Les robo-advisors en France : Ne les regroupez pas tous ensemble
Si la plupart des médias ont rapidement mis Yomoni, Advize, Marie Quantier, Fundshop, Nalo et WeSave dans le même sac, nous considérons cette confusion comme regrettable ! En effet, ces “robo-advisors” proposent des offres ciblant des utilisations et des publics très différents. Pour éviter de comparer des choses incomparables, il est nécessaire de segmenter les acteurs avant de les évaluer.
Les offres des robo-advisors : gestion déléguée, conseillée ou assistance à la gestion libre ?
Premier point clé : il faut bien différencier les fintechs qui proposent de gérer votre argent à votre place de celles qui vous offrent une assistance pour vous aider à gérer vos investissements.
Du point de vue juridique, cela se traduit généralement par la signature d’un mandat de gestion dans le cadre d’une gestion déléguée. Cela signifie qu’en ouvrant un contrat auprès de la fintech, vous lui confiez la gestion de votre argent. Vous n’avez plus à vous en préoccuper, sauf à suivre les rapports qui vous seront envoyés. Cette solution est parfaite pour les personnes qui sont allergiques à la finance ou qui ne souhaitent tout simplement pas s’en occuper.
Ainsi, Yomoni, WeSave, Nalo et ActiveSeed proposent une offre de gestion déléguée.
Advize et Fundshops, quant à eux, émettent des recommandations que vous êtes libres de suivre… ou pas. Cela signifie que c’est vous qui gardez le contrôle sur vos investissements, bien que vous recevrez régulièrement des propositions de rééquilibrage en fonction de l’évolution des marchés et de vos objectifs.
Enfin, Mon Petit Placement se distingue des autres fintechs en vous offrant un accompagnement personnalisé avec des conseils vidéos et des experts disponibles en chat en direct. Le but est de vous assister dans l’investissement dans différents portefeuilles d’actions préalablement optimisés, dans le cadre d’une gestion libre. La différence par rapport à la gestion conseillée est que vous êtes davantage acteur de votre stratégie d’investissement.
Plateforme d’investissement ou distributeur de contrat ?
Deuxième point important : le robo-advisor peut commercialiser son propre contrat d’assurance-vie (ou PEA/compte-titres) ou vous proposer d’utiliser sa plateforme pour optimiser un contrat tiers. Dans le premier cas, vous devrez ouvrir un nouveau contrat (ou transférer un contrat existant sous certaines conditions). Dans le second cas, vous pourrez utiliser l’application proposée par la fintech pour améliorer vos contrats/comptes titres existants.
Une fois encore, cela dépendra de la structure actuelle de votre épargne et de votre volonté de gérer ou non vos investissements. Veuillez toutefois noter que si un PEA ou un compte-titres est transférable d’un établissement à un autre, ce n’est pas le cas de l’assurance-vie !
Ainsi, pour déplacer un contrat d’assurance-vie, vous devrez le clôturer (le racheter dans le jargon) puis ouvrir un nouveau contrat ailleurs. Naturellement, cette opération peut entraîner des implications fiscales.
Voici les acteurs en question :
- Yomoni vous propose ses contrats partenaires, mais vous avez également la possibilité de transférer un PEA ou un compte-titres existant ;
- WeSave, Nalo, Advize et Mon Petit Placement ne proposent que leurs propres contrats partenaires ;
- Fundshop ne distribue aucun contrat et permet d’optimiser 14 contrats d’assurance-vie tiers.
