Les raisons de la flambée des tarifs réglementés de l’électricité en France

Les raisons de la flambée des tarifs réglementés de l’électricité en France

par [Your Name]

Jusqu’où ira l’augmentation des tarifs de l’électricité en France ? Malgré les initiatives gouvernementales visant à aider les consommateurs, les souscripteurs du tarif réglementé (TRVE), également connu sous le nom de “tarif bleu” d’EDF, constatent des niveaux historiquement élevés du prix du kilowattheure (kWh). Cette offre est choisie par près de deux tiers des ménages français, soit plus de 20 millions de foyers. Bien que protégés depuis 2022 par le bouclier tarifaire, mis en place pour contenir la flambée des coûts énergétiques, les factures deviennent de plus en plus douloureuses. Et cela pourrait continuer en 2024.

Une flambée des tarifs en 2023

Les tarifs réglementés de l’électricité sont fixés par l’État et peuvent être réévalués chaque année, généralement en février et en août. Pour mesurer leur évolution au cours des dix dernières années, franceinfo a calculé la facture annuelle d’un logement de 70 m2 avec ou sans chauffage électrique. Les consommations moyennes en kWh ont été obtenues à partir des simulations du comparateur Selectra, tandis que les tarifs ont été calculés à partir de l’historique des tarifs réglementés tenu par la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

Le résultat montre une forte augmentation des prix en 2023. La facture annuelle pour un foyer avec chauffage électrique, avec une tarification en heures creuses et en heures pleines, est passée de 2 179 euros en août 2021 à 2 891 euros deux ans plus tard, soit une augmentation de près de 33%. Dans le cas d’un logement sans chauffage électrique, avec un tarif de base, l’addition est passée de 367 euros en août 2021 à 484 euros en août 2023, soit une hausse de 32%. Ces augmentations n’avaient jamais été observées au cours de la dernière décennie et sont principalement dues aux réévaluations réalisées en 2023.

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Des hausses contenues par le bouclier tarifaire

La hausse des tarifs réglementés de l’électricité aurait pu être beaucoup plus importante sans l’intervention du bouclier tarifaire, comme le souligne François Carlier, délégué général de l’association de consommateurs CLCV. Selon lui, comparé à d’autres pays européens ayant connu des hausses stratosphériques, la France n’est pas si mal lotie en termes de tarifs. Ce bouclier, instauré en février 2022, a permis de contenir l’augmentation des prix sur les marchés de gros, où l’électricité est négociée avant d’être revendue aux clients.

En comparant les hausses réelles avec celles recommandées par la CRE, l’autorité administrative indépendante chargée de calculer les prix, on constate que la hausse moyenne des tarifs réglementés n’a été que de 4% en 2022, soit le plafond fixé par l’État, alors que la CRE préconisait une augmentation de plus de 35%. Cette hausse importante était justifiée par la reprise économique après la pandémie de Covid-19 et la faible disponibilité du parc nucléaire français, qui affectait la production. Initialement, le bouclier tarifaire devait n’être en place que pour un hiver, mais il a été maintenu face aux pressions du marché et aux problèmes de production.

Vers de nouvelles hausses en 2024 ?

Mais jusqu’où ira la hausse des tarifs réglementés, malgré leur protection actuelle ? Cette question se pose après les déclarations d’Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE, qui prévoit une augmentation de 10 à 20% environ en février 2024. Cette déclaration a suscité une réaction immédiate de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui a immédiatement rejeté l’hypothèse d’une telle augmentation. Cependant, la sortie progressive du bouclier tarifaire a déjà commencé, avec une réduction de la part remboursée par l’État aux fournisseurs depuis août 2023.

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Les experts estiment que les prix de l’électricité continueront d’augmenter. Selon Patrice Geoffron, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine, le gouvernement a une gestion politique du prix de l’électricité, qui est une variable particulièrement sensible. Cependant, il n’y a pas de raison de s’attendre à une diminution des tarifs. Au contraire, avec le développement des énergies renouvelables, la modernisation du parc nucléaire et les investissements dans les réseaux, tous les facteurs indiquent une augmentation des prix.

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