Après avoir examiné les immatriculations de voitures électriques, explorons maintenant les ventes de voitures hybrides par département au cours de l’année dernière.
Avec 106 221 immatriculations enregistrées en 2018, les voitures hybrides ont connu une croissance de 30 % par rapport à 2017, représentant ainsi 4,97 % de toutes les ventes de véhicules neufs en France.
97 % des immatriculations en hybride essence
La répartition selon la motorisation se compose de 103 194 véhicules hybrides essence/électricité et 3 027 véhicules hybrides diesel. Les immatriculations d’hybrides essence représentent plus de 97 % du total des immatriculations de véhicules hybrides. En moyenne, il y a eu 1 106 immatriculations de véhicules hybrides par département en France.
Entre 2017 et 2018, les immatriculations de véhicules hybrides ont augmenté de 30 % (106 211 unités en 2018 contre 81 539 en 2017). On observe une hausse des hybrides essence (+ 28,6 %) ainsi qu’une reprise de la croissance des hybrides diesel (+ 131,1 %).
La catégorie des véhicules hybrides comprend tous les véhicules hybrides “classiques”, les hybrides rechargeables ainsi que les véhicules électriques avec prolongateurs thermiques (ou électriques hybrides). Dans tous les cas, il y a une utilisation complémentaire d’un moteur électrique et d’un moteur thermique. Une question se pose alors: est-ce que les statistiques d’immatriculations permettent de distinguer ces trois catégories de véhicules hybrides ? La réponse est oui, mais partiellement.
Les statistiques d’immatriculations recensent les émissions de CO2 homologuées pour chaque véhicule. Par exemple, dans la catégorie des véhicules émettant entre 71 et 80 grammes de CO2/km, on retrouve la Toyota Auris hybride (homologuée à 79 g CO2/km soit environ 3,2 L/100 km) et la Porsche Cayenne E-hybride (rechargeable homologuée à 78 g CO2/km et consommation similaire). Ainsi, dans la même catégorie, on a une hybride classique d’une puissance de 73 kW et un tout-terrain lourd d’une puissance maximale de 250 kW… Bien sûr, l’homologation de ce mastodonte s’est faite avec les batteries pleines. Il est impossible qu’un véhicule de 250 kW ne consomme que 3,2 L/100 km dans des conditions réelles. De plus, la consommation électrique n’est pas du tout prise en compte.
L’homologation des hybrides rechargeables se fait dans des conditions éloignées de la réalité, où le véhicule doit être rechargé sur secteur dès que ses batteries sont vides. De cette manière, on induit volontairement en erreur le futur acquéreur de ce type de véhicule.
Environ 2 % des hybrides essence sont rechargeables ou des véhicules électriques avec prolongateur d’autonomie. Les 98 % restants sont des hybrides classiques où les valeurs homologuées de consommation sont réalisables avec une conduite écologique.
L’émission moyenne de dioxyde de carbone des hybrides essence en 2018 (d’après les données d’homologation) est de 87,5 g CO2/km (soit environ 3,6 L/100 km).
En ce qui concerne les immatriculations d’hybrides essence, la croissance se poursuit, bien que le taux soit plus faible que l’année précédente. La croissance est continue depuis 2010. Pour les hybrides diesel, la fin du bonus accordé en 2016 a entraîné la quasi-disparition de cette catégorie. Cependant, l’augmentation de l’offre des constructeurs allemands a fait augmenter les ventes.
Sept départements avec plus de 3 000 immatriculations de voitures hybrides essence
En 2018, sept départements ont dépassé la barre des 3 000 immatriculations (contre 3 en 2017). Il s’agit des Hauts-de-Seine (5 104 immatriculations), de Paris (4 528 immatriculations), du Nord (effet Toyota Yaris avec 4 058 immatriculations), de l’Oise (nombreuses flottes professionnelles avec 3 491 immatriculations), des Yvelines (3 339 immatriculations), des Bouches-du-Rhône (3 113 immatriculations) et de la Gironde (3 019 immatriculations).
Le taux de pénétration du marché des hybrides essence représente 4,83 % du total des immatriculations (contre 3,86 % en 2017).
Plus de 6 % de taux de pénétration dans 12 départements
À l’exception des Yvelines, les immatriculations d’hybrides essence dépassent les 6 % dans les sept autres départements franciliens, en particulier à Paris (8,85 % de part de marché) et dans le Val-de-Marne (8,35 %). Ailleurs, les 6 % sont dépassés dans des départements très hétérogènes. À l’ouest, dans la Loire-Atlantique (6,07 %) et le Morbihan (6,02 %). Au sud-ouest, en Gironde (6,37 %). Dans les Alpes, avec 6,43 % en Haute-Savoie et 6,40 % dans les Alpes-de-Haute-Provence.
On note des valeurs bien inférieures à la moyenne nationale dans les deux départements de Corse, ainsi qu’en Haute-Saône et en Seine-Maritime.
En 2018, le département des Hauts-de-Seine est le premier en termes d’immatriculations de véhicules électriques et de véhicules hybrides, avec plus de 7 200 véhicules électrifiés, soit près de 9 % du total des immatriculations dans ce département.
En termes de part de marché, près de 12 % des immatriculations à Paris sont des véhicules à énergies alternatives.
Hybrides diesel : un marché de niche
Pour ceux qui aiment utiliser l’expression “marché de niche”, la situation des hybrides diesel correspond parfaitement. Un marché qui varie considérablement en fonction des subventions qui lui sont accordées ainsi que des modèles disponibles sur le marché. En 2015, les hybrides diesel représentaient près de la moitié des ventes d’hybrides essence. En 2018, ils ne représentent plus que 3 %.
L’Oise est le département qui compte le plus grand nombre d’immatriculations d’hybrides diesel en 2018 (278 unités). Viennent ensuite le département du Rhône et celui de Paris. Dans le détail, 8 % des véhicules hybrides diesel sont homologués dans la tranche émettant moins de 50 g de CO2/km. Un peu plus de 40 % des hybrides diesel sont homologuées entre 151 et 180 g CO2/km (soit entre 6,3 et 7,5 L/100 km). Cette dernière catégorie comprend des véhicules de très forte cylindrée. On note également que la moyenne d’émission homologuée de cette catégorie est d’environ 132 g CO2/km (soit environ 5,5 L/100 km).
En moyenne pour l’année 2018, les hybrides diesel émettent 50 % de CO2 en plus par rapport aux hybrides essence. Certes, les hybrides essence sont principalement des véhicules citadins et compacts, tandis que les hybrides diesel sont plus adaptés aux voitures familiales, routières et tout-terrains lourds, mais il est important de noter qu’en 2018, un hybride diesel a un impact environnemental plus important qu’un hybride essence.
Il est intéressant de noter que l’abandon de l’aide de 2 000 € accordée en 2015 pour l’acquisition d’un véhicule hybride diesel a provoqué l’effondrement des ventes de cette catégorie en 2016 et 2017. En 2018, les ventes de cette catégorie reprennent le chemin de la croissance.
En 2019, l’arrivée de nouveaux modèles d’hybrides dans différents segments (en particulier celui des citadines et des tout-terrains légers) devrait permettre de maintenir la croissance du marché des véhicules hybrides et de potentiellement dépasser les 5,5 % de part de marché.
L’année 2018 a été marquée par une augmentation simultanée des deux types de technologies de véhicules hybrides, ainsi que par une augmentation de la diversification de l’offre.
Pour aller plus loin :
- ADEME (carlabelling)
- Article complet
- Article de 2017 sur Automobile-propre
- Article de 2016 sur Automobile propre
- Gestes durables en lien avec le transport