Les producteurs de pétrole ne semblent pas inquiets quant à l’impact de la voiture électrique sur leur industrie. Amin Nasser, PDG de Saudi Aramco, a récemment déclaré lors du forum de Davos que le véhicule électrique ne représenterait qu’une petite part du marché automobile mondial, même à l’horizon 2040. Selon lui, avec une flotte mondiale de 1,2 milliard de véhicules, la pénétration des voitures électriques ne serait que de 8 % à cette date.
Cette analyse est partagée par d’autres acteurs de l’industrie pétrolière. BP estime que d’ici 2035, il y aura environ 100 millions de véhicules électriques dans le monde. L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), quant à elle, prévoit que 150 millions de véhicules électriques en 2040 n’auront qu’un impact limité sur la consommation de pétrole, représentant moins de 1 % de la demande mondiale.
Malgré cette sérénité affichée, les énergéticiens se préparent néanmoins à cette nouvelle réalité. Patrick Pouyanné, PDG de Total, est convaincu que la voiture électrique se développera plus rapidement que prévu, notamment en Chine et dans les grandes métropoles occidentales en raison de problématiques de santé publique et de pollution. Total travaille d’ailleurs sur un plan visant à installer environ 300 bornes de recharge dans ses stations-service en France.
Bien que la menace semble encore lointaine, le véhicule électrique est considéré comme une menace sérieuse par les compagnies pétrolières selon une note de l’agence de notation Fitch. La possibilité que des marchés émergents tels que la Chine décident de bannir les véhicules thermiques dans un futur proche pèse également dans les réflexions. La Norvège a déjà annoncé son intention de bannir les véhicules thermiques d’ici 2025.
Malgré ces incertitudes, les producteurs de pétrole restent sereins face à l’émergence de la voiture électrique. Ils sont convaincus que la demande mondiale de pétrole restera solide dans les décennies à venir, ce qui maintiendra l’industrie pétrolière à flot.
