L’électrification des véhicules est devenue une priorité majeure pour réduire les émissions de CO2 dans le secteur des transports. Cependant, malgré une stabilité depuis dix ans, l’électrification des transports peine à progresser. En France, les véhicules électriques (VE) représentent seulement 1% du parc automobile, avec une majorité d’hybrides rechargeables à la capacité de batterie limitée.
Les objectifs pour 2035 sont ambitieux, avec une projection de plus de quinze millions de VE, soit environ 20% des véhicules rechargeables. Toutefois, ces projections ne prennent pas en compte l’alimentation du réseau par les batteries mobiles en période de pointe de consommation, une solution complexe à mettre en place massivement à court terme.
L’électrification des véhicules va entraîner une augmentation significative de la consommation d’électricité. En 2035, environ 10% de notre consommation actuelle sera consacrée aux VE, soit une augmentation de 35 à 45 TWh, ainsi qu’une demande supplémentaire de puissance de 6,2 à 8,3 GW. Cela va bouleverser le marché de la mobilité et la construction automobile, avec une possible baisse de 30% des effectifs et des besoins importants en matériaux et équipements.
Cependant, pour que cette transition soit réalisable, il est essentiel de relancer l’énergie nucléaire et de mettre fin à la programmation d’arrêt de réacteurs d’ici 2035. La gestion du mix électrique doit être rétablie avec un vrai ministère de l’industrie et de l’énergie sous l’autorité directe du premier ministre.
En conclusion, l’électrification des véhicules est une étape nécessaire pour décarboner le secteur des transports. Cependant, il est important d’anticiper les besoins en électricité et en puissance pour garantir le succès de cette transition. Le nucléaire jouera un rôle clé dans la fourniture de l’énergie nécessaire au réseau des VE. Il est donc nécessaire de prendre des mesures concrètes et de revoir les objectifs en fonction de la réalité technique et industrielle.