Après deux années de hausses marquées, les prix des véhicules d’occasion commencent enfin à fléchir. Cette tendance s’explique principalement par la raréfaction des véhicules neufs, ayant entraîné une augmentation de la demande pour les véhicules d’occasion.
Selon les données du mois d’août du site de vente d’automobiles AutoHebdo, le prix moyen des véhicules d’occasion a connu une légère baisse pour la première fois en 18 mois, tandis que les inventaires ont augmenté. Bien que la baisse soit minime, à seulement 0,4 % entre juin et juillet, elle confirme une tendance amorcée il y a quelque temps déjà.
Une tendance à la baisse confirmée
Les chiffres du mois d’août, bien que pas encore disponibles, semblent confirmer la baisse du prix moyen des véhicules d’occasion et la hausse des inventaires. Selon Benoit Béland, directeur du marketing de marque chez AutoHebdo, cette tendance se maintient et se renforce semaine après semaine, ce qui indique une tendance à la baisse bien implantée.
Au cours des derniers mois, les hausses ont été brutales. À l’échelle canadienne, le prix moyen d’un véhicule d’occasion a augmenté de 32 % par rapport à l’année précédente, atteignant 37 928 $. Au Québec, la hausse est encore plus importante, avec une augmentation de 39,2 % sur les 12 derniers mois, bien que le prix moyen reste inférieur à la moyenne nationale, à 35 186 $.
Les raisons de la hausse des prix des véhicules neufs
La hausse des prix des véhicules neufs est principalement due à la chute des inventaires pendant la pandémie. Les ruptures d’approvisionnement en micropuces et autres pièces ont réduit l’offre, ce qui a incité les consommateurs à se tourner vers les véhicules d’occasion. Toutefois, la pression s’atténue également dans ce domaine, avec une production qui commence à retrouver une pleine capacité.
Des précommandes à écouler avant la baisse des prix
Il faudra néanmoins du temps pour faire baisser les prix des véhicules neufs. En raison du grand nombre de précommandes, il faudra quelques mois pour répondre à la demande avant que les concessionnaires ne commencent à offrir des rabais pour écouler les nouveaux inventaires. En juillet 2022, le prix moyen d’un véhicule neuf a augmenté d’un peu moins de 20 % par rapport à l’année précédente, atteignant 55 469 $ à l’échelle canadienne et 51 122 $ au Québec.
Les rabais mis de côté expliquent la hausse des prix
Les fabricants ont augmenté les prix des véhicules neufs car ils n’ont presque pas offert de rabais, contrairement aux pratiques habituelles pour écouler leurs stocks. Cela explique pourquoi le prix des voitures a augmenté, bien que la valeur intrinsèque des véhicules n’ait pas connu une augmentation significative. Les données d’AutoHebdo reflètent cette réalité, étant basées sur les prix affichés par les concessionnaires, incluant les rabais.
L’inflation persiste
Il est peu probable que les prix reviennent aux niveaux d’avant la pandémie. Une fois que les prix augmentent, il est rare qu’ils reviennent à la normale, soutient M. Béland. La pénurie de main-d’œuvre et l’inflation due aux prix du pétrole et d’autres produits continueront à influencer les coûts de production. Cela signifie que les concessionnaires auront toujours des frais d’opération plus élevés, ce qui se répercutera sur les prix des véhicules d’occasion.
La situation au Québec
Les prix moyens des véhicules d’occasion et des véhicules neufs au Québec sont toujours inférieurs à la moyenne nationale et à ceux des autres provinces canadiennes (sauf les provinces atlantiques). Cette différence s’explique en partie par les préférences des acheteurs québécois, qui sont moins portés vers les véhicules de luxe et les gros camions comparativement à d’autres provinces. Les ventes de pick-up, notamment, influencent grandement le prix moyen dans une province, car ils sont plus coûteux.
En conclusion, les prix des véhicules d’occasion commencent enfin à fléchir, offrant une opportunité aux acheteurs. Cependant, il est peu probable que les prix reviennent aux niveaux d’avant la pandémie. Les consommateurs doivent tenir compte des facteurs économiques actuels, qui continueront à influencer les prix des véhicules neufs et d’occasion.