Les véhicules électriques sont souvent présentés comme une solution écologique et économique pour l’avenir. Cependant, une récente étude de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) jette un éclairage différent sur cette question.
Les Ressources Utilisées
Bien qu’ils n’émettent pas de gaz d’échappement toxiques, les véhicules électriques consomment en réalité plus de ressources fossiles et rares que les véhicules essence ou diesel lors de leur fabrication. La batterie, en particulier, nécessite une quantité importante de ressources minérales et représente la moitié de l’énergie consommée. Malheureusement, les progrès techniques ne semblent pas pouvoir changer ce bilan d’ici 2020.
La Consommation d’Énergie
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les véhicules électriques et diesel consomment autant d’énergie primaire l’un que l’autre (un peu plus pour les voitures essence). Par conséquent, il n’y a pas d’économie d’énergie à attendre des voitures électriques. De plus, la fabrication d’un véhicule électrique représente 37% du total, tandis que pour un diesel, cela correspond à seulement 20%.
L’Impact sur le Climat
L’impact environnemental d’un véhicule électrique dépend de la source d’électricité utilisée. En Allemagne, où plus de 40% de l’électricité provient du charbon, un véhicule électrique émet presque autant de CO2 qu’un véhicule diesel sur 100 000 km, voire 10% de moins sur 150 000 km, si aucune batterie n’a besoin d’être changée entre-temps (ce qui reste incertain). Dans d’autres pays d’Europe, où l’électricité est produite différemment, le bilan est légèrement meilleur. Cependant, la vraie différence se trouve en France, avec 74% d’électricité nucléaire en 2020 selon les projections de l’ADEME. Dans ce cas, les émissions de CO2 d’un véhicule électrique seraient réduites de 55% sur 150 000 km. Ainsi, les véhicules électriques ne valent le coup que grâce à l’énergie nucléaire. Cependant, les énergies renouvelables sont encore difficiles à déployer pleinement et ne peuvent pas remplacer l’électricité existante sans combler de nouveaux besoins.
Une Solution Inacceptable
Selon les Amis de la Terre, les véhicules électriques alimentés par l’énergie nucléaire ne constituent pas une solution viable. Les risques liés au nucléaire, la question des déchets radioactifs et l’impact sur les pays producteurs d’uranium ne sont pas pris en compte dans l’étude de l’ADEME.
De plus, la “solution de mobilité” offerte par les véhicules électriques ne résiste pas à l’examen. Selon les projections de l’ADEME, un véhicule électrique est destiné à un usage urbain en raison de l’autonomie limitée des batteries, parcourant 150 000 km en 10 ans, soit 40 km par jour en ville. Ce n’est pas une utilisation efficace et cela relève en soi du gaspillage. La véritable solution réside dans les transports en commun et les modes de déplacement actifs.
D’un côté, il est nécessaire d’avoir des véhicules partagés, disponibles de manière occasionnelle lorsque la voiture est vraiment nécessaire (taxis, autopartage). Pour un usage quotidien en milieu urbain, les transports en commun et le vélo sont la seule solution viable. Sans innovation technologique majeure et sans prendre de risque pour l’environnement et la santé, ils permettent de réduire les impacts de nos déplacements par quatre, répondant ainsi aux exigences de la transition écologique.
Cette étude, réalisée entre 2011 et 2012, mais seulement publiée en novembre 2013, remet en question certaines idées préconçues sur les véhicules électriques. Il est important d’en tenir compte lors de la réflexion sur les modes de transport durables.
Crédit photo: FaberNovel2009