L’Algérie bénéficie désormais de 300 à 350 sous-traitants prêts à approvisionner les constructeurs automobiles internationaux. Grâce à l’accompagnement du ministère du secteur, ces sous-traitants ont obtenu les homologations nécessaires pour fournir les constructeurs qui s’installent en Algérie. Mohamed Djebili, directeur des industries sidérurgiques, mécaniques, aéronautiques et navales au ministère, a révélé cette information lors d’une interview sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne.
Un soutien juridique pour les sous-traitants
L’Algérie a mis en place un arsenal juridique pour soutenir les sous-traitants jusqu’à leur homologation par les constructeurs présents sur le territoire. Cette loi impose également aux constructeurs de s’approvisionner auprès des sous-traitants homologués pour leurs autres sites de production à l’étranger. Ainsi, les sous-traitants pourront produire des pièces pour la première monte ainsi que des pièces de rechange. Actuellement, certains sous-traitants sont déjà homologués et actifs dans des domaines tels que la câblerie, la pneumatique, les composants plastiques et les sièges automobiles.
Dans un avenir proche, vers 2025, l’Algérie prévoit de disposer d’une large gamme de sous-traitants diversifiés, ce qui permettra de réduire les dépenses en devises destinées à l’importation de pièces de rechange.
Une plateforme numérique pour les demandes d’agrément automobiles
Le ministère a mis en place une nouvelle plateforme numérique pour recevoir les demandes d’agrément dans les secteurs de la concession et de la construction automobile. Depuis son lancement cette semaine, 122 opérateurs se sont inscrits, la plupart d’entre eux visant l’activité de concessionnaire.
Pour réguler les importations dans le secteur automobile, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations jouera un rôle essentiel, notamment l’Agence nationale de la promotion des exportations (Algex), qui contrôlera toute tentative de surfacturation. Toutefois, ces mesures ne concernent que les concessionnaires de véhicules neufs et ne s’appliquent pas aux constructeurs qui importent des collections destinées à leur activité.
La production de véhicules en Algérie
La filiale algérienne du groupe Stellantis a récemment signé un nouveau cahier des charges et une convention avec l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI). Elle prévoit de commencer la production de ses premiers véhicules de la marque italienne “FIAT” d’ici la fin 2023, à partir des collections assemblées, puis d’intégrer les composants fabriqués localement d’ici fin 2024. Selon le cahier des charges, ce constructeur devra également produire des véhicules avec des carrosseries et des châssis fabriqués et peints localement.
Interrogé sur les véhicules qui seront fabriqués en Algérie, M. Djebili a expliqué qu’il s’agira principalement de voitures de gamme moyenne destinées à satisfaire les besoins du marché local, ainsi que d’autres marchés potentiels, comme l’Europe. En outre, l’importation et la production de véhicules diesel sont interdites en Algérie. Les constructeurs installés dans le pays se concentreront également sur la production de véhicules électriques. Des investisseurs ont exprimé leur intérêt pour l’installation de bornes de recharge et d’équipements nécessaires à la circulation de ce type de véhicules.
Pour être compétitifs et intégrer une “bonne part” de pièces produites localement, les constructeurs devront atteindre un niveau de production de 60 000 à 70 000 unités par an.
En résumé, l’Algérie se positionne de plus en plus comme un acteur clé de l’industrie automobile grâce à ses nombreux sous-traitants et à son soutien gouvernemental. Avec cette nouvelle infrastructure en place, le pays est prêt à atteindre de nouveaux sommets dans la production automobile et à réduire ses importations de pièces de rechange.