Les pièges à éviter pour les voitures anciennes

Les pièges à éviter pour les voitures anciennes

Vous êtes passionné par les voitures anciennes ? Vous n’avez pas besoin d’être riche pour en posséder une : de nombreux modèles sont abordables. Cependant, si vous souhaitez acheter une belle voiture de collection dans l’espoir de réaliser une plus-value à la revente, vous devrez prévoir un budget plus élevé et faire attention à ne pas payer trop cher.

Une passion qui coûte 4 000 euros par an

Que vous souhaitiez financer vos rêves, préparer votre retraite, ou vous constituer un patrimoine solide, il est possible d’envisager des investissements plaisir, comme la collection de voitures anciennes. Selon une enquête récente de la Fédération Internationale des véhicules anciens, les collectionneurs de voitures de collection sont majoritairement des hommes d’environ 58 ans, exerçant une activité professionnelle ou étant à la retraite. Sur les 400 000 collectionneurs recensés, plus de la moitié font partie d’un club et dépensent en moyenne 3 938 euros par an dans leur passion. Le prix moyen d’une voiture ancienne est de 26 340 euros. Les marques les plus représentées sont Citroën et Peugeot, suivies de Renault, Volkswagen, Porsche, Mercedes et Triumph.

Si vous disposez d’un budget modeste, vous pourrez trouver une petite 2 CV robuste pour environ 10 000 euros. Avec un budget de 15 000 euros, vous pourrez vous offrir une Dauphine ou une DS 23 en bon état, ce qui vous permettra de rejoindre la communauté des collectionneurs et de participer à des sorties et des rallyes. En revanche, si vous souhaitez conduire une voiture de luxe ou une berline sportive haut de gamme, il faudra prévoir un budget plus conséquent, allant de 30 000 à 50 000 euros, voire plus de 100 000 euros pour les modèles les plus prestigieux. Au fil des années, le prix des voitures de collection a considérablement augmenté, avec une progression de plus de 250 % depuis 2008 selon l’indice HAGI (Historic Automobile Group International).

Des frais à ne pas négliger

Si vous envisagez de revendre votre voiture de collection avec une plus-value confortable, il est essentiel de faire les bons choix dès l’acquisition. Les collectionneurs sont très exigeants en ce qui concerne l’authenticité des véhicules. Ces derniers doivent idéalement conserver leur carrosserie et leur moteur d’origine, et être en bon état. Les signes de corrosion ou de rouille sont rédhibitoires et doivent être évités.

Il est également important de vérifier le bon fonctionnement des portes et du coffre avant d’acheter. Tous les modèles d’une même marque ne se valent pas : la rareté d’un modèle peut faire grimper son prix. Les modèles produits en petites séries ou les modèles rares sont particulièrement prisés par les collectionneurs.

En plus du prix d’achat de la voiture, d’autres frais doivent être pris en compte, tels que l’entretien, l’assurance et le garage. Pour pouvoir circuler sur la voie publique, une voiture de collection doit être immatriculée et posséder une carte grise spécifique “Véhicules de collection”. Cette carte grise est délivrée si le véhicule a été construit ou immatriculé il y a au moins 30 ans, s’il n’est plus produit et s’il est préservé dans son état d’origine. La mention “Véhicules de collection” sur la carte grise permet de bénéficier d’un contrôle technique tous les cinq ans au lieu de deux ans comme pour les autres véhicules. L’assurance auto est obligatoire pour toutes les voitures à moteur. Les voitures de collection, qui roulent en moyenne moins de 1000 kilomètres par an, peuvent bénéficier d’assurances adaptées à des tarifs avantageux. Il est recommandé de souscrire une assurance tous risques pour les voitures de valeur. Pour cela, il est préférable de s’adresser à un courtier spécialisé en assurance. Enfin, il est essentiel de disposer d’un garage sécurisé pour protéger votre voiture de collection.

Le fisc est là

Lorsque vous décidez de vendre votre voiture de collection, le fisc peut vous demander de payer des impôts. La vente d’une voiture de collection à un prix supérieur à 5 000 euros entraîne le paiement d’une taxe forfaitaire de 6% du prix de cession, à laquelle s’ajoute 0,5% au titre de la CRDS. Cela représente une taxation totale de 6,5% du prix de vente, qui correspond à l’imposition de la plus-value. Cette taxation ne s’applique pas si la voiture de collection est cédée à un musée ou si le prix de vente est inférieur à 5 000 euros.

Si vous estimez que la taxe forfaitaire de 6,5% est défavorable, vous pouvez choisir le régime d’imposition de droit commun des plus-values sur biens meubles. Dans ce cas, la plus-value nette réalisée sur la vente de votre voiture de collection est imposée au taux de 19% pour l’impôt sur le revenu, majoré de 17,2% au titre de la CSG, de la CRDS et du prélèvement de solidarité. Cela représente une imposition globale de 36,20% du montant net de la plus-value. En pratique, il est rarement intéressant d’opter pour ce régime, sauf si vous détenez la voiture de collection depuis plus de 22 ans, car dans ce cas, la plus-value est exonérée d’impôt sur le revenu grâce à l’abattement annuel.

Il est important de noter que cette exonération ne concerne que l’impôt sur le revenu. Les prélèvements sociaux au taux de 17,2% s’appliquent sur la plus-value nette restant après l’application des abattements. Tout comme pour la vente de biens immobiliers qui ne sont pas des résidences principales, la plus-value réalisée sur une voiture de collection sera totalement exonérée de prélèvements uniquement après une période de détention de trente ans.

En conclusion, l’achat et la possession d’une voiture de collection peuvent être une passion onéreuse, mais également un investissement potentiellement rentable. Il est essentiel de faire preuve de prudence, de choisir judicieusement ses modèles et de prévoir les frais liés à l’entretien et à la protection de la voiture. De plus, il est important de se renseigner sur les réglementations fiscales afin de ne pas avoir de mauvaise surprise lors de la revente.