Les raisons de la menace d’extinction des requins

Les raisons de la menace d’extinction des requins

Les requins, des prédateurs en danger

Les océans abritent plus de 450 espèces de requins, tels que le requin blanc, le requin-bouledogue, le requin pèlerin, le requin-baleine, la grande roussette et la petite roussette. Ces prédateurs sont présents sur Terre depuis plus de 400 millions d’années. Malheureusement, leur réputation de “monstres sanguinaires” nuisent à leur image, obscurcissant leur véritable rôle écologique. En tant que prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire, les requins jouent un rôle crucial dans leur habitat. Ils se nourrissent principalement de poissons malades ou affaiblis, ce qui empêche la propagation de maladies et favorise la reproduction d’espèces “fortes”. En tant que régulateurs de l’écosystème marin, ils sont également d’une importance capitale pour le climat, stockant entre 10 et 15 % de carbone dans leur chair.

Le déclin des requins

Certaines espèces de poissons cartilagineux sont aujourd’hui en danger. Selon un rapport publié par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en 2021, 37 % des espèces de raies et de requins sont considérées comme menacées, soit une augmentation de 50 % par rapport à 2014. La pêche commerciale est l’une des principales causes de cette situation alarmante. Selon l’IFAW, 100 millions de requins sont tués chaque année en raison de cette pratique. Pour en savoir plus sur cette menace, nous avons interrogé Armelle Jung, biologiste et chef de projet chez Des requins et des hommes, une association internationale dédiée à l’étude et à la conservation des requins.

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Le finning, une pratique destructrice

Le finning, également connu sous le nom de pêche aux ailerons, représente l’une des principales menaces pour les populations de requins. Cette pratique consiste à capturer les requins pour leur couper les ailerons avant de rejeter le reste du corps à la mer. Bien que cette pratique soit interdite au sein de l’Union européenne depuis 2013, elle reste répandue en Asie. En Afrique de l’Ouest, certains bateaux de pêche capturent également des requins pour les vendre dans les pays d’Afrique centrale. Les ailerons sont récupérés par des pêcheurs sur des bateaux, notamment espagnols, qui les transfèrent ensuite soit à des navires de ravitaillement, soit les compactent à Vigo, en Espagne, avant de les expédier sous forme de conteneurs vers l’Asie. Les ailerons de requins sont très prisés pour leurs soupes dans ces pays asiatiques. Cependant, de plus en plus d’ONG tentent de sensibiliser les populations aux méfaits du finning et du commerce des ailerons.

L’importance d’une nouvelle réglementation

Selon un rapport de l’IFAW, 45 % des ailerons de requins provenaient de l’Union européenne en 2020. Face à cette réalité, faut-il adopter de nouvelles réglementations européennes ? Une réglementation, si elle est bien conçue et accompagnée de mesures complémentaires, peut avoir des effets bénéfiques. Cependant, il est illusoire de penser que cela mettra fin à ce commerce du jour au lendemain. Chez Des requins et des hommes, nous adoptons une approche d’accompagnement des pêcheurs afin de les sensibiliser à la nécessité de relâcher les requins. Nous travaillons en étroite collaboration avec les communautés de pêcheurs, en leur fournissant des informations et en apprenant à leurs côtés. Certains pêcheurs connaissent des techniques pour limiter les captures accidentelles, comme éviter certains engins de pêche ou se détourner de certaines zones à certaines périodes.

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La protection des requins à l’échelle internationale

Pour lutter contre la surpêche, la Conférence sur le commerce international des espèces menacées de la faune et de la flore sauvages (CITES) a décidé de protéger 54 espèces de requins en les inscrivant à l’Annexe II. Cette décision est-elle une avancée majeure pour la préservation des requins ? Cela témoigne de la prise en compte de ce problème par la communauté internationale, ce qui est positif. Cependant, je reste dubitative quant à l’efficacité de cette mesure, en particulier pour les espèces à forte valeur commerciale. De plus, la CITES ne régule que le commerce international, ce qui signifie que si les requins sont pêchés au large de la Sierra Leone, par exemple, puis débarqués et vendus dans ce pays, cela ne posera aucun problème.

Les autres menaces qui pèsent sur les requins

Outre la pêche, les requins sont confrontés à d’autres menaces. La dégradation de leur habitat, notamment pour les espèces qui résident près des côtes, est un problème majeur. De nombreux facteurs, tels que les constructions, les pesticides, les traitements agricoles et l’érosion côtière, contribuent à la détérioration de leur environnement. Cette dégradation réduit leurs chances de reproduction. L’exploitation des grands fonds marins, l’acidification des océans et le développement de l’éolien côtier sont également des problèmes qui pèsent sur les requins. De plus, la connexion à terre de l’énergie produite par les éoliennes peut avoir des répercussions sur certaines espèces dites “électrosensibles”, affectant ainsi leurs déplacements, leurs migrations et même leur comportement.

Nous devons prendre des mesures concrètes pour préserver les requins, ces créatures fascinantes et essentielles pour l’équilibre de notre écosystème marin.

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