La situation des Ouïghours, une minorité ethnique principalement musulmane, est devenue de plus en plus préoccupante ces dernières années. En 2018, les Nations Unies ont révélé que plus d’un million d’Ouïghours étaient détenus dans des “centres de lutte contre l’extrémisme” dans la province chinoise du Xinjiang. Par la suite, il a été rapporté que deux millions d’autres avaient été forcés à intégrer des “camps de rééducation” pour une “indoctrination politique et culturelle”. Les États-Unis et de nombreux groupes de défense des droits de l’homme ont qualifié ces détentions et abus allégués de “génocide” et de “crimes contre l’humanité”. De son côté, la Chine nie ces allégations et affirme que ces mesures sont nécessaires pour lutter contre l’extrémisme et améliorer les conditions de vie des groupes ethniques défavorisés vivant dans la région.
Les Ouïghours : une minorité de Xinjiang
Les Ouïghours sont un groupe ethnique minoritaire principalement concentré dans la région autonome du Xinjiang, en Chine. Ils pratiquent l’islam depuis des siècles et ont été influencés par différentes religions au fil de l’histoire. Officiellement, la Chine estime que la population ouïghoure dans la région s’élève à 12 millions, soit près de la moitié de la population du Xinjiang. Toutefois, le Congrès mondial ouïghour, un groupe d’exilés ouïghours, estime que leur nombre est plus proche de 20 millions.
Xinjiang : une nouvelle frontière
Le Xinjiang, également appelé “nouvelle frontière” ou “territoire frontalier”, est la région où vivent la plupart des Ouïghours en Chine. En raison de sa position le long de la route de la soie, le Xinjiang a une longue histoire de migration de différentes minorités. Territoire le plus vaste de Chine, le Xinjiang couvre plus de 1,6 million de kilomètres carrés et est riche en pétrole et en gaz naturel. Il est également connu pour sa beauté naturelle qui a attiré de nombreux réalisateurs internationaux.
Une histoire écrite par les vainqueurs
La question de la souveraineté est au cœur des tensions entre la Chine et les Ouïghours. Alors que la Chine considère le Xinjiang comme une partie intégrante de son territoire depuis l’Antiquité, les Ouïghours affirment que leur région est distincte du reste de la Chine en raison de sa religion, de sa langue et de sa culture. Depuis que le Parti communiste chinois a pris le contrôle du Xinjiang en 1949, de nombreux Ouïghours ont quitté la région pour échapper à la répression politique et religieuse. Parallèlement, des millions de Chinois han se sont installés au Xinjiang, ce qui a contribué à diluer la population ouïghoure et a créé de nouvelles tensions.
La vie au Xinjiang
La situation au Xinjiang est décrite comme un “cauchemar dystopique” par Amnesty International. Les résidents ouïghours sont soumis à une surveillance constante et leurs mouvements sont suivis à l’aide de la reconnaissance faciale et d’applications mobiles. De plus, des restrictions sont imposées sur les pratiques religieuses et culturelles ouïghoures, notamment l’interdiction du jeûne pendant le ramadan et le port de voiles pour les femmes. De nombreuses mosquées ont également été endommagées ou détruites. Ces politiques répressives ont conduit à une augmentation de l’exode des Ouïghours vers d’autres pays.
Le discours de la Chine
La Chine nie catégoriquement les accusations de génocide et d’abus commis à l’encontre des Ouïghours. Elle affirme que ses actions visent à lutter contre l’extrémisme et à sortir les populations défavorisées de la pauvreté. Selon le gouvernement chinois, la situation économique au Xinjiang s’est améliorée au fil des années et les habitants bénéficient désormais de meilleures opportunités. La Chine soutient que sa politique au Xinjiang est conforme aux résolutions internationales contre le terrorisme.
La situation des Ouïghours continue d’attirer l’attention de la communauté internationale, avec des appels à des actions plus fermes contre les violations des droits de l’homme en Chine. Cependant, la question de la souveraineté et les enjeux géopolitiques complexes rendent la résolution de ce conflit particulièrement difficile.
