Les SUV à Paris : la votation citoyenne divise les avis

Les SUV à Paris : la votation citoyenne divise les avis

Plus de sept mois après le retrait de 15 000 trottinettes électriques, la Mairie de Paris relance la bataille contre les moyens de transport jugés nuisibles pour les habitants de la capitale. Ce dimanche 4 février, elle propose une votation citoyenne visant à tripler les tarifs de stationnement des véhicules SUV. Découvrez tous les enjeux de cette consultation en six questions.

Quelle est la mesure proposée ?

“Pour ou contre la création d’un tarif spécifique pour le stationnement des voitures individuelles lourdes, encombrantes, polluantes ?” C’est la question à laquelle les Parisiens devront répondre ce dimanche. Si le “pour” l’emporte, le tarif horaire de stationnement passera de 6 euros à 18 euros pour les véhicules thermiques ou hybrides rechargeables de plus de 1,6 tonne, et de 4 euros à 12 euros pour les véhicules électriques de plus de 2 tonnes. Cette augmentation ne s’appliquerait cependant pas aux résidents parisiens, qui bénéficieront d’une exception. Seuls les visiteurs de banlieue ou du reste de la France seront concernés.

Quels sont les arguments avancés par la Mairie ?

Anne Hidalgo, maire de Paris, justifie cette mesure en déclarant que “plus c’est gros, plus ça pollue”. Elle met également en avant des raisons de sécurité routière, affirmant que les accidents impliquant un SUV sont deux fois plus mortels pour les piétons que ceux impliquant une voiture standard. De plus, elle souligne la nécessité d’un meilleur partage de l’espace public, les SUV occupant plus de place sur les routes et ayant gagné en moyenne 250 kg depuis 1990. Selon l’ONG WWF, les SUV sont une “aberration” face au réchauffement climatique, car ils sont plus lourds de 200 kg, plus longs de 25 cm et plus larges de 10 cm qu’une voiture standard. Ils consomment également 15 % de carburant en plus et émettent 20 % de CO2 supplémentaires par rapport à une berline. En cas de taxation, David Belliard, adjoint aux mobilités, estime que cela permettrait de générer environ 35 millions d’euros de revenus supplémentaires.

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Quels sont les arguments avancés par les opposants ?

Depuis de nombreux mois, les associations d’automobilistes critiquent vivement cette initiative. Selon elles, la question est “amateur” car le sigle SUV est une “appellation marketing” qui ne signifie rien de précis. Yves Carra, porte-parole du Mobilité Club France, affirme que les SUV compacts ne seront pas soumis à la taxation, contrairement aux berlines familiales et aux breaks. Pour l’opposition de droite, cette votation parisienne met en évidence la manipulation de la Ville, qui cible les SUV dans sa communication alors que toutes sortes de véhicules pourraient être concernées par les normes soumises au vote. L’association “40 millions d’automobilistes” indique quant à elle qu’un SUV moderne neuf ne pollue pas plus, voire moins, qu’une petite voiture diesel d’avant 2011. La députée MoDem Maud Gatel souligne que si la réelle préoccupation était de limiter la pollution, une distinction serait faite entre les véhicules thermiques et les véhicules hybrides ou électriques. De plus, les SUV “résidents” à Paris, qui ne sont pas concernés par cette mesure, représentent 26,6 % du parc automobile selon l’agence AAA Data.

Quels sont les véhicules concernés ?

Sont visés par cette mesure les SUV (Sport Utility Vehicle) et les 4×4, qui combinent les caractéristiques d’une voiture de tourisme avec celles d’un véhicule utilitaire. Bien qu’il soit difficile de définir précisément les véhicules taxés, car il n’existe pas de classification SUV parmi les catégories de carrosserie définies par la Commission européenne, on peut regrouper ces véhicules en neuf catégories en Europe, auxquelles les constructeurs automobiles ajoutent des sous-catégories telles que les SUV urbains, compacts, familiaux, etc. Les SUV sont devenus les véhicules les plus vendus en Europe, représentant la moitié des ventes de voitures en 2023.

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Qui peut voter ?

Seuls les habitants de la capitale inscrits sur les listes électorales auront le droit de vote. Les ressortissants communautaires inscrits sur la liste complémentaire pour les élections municipales pourront également participer à cette votation. Il n’est cependant pas possible de voter par procuration en raison du statut municipal de la votation.

Où peut-on voter ?

La votation est ouverte dans tous les arrondissements de la capitale, de 9h à 19h. 38 lieux de vote seront ouverts pour les 1,3 million d’électeurs parisiens. Le vote se fera exclusivement en personne.

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