Les personnes souffrant de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ressentent le besoin de soulager leur anxiété en accomplissant des rituels ou des actions répétitives pour éviter la survenue de phénomènes redoutés. Elles sont conscientes du caractère absurde de leurs comportements et en éprouvent de la gêne.
Superstition, perfectionnisme ou obsession compulsive ?
Lorsque nous observons les jeux des enfants, certains rituels nous reviennent en mémoire : “Si je parviens à traverser la rue sans marcher sur les joints du trottoir, j’aurai une bonne note à mon devoir.” En grandissant, nous n’abandonnons pas toujours ces habitudes. Il nous arrive de mettre en place des rituels pour conjurer le mauvais sort : “Si je porte ce bijou, mon entretien d’embauche se passera bien.” C’est notre part de superstition, qui n’est pas pathologique tant qu’elle n’a pas d’effets négatifs sur notre vie quotidienne.
Être perfectionniste, obsédé par l’organisation ou extrêmement exigeant ne signifie pas forcément être compulsif. Ces comportements servent souvent à améliorer notre estime de soi et contribuent à notre réussite professionnelle. Il n’y a rien de pathologique à agir de la sorte, à condition que le temps consacré à ces actions soit raisonnable et que ces comportements n’engendrent ni anxiété, ni souffrance, ni perturbations dans notre vie sociale et affective.
Qu’est-ce qu’un trouble obsessionnel compulsif ?
Nous avons tous parfois des pensées inquiétantes, mais nous savons les rejeter comme étant irrationnelles. Les personnes atteintes de TOC interprètent mal ces pensées obsessionnelles et les perçoivent comme des signes annonciateurs d’un malheur imminent. Elles dépensent leur énergie à lutter contre ces idées sombres, ainsi que contre l’anxiété et la culpabilité qu’elles provoquent : c’est l’obsession. Elles sont conscientes que ces idées qui reviennent de manière répétée sont infondées et exagérées, mais leurs tentatives de résistance déclenchent un niveau intolérable d’anxiété. Les obsessions les plus courantes concernent la saleté, la peur de commettre des actes violents ou la crainte d’avoir des comportements scandaleux.
Face à ces obsessions, les actions répétitives ou compulsions sont un moyen d’échapper à l’anxiété. La personne atteinte se sent obligée d’accomplir certains rituels pour éviter que les phénomènes redoutés ne se produisent. Elle est néanmoins consciente que cela est dérisoire. Petit à petit, le cerveau apprend que l’exécution de cette petite manie soulage rapidement l’anxiété, mais cet apaisement est éphémère. Le rituel se répète de plus en plus souvent et se transforme en trouble obsessionnel compulsif, un piège vécu secrètement et avec honte.
Les comportements rituels les plus fréquemment observés sont le nettoyage et la vérification. Les compulsions peuvent également être mentales, comme les calculs incessants, les répétitions de phrases ou la création de nombreuses listes. Elles peuvent être rigides et régulières, ou varier.
Si, pour une raison ou une autre, un élément extérieur vient perturber le déroulement du rituel, l’anxiété atteint un niveau insupportable. L’accomplissement des rituels peut prendre plusieurs heures par jour ; ils entravent la vie quotidienne et empêchent d’avoir une vie sociale et professionnelle normale. Ils poussent souvent la personne atteinte à mener une vie secrète et honteuse, qui finit par l’épuiser et provoque une dépression.
Disclaimer: Cet article, destiné au grand public et rédigé par un rédacteur scientifique, reflète l’état des connaissances sur le sujet traité à sa date de mise à jour. L’évolution ultérieure des connaissances scientifiques peut le rendre en tout ou partie obsolète. Il n’a pas vocation à se substituer aux recommandations et préconisations de votre médecin ou de votre pharmacien.