Pas besoin d’être un expert du marché automobile pour comprendre le lien entre le niveau de revenu des individus et leur attrait pour les voitures électriques. Ces modèles sont particulièrement appréciés par ceux qui ont la possibilité de charger leur véhicule à domicile, ce qui nécessite une maison ou au moins une place de stationnement équipée d’une borne de recharge. Les voitures électriques attirent donc d’abord les clients aux revenus supérieurs à la moyenne. Cependant, grâce aux incitations à l’achat pour favoriser les véhicules à zéro émission et à l’arrivée de modèles plus abordables, même les Français aux revenus plus modestes peuvent se tourner vers l’électrique, malgré un prix d’achat moyen souvent plus élevé que celui des véhicules thermiques. De plus, le gouvernement travaille sur une formule de location aidée à moins de 100€ par mois.
La corrélation entre richesse et adoption des voitures électriques
Comme l’a souligné une étude intéressante aux États-Unis il y a quelques mois, ce sont principalement les personnes aisées qui achètent des voitures électriques. Les cartographies réalisées par les journalistes de France Info confirment également ce lien entre la richesse des habitants d’une région et le nombre de voitures électriques. On trouve ainsi une proportion plus élevée de véhicules électriques dans les métropoles, surtout dans les quartiers résidentiels (mais aussi dans les rues de la capitale).
En revanche, la proportion de voitures électriques reste nettement plus faible dans les zones rurales de France. Les voitures électriques conviennent particulièrement bien à ces régions où l’installation de bornes de recharge à domicile est facile et où les réseaux de charge rapide permettent de voyager. Cependant, selon le chercheur Bernard Jullien interrogé par France Info, le prix des voitures électriques pose problème dans ces zones : “Nous aurions besoin que les zones rurales soient les premières à électrifier leur parc automobile, mais leurs habitants seront les derniers à le faire en raison de contraintes budgétaires”, explique-t-il.
Une superposition des cartes
Les cartes de concentration des voitures électriques et du revenu moyen par région dressées par les journalistes de France Info se superposent presque parfaitement. Selon Bernard Jullien, il s’agit d’un constat normal : “L’électrification exacerbe des tendances que l’on observait déjà. Les voitures neuves, donc propres, sont réservées aux ménages plus âgés et plus riches. Même les classes moyennes sont désormais exclues”, affirme-t-il. Il est toutefois important de souligner que les particuliers français achètent déjà plus de voitures électriques que les entreprises et sont de plus en plus attirés par cette technologie. Au premier trimestre 2023, 21% des voitures neuves achetées par les particuliers français étaient électriques (contre 19% en 2022). Il convient également de préciser que les chiffres donnés par France Info concernent à la fois les voitures électriques et les véhicules hybrides rechargeables, et englobent également le marché de l’occasion en plus du marché du neuf.
En conclusion, l’achat de voitures électriques en France est principalement effectué par des individus aux revenus élevés. Cependant, grâce aux incitations gouvernementales et à la disponibilité de modèles abordables, l’électrification de la voiture devient de plus en plus accessible, même pour les ménages à revenus plus modestes. Il est encourageant de constater que les particuliers français adoptent de plus en plus cette technologie respectueuse de l’environnement. Il reste néanmoins important de continuer à rendre l’électrification plus accessible à tous, en particulier dans les zones rurales.