Les Trabants : les voitures emblématiques de l’ancienne Allemagne de l’Est

Les Trabants : les voitures emblématiques de l’ancienne Allemagne de l’Est

Dans cet article, nous allons revenir sur l’histoire des Trabants, ces petites voitures produites en Allemagne de l’Est, également connue sous le nom de République démocratique allemande (RDA). Fabriqués de 1957 jusqu’au début des années 1990, les Trabants ont marqué toute une époque et sont devenus des symboles de l’ex-Allemagne de l’Est.

30 ans de production pour ces “voitures de l’Est”

Dans le bloc de l’Est, le Trabant était considéré comme la “voiture du peuple”, une voiture que tout le monde pouvait se permettre (en théorie du moins…) malgré les difficultés économiques de l’époque. Avec une production totale de 3,7 millions d’exemplaires, elle était surnommée affectueusement la “Trabi”. Son nom était inspiré du satellite soviétique Sputnik, dérivé du terme moyen haut-allemand “Drabant” signifiant “satellite” ou “compagnon”. L’usine de production de ces voitures se trouvait à Zwickau, la quatrième plus grande ville de Saxe, située à environ une centaine de kilomètres de Leipzig et de Dresde.

Il y a eu quatre variantes de cette voiture, toutes disponibles en versions “Limousine” ou “Universal” :

  • Le P50, également appelé “Trabant 500”, produit entre 1957 et 1962.
  • Le Trabant 600, produit entre 1962 et 1964.
  • Le Trabant 601, produit entre 1963 et 1990, qui a connu le plus grand nombre de variantes.
  • Le Trabant 1.1, produit entre 1990 et 1991, après la chute du mur. Cette version était équipée d’un moteur Volkswagen d’une plus grande cylindrée que les modèles précédents.
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La voiture du peuple

En peu de temps, le Trabant est devenu la voiture la plus répandue en Allemagne de l’Est. Sa distribution était assurée par un monopole d’État, mais il était souvent difficile d’obtenir une Trabant. Certains Allemands de la RDA ont dû attendre jusqu’à 13 ans pour en avoir une ! Les acheteurs étaient placés sur une liste d’attente qui durait en moyenne 10 ans. Le prix officiel de la voiture était de 7 450 marks est-allemands, mais en réalité, un modèle standard coûtait plutôt 9 000 marks. Pour vous donner une idée, 1 kg de sucre coûtait environ 1,55 marks, 1 kg de café 70 marks et un téléviseur coûtait généralement entre 4 500 et 6 000 marks.

Mais ne vous attendez pas à des performances exceptionnelles avec le Trabant. Les premiers modèles produits jusqu’en 1962 étaient équipés d’un moteur deux cylindres de 500 cm3. À partir de 1963 et jusqu’à la chute du mur, ils étaient équipés d’un moteur de 600 cm3, toujours à deux cylindres et deux temps. Ces voitures pesaient entre 600 et 650 kg et étaient équipées de boîtes manuelles à 4 vitesses (évidemment).

Ce n’est pas tout ! Les Trabants souffraient de nombreux problèmes de construction et de mécanique. Ils étaient fabriqués à partir d’une structure monocoque en acier, tandis que le toit, le coffre, le capot, les pare-chocs et les portes étaient en duroplast. Ce matériau est un composite plastique thermodurcissable renforcé de fibres de coton recyclées. Il est léger et très bon marché, ce qui a donné lieu à de nombreuses blagues de la part des magazines automobiles de l’Ouest. Certains ont même répandu le mythe selon lequel les Trabants étaient fabriqués en carton !

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350 Trabants sont toujours en France

Avec l’ouverture du marché et l’économie libérale, la production de Trabants a rapidement diminué, face à la concurrence de Volkswagen, Opel et BMW. Les Trabants étaient considérés comme dépassés et finissaient souvent à la casse. Les Allemands de l’Est ne voulaient plus entendre parler de cette voiture.

Depuis la fin de leur production, les Trabants sont devenus des objets de collection prisés. Après la chute du mur, de nombreux Allemands de l’Est ont traversé l’Ouest en conduisant leur Trabant. Aujourd’hui, environ 350 modèles de Trabants sont encore présents en France, soigneusement conservés dans les garages des passionnés.

Il est possible d’en acheter d’occasion pour des prix variant entre 2 000 et 9 000 euros, selon le modèle et l’état.