Les ventes de voitures en devises étrangères désormais autorisées à Cuba

Les ventes de voitures en devises étrangères désormais autorisées à Cuba

Le prix des voitures à Cuba reste prohibitif pour la grande majorité de la population. Malgré la promesse d’une baisse de 10%, les voitures américaines des années 50 ainsi que les Lada et Moskovitch héritées de l’époque soviétique sont toujours présentes sur les routes cubaines.

Ibrahim Manzanet, carrossier de profession, passe la majorité de son temps à réparer ces vieilles voitures, mais il ne peut même pas se permettre d’en posséder une. Il explique : “Les prix proposés sont hors de portée pour les Cubains. Je suis payé en monnaie cubaine, et ces voitures sont vendues en devises étrangères.”

La majorité des Cubains se contente donc des transports en commun, notamment des vieux bus, surnommés “les guagua”. Antonio, un jeune coursier, passe sa journée à se déplacer en bus, en taxi collectif ou à vélo. Il ne rêve même plus de posséder une voiture : “À Cuba, avoir une voiture est presque un luxe, et je ne suis pas du tout d’accord avec les prix qu’ils imposent.”

L’État garde le monopole des prix

Le gouvernement cubain justifie cette mesure en expliquant que les recettes des ventes de voitures seront utilisées pour améliorer les transports en commun. Cependant, la vente de voitures en devises étrangères est surtout motivée par le besoin de liquidités de Cuba. Cette vente fait partie d’un vaste plan de réformes économiques entamé il y a plusieurs mois, avec l’ouverture de nouveaux magasins en devises étrangères où les Cubains peuvent désormais acheter des climatiseurs, des réfrigérateurs et autres appareils électroménagers. En d’autres termes, l’État souhaite capter les liquidités qui lui manquent en utilisant le portefeuille des Cubains qui reçoivent de l’argent ou qui parviennent à échanger leur monnaie cubaine contre des devises sur le marché noir.

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De plus, beaucoup se posent des questions sur le sens de cette mesure dans un pays confronté à une pénurie de carburant. Depuis plusieurs mois, de longues files d’attente se forment devant les pompes à essence en raison des sanctions que l’administration de Donald Trump menace d’imposer aux navires étrangers qui acheminent le pétrole vers l’île.

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Cuba espère ainsi générer des revenus en permettant la vente de voitures en devises étrangères, mais cette mesure soulève de nombreuses interrogations quant à son efficacité et à son impact sur la population cubaine.