, il est donc important de choisir un capital adapté.

Il est également important de prendre en compte l’augmentation constante du coût des obsèques. Un capital souscrit aujourd’hui peut s’avérer insuffisant dans 10 ou 20 ans. Une solution alternative consiste à dédier un contrat d’assurance vie au financement des obsèques, bien que le bénéficiaire ne soit pas tenu d’utiliser cette somme spécifiquement pour les frais funéraires.

En conclusion, souscrire un contrat obsèques peut être une bonne solution pour anticiper les frais funéraires. Cependant, il est important d’être vigilant et de bien comprendre les conditions et les frais associés à ces contrats.