À Saint-Malo, deux accidents tragiques ont eu lieu sur le même boulevard en l’espace de trois mois, causant la mort de deux piétons. Ce qui est surprenant, c’est que ces accidents ont été causés par le même conducteur âgé de 81 ans. Ces drames ont suscité des interrogations sur l’impact de l’âge sur la conduite et sur le potentiel facteur de risque qu’il représente.
Les jeunes conducteurs restent les plus dangereux
Les seniors sont-ils vraiment les conducteurs les plus dangereux sur la route ? Selon l’Observatoire national interministériel de sécurité routière (Onisr), le nombre de personnes tuées par million d’habitants montre un sur-risque pour les seniors de 75 ans et plus. Néanmoins, il faut prendre en compte que la part de la mortalité piétonne est plus élevée chez les seniors que chez les moins de 65 ans tués.
En regardant uniquement les accidents causés par les conducteurs de plus de 65 ans, on constate que les retraités sont la catégorie qui cause le moins de décès sur les routes. Cependant, cela peut s’expliquer par le fait qu’ils utilisent moins fréquemment leur véhicule.
L’Onisr fournit un autre indicateur intéressant : le nombre de conducteurs à l’origine d’un accident mortel en voiture rapporté à un million d’habitants. Il met en évidence un risque accru chez les 18-24 ans, tout en montrant que la dangerosité des conducteurs s’accentue progressivement avec l’âge.
“L’âge”, souligne l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar), “est responsable de modifications anatomiques et fonctionnelles” qui peuvent entraîner une diminution des capacités visuelles, psychomotrices et cognitives. Néanmoins, les conducteurs âgés de 65 à 74 ans ne causent pas plus d’accidents mortels que la moyenne. Les risques sont plus élevés chez les plus de 85 ans, mais ils restent inférieurs à ceux des conducteurs âgés de 25 à 34 ans. Ainsi, les statistiques montrent clairement que la catégorie de la population la plus dangereuse sur la route est celle des 18-24 ans.
Certains éléments expliquent que le sur-risque lié à l’âge des conducteurs reste relativement faible chez les 65-84 ans. Une étude de 2008 a révélé que les seniors adoptent un comportement différent sur la route, notamment en évitant de conduire la nuit ou par mauvais temps (pluie, verglas, brouillard), ce qui contribue à prévenir les accidents. De plus, une “érosion de la confiance en soi” entraîne une réduction des situations inconfortables et une baisse du kilométrage parcouru. Ainsi, l’utilisation de la voiture est limitée aux trajets essentiels qui permettent aux individus de préserver leur autonomie.
En conclusion, bien que l’âge puisse entraîner certaines limitations physiques et cognitives chez les conducteurs, les statistiques montrent que les seniors ne sont pas les plus dangereux sur la route. Les jeunes conducteurs, en particulier ceux âgés de 18 à 24 ans, restent la catégorie la plus à risque. Il est donc primordial de sensibiliser tous les conducteurs à une conduite responsable et sécuritaire.
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