Les secrets des savonneries de Marseille, une tradition qui perdure

Les usines de Savon de Marseille, une industrie qui perdure

Si au 19e siècle, des dizaines de savonneries tournaient à plein régime à Marseille, il n’en reste plus qu’une poignée aujourd’hui. C’est dans les quartiers nord de la ville qu’on les retrouve et qu’elles continuent de fabriquer le célèbre savon selon la recette ancestrale.

Une recette historique

La recette du savon de Marseille a été définie par Colbert en 1688 pour accompagner le développement de cette industrie. Selon ses prescriptions, seules les huiles végétales d’olive pure étaient utilisées, sans ajout de graisse. Mais le savon de Marseille est apparu bien avant cette époque, avec les traces du premier savonnier, Crescas Davin, en 1371 !

Aujourd’hui, un vrai savon de Marseille est constitué à 72% d’huile végétale d’olive. Cette huile est mélangée avec de la soude et diluée dans de l’eau. Le tout est cuit pendant plusieurs jours puis lavé pour éliminer l’excès de soude. Ensuite, le savon sèche afin de durcir.

Pour la petite anecdote, si vous utilisez un petit cube de savon confectionné le jour même, il se dissoudra entièrement ! Il faut minimum une semaine de séchage avant d’utiliser un tel cube. “Plus le savon de Marseille est sec et dur, plus il est économique”, précise Sylvain Dijon, maître savonnier de la Grande Savonnerie.

Des usines qui migrent vers le nord

Difficile à croire, mais au 18ème siècle, les savonneries se regroupaient principalement dans ce qui était alors le sud de la ville, aujourd’hui le centre. C’est dans le quartier nommé “Rive Neuve”, du côté des rues Sainte et Notre-Dame, qu’elles se sont installées. Cette localisation leur permettait d’être proches du Vieux-Port pour faciliter l’approvisionnement en matières premières, comme les huiles et la soude, ainsi que le transport des savons finis.

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Au fil des années, les usines se sont ensuite développées dans le nord de la ville, qui était à l’époque une grande campagne. Elles gardaient ainsi une proximité avec le port de la Joliette, aujourd’hui devenu le port commercial. Les quartiers se sont construits autour de ces savonneries, expliquant ainsi leur intégration complète dans le paysage de la ville.

Les usines de Savon de Marseille, une industrie qui perdure
Du sud, les usines se sont ensuite installées dans le nord de Marseille qui à l’époque était une grande campagne proche du port commercial.

Des usages qui évoluent

Du côté de l’utilisation du savon de Marseille, les choses ont bien changé avec le temps. Autrefois, il était grandement apprécié par les ménagères pour nettoyer le linge, car à cette époque, la machine à laver n’existait pas et le nettoyage se faisait à la main. Son côté économique et nettoyant faisait le bonheur de ces dames.

Puis est arrivée la lessive en poudre, qui a constitué la première grande concurrence pour le savon de Marseille. Les différentes marques de l’époque mettaient en avant son côté encore plus économique et le temps qu’il faisait gagner aux ménagères. De plus, le développement de la machine à laver s’est avéré problématique pour le savon de Marseille. Il génère des mousses qui débordent et des dépôts qui encrassent le matériel.

Malgré les guerres et les crises qui ont frappé le pays, certaines savonneries ont résisté et ont réussi à survivre grâce à des rachats successifs.

Découvrez les savonneries marseillaises

Les savonneries de Marseille sont un véritable patrimoine vivant. Elles perpétuent une tradition ancestrale en fabriquant le célèbre savon de Marseille selon les méthodes traditionnelles. Si vous êtes curieux de découvrir cet artisanat, vous pouvez même participer à des ateliers de fabrication de savon proposés par la Grande Savonnerie.

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Le savon de Marseille est bien plus qu’un simple produit ménager. Il est le symbole d’une industrie qui a su traverser les siècles et qui continue de faire la fierté de la ville de Marseille.

Par Agathe Perrier