Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) : Comprendre et traiter ces comportements répétitifs

Troubles obsessionnels compulsifs (TOC)

Les TOC : une maladie qui touche de nombreuses personnes

Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) sont des comportements répétitifs et irraisonnés, mais irrépressibles, qui touchent principalement les jeunes, voire les enfants. Ils peuvent être extrêmement handicapants au quotidien, affectant même la vie sociale et professionnelle des personnes qui en souffrent. Environ 2 à 3% de la population générale est concernée par cette maladie psychiatrique, ce qui en fait l’une des plus fréquentes après les phobies, les addictions et les troubles dépressifs.

Qu’est-ce que les TOC ?

Le trouble obsessionnel compulsif se caractérise par la présence d’obsessions et/ou de compulsions. Les personnes atteintes sont envahies par des pensées récurrentes et angoissantes, centrées par exemple sur la propreté, l’ordre, la symétrie, la peur de faire une erreur ou de commettre des actes impulsifs violents ou agressifs. Pour réduire leur anxiété, elles effectuent des gestes ou actes mentaux répétés, tels que des rituels de rangement, de lavage ou de vérification. Ces compulsions peuvent prendre plusieurs heures chaque jour. Il est important de noter que les personnes atteintes de TOC sont conscientes que leurs obsessions proviennent de leur propre activité mentale, mais elles ne parviennent pas à se libérer de ces comportements obsessionnels.

Les traitements disponibles

Les TOC sont une maladie chronique qui nécessite une prise en charge professionnelle. Différents traitements sont disponibles pour réduire les symptômes et permettre aux patients de retrouver une vie la plus normale possible. Les deux traitements de première intention sont la thérapie comportementale et cognitive (TCC) et l’utilisation d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS), tels que l’escitalopram, la fluoxetine ou la sertraline.

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Les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine ont un effet anti-TOC lorsqu’ils sont utilisés à des doses plus élevées que celles utilisées comme antidépresseurs. Il faut généralement au moins trois mois pour évaluer l’efficacité d’un médicament sur l’intensité des TOC, et la durée de la prescription peut être longue, parfois plusieurs années.

Si les traitements de première intention ne suffisent pas à réduire les TOC, il est possible d’ajouter des antipsychotiques ciblant la dopamine, surtout en cas de tics associés.

Les traitements pour les TOC résistants

Dans les cas où les symptômes persistent malgré les traitements classiques, des techniques neurochirurgicales peuvent être envisagées dans le cadre de protocoles de recherche. La chirurgie lésionnelle consiste à léser légèrement une zone du cerveau impliquée dans les TOC à l’aide de rayons gamma, sans ouverture de la boîte crânienne. La stimulation cérébrale profonde, quant à elle, implique l’implantation d’électrodes dans des régions spécifiques du cerveau pour délivrer des stimulations électriques chroniques. Ces deux approches ont montré des résultats prometteurs, mais elles sont encore expérimentales et ne sont pas prises en charge par l’assurance maladie.

Les avancées de la recherche sur les TOC

La recherche sur les TOC progresse afin de mieux comprendre les mécanismes de la maladie et d’identifier des traitements plus spécifiques. Différents domaines tels que l’imagerie cérébrale, la génétique, la psychologie expérimentale et le développement de modèles animaux contribuent à approfondir les connaissances sur les TOC.

Il a été démontré que différentes zones du cerveau, comme les ganglions de la base, le cortex cingulaire antérieur et le cortex orbito-frontal, sont perturbées chez les personnes atteintes de TOC. Des perturbations similaires sont également observées dans d’autres maladies psychiatriques, ce qui explique souvent l’association du TOC à d’autres troubles tels que la dépression ou les troubles anxieux.

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Des études sont également en cours pour évaluer l’efficacité de nouvelles molécules, telles que des médicaments agissant sur le système glutamatergique ou des substances psychédéliques comme la psilocybine. De plus, de nouveaux traitements tels que la stimulation électrique transcrânienne et la stimulation magnétique transcrânienne sont également en cours d’évaluation pour les TOC résistants.

L’objectif de ces avancées est de mieux caractériser les TOC sur le plan biologique et fonctionnel, de comprendre leurs liens avec d’autres maladies et de développer des traitements plus efficaces et spécifiques.

En conclusion, les TOC sont une maladie fréquente qui nécessite une prise en charge professionnelle. Différents traitements sont disponibles pour réduire les symptômes, mais dans les cas les plus résistants, des techniques neurochirurgicales sont à l’étude. Les recherches actuelles contribuent à une meilleure compréhension des mécanismes de la maladie et à l’identification de traitements plus spécifiques. Il est donc essentiel de continuer à soutenir la recherche dans ce domaine pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de TOC.

Sources:

  • Assurance maladie
  • L’Avventura (BD blog scientifique de Fiamma Luzzati)
  • Pôle de psychiatrie et d’addictologie des Hôpitaux Universitaires Henri-Mondor (Créteil)
  • Association AFTOC