Les voitures anciennes sont-elles vraiment moins polluantes que les voitures neuves ?

Les voitures anciennes moins polluantes que les voitures neuves ?

On entend souvent dire que les voitures anciennes sont plus “polluantes” que les voitures neuves. Elles sont souvent pointées du doigt et accusées de rejeter trop de CO2. Utilisant ma 4L comme voiture de tous les jours et me souciant de plus en plus de mon empreinte environnementale et des questions de développement durable, je me suis donc interrogé : est-ce que je pollue vraiment plus en roulant en voiture ancienne qu’en voiture neuve ou en électrique ? La réponse : il semble bien que non ! Et il se pourrait même que ce soit le contraire… Voici quelques explications ! 🙂

Une voiture ancienne consomme plus qu’une voiture neuve, mais est-elle vraiment plus polluante ?

Premier constat : on entend partout et il est communément admis que les voitures neuves ou récentes polluent moins que les voitures plus anciennes. Pourquoi entendons-nous ça ? Parce que l’avancée technologique est telle qu’un véhicule moderne consomme en moyenne moins qu’un véhicule ancien. Évidemment, quand on se base uniquement sur les consommations de carburant et l’émission de CO2 qui en découle, il est clair que les véhicules modernes sortent gagnants de la comparaison face aux véhicules anciens. De là à conclure que les véhicules modernes sont moins polluants que les anciens et qu’il faut donc changer de voiture dès qu’elle est “obsolète”, il n’y a qu’un pas… que beaucoup franchissent, sans y regarder de plus près. C’est du moins le message qui nous est transmis. Cela arrangerait-il les constructeurs, l’État, l’économie ?

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Remplacer sa voiture ancienne par une neuve pour moins polluer : une aberration ?

La fabrication d’une voiture neuve et la déconstruction d’une ancienne : une empreinte carbone désastreuse

L’empreinte environnementale ne se limite pas aux émissions de CO2 du moteur ! La production et la déconstruction d’une voiture neuve ont une empreinte carbone absolument désastreuse. Tellement désastreuse qu’elle rend parfois insignifiante l’éventuelle émission supplémentaire de CO2 d’une voiture ancienne par rapport à une voiture moderne. Ainsi, il faudrait rouler des centaines de milliers de kilomètres pour “amortir l’empreinte carbone” de la construction puis de la déconstruction d’une voiture neuve. Car si la fabrication d’une voiture est une activité extrêmement polluante, le recyclage automobile, contrairement à ce que l’on pourrait penser, est un processus également très énergivore.

Attention, je ne dis pas qu’il ne faut pas recycler, j’affirme simplement que produire toujours plus de voitures sous prétexte qu’elles sont recyclables à 90% n’est pas la solution. Et ici, nous ne parlons que des émissions de CO2. Nous ne parlons pas de l’émission phénoménale de substances toxiques dans la nature lors de la fabrication des voitures. Nous ne parlons pas non plus du fait que si 90% de la voiture est recyclée, la plupart des composants “synthétiques”, très nocifs pour l’environnement, ne le sont pas. Peut-on encore dire qu’acheter une voiture neuve et moderne est plus “écologique” et moins polluant que de garder sa voiture longtemps ou de rouler en voiture ancienne ? Difficile de tenir un tel discours…

Voitures anciennes moins polluantes que les voitures neuves
5% du poids de la voiture (ce qui est énorme !) est broyé et transformé en résidu, notamment le verre et le polyamide. Ils ne pourront pas être recyclés. (Source : L’argus).

Qu’en disent les études ?

Le problème avec les études sur ce sujet, c’est qu’il est extrêmement difficile d’obtenir des résultats fiables sur l’écobilan du cycle de vie d’une voiture. Malgré cela, certaines études ont été réalisées (à prendre avec du recul, ce ne sont que des estimations) afin de comparer le bilan carbone d’un conducteur qui conserve sa voiture ancienne et d’un conducteur qui la remplace par une neuve.

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Une première étude, relayée par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), estime que la déconstruction et la construction d’une voiture neuve entraînent l’émission de 12 tonnes de CO2. Il faudrait donc rouler environ 300 000 km pour compenser ce surplus de CO2.

Une deuxième étude, relayée par Caradisiac, affirme que la production d’un véhicule neuf équivaut à 720 kg de CO2 rejetés tous les 1000 euros dépensés. Ainsi, une Peugeot 308 vendue 25 000 euros aurait déjà dégagé 18 tonnes de CO2 dans l’atmosphère avant même d’avoir été livrée. Sur la base d’un total de 200 000 km parcourus, le conducteur qui conserve sa voiture ancienne émettrait 15 tonnes de CO2 de moins que celui qui change de voiture.

Ces études montrent que la personne qui conserve et roule 100 000 km de plus avec sa voiture ancienne émet plusieurs tonnes de CO2 de moins que celle qui la remplace prématurément par une voiture neuve. Bien sûr, cela ne s’applique pas à une voiture ancienne en panne qui consommerait beaucoup d’huile ou dont la mécanique serait déréglée ou en mauvais état. Mais même dans ce cas, une simple réparation pourrait suffire.

Alors, pourquoi continue-t-on à entendre tous les jours que les véhicules anciens sont trop polluants ? Il y a deux raisons principales :

  1. Cela arrange les constructeurs et l’État pour des raisons économiques. Renouveler le parc automobile en France fait fonctionner l’économie. Des voitures jugées anciennes ou polluantes, même si elles fonctionnent encore, sont envoyées à la casse pour être remplacées par des voitures neuves. C’est un cercle vicieux : produire toujours plus. Une réussite économique, mais un désastre environnemental.

  2. Il est impossible d’établir un bilan environnemental fiable du cycle de vie d’une voiture, car cela dépend de nombreux facteurs. Les bilans environnementaux ne sont que des estimations. Et plus l’objet est complexe (comme une voiture), plus il est difficile d’obtenir une estimation précise. Le cycle de vie d’une voiture comporte tellement de composants et d’inconnues qu’il est impossible d’obtenir une valeur fiable. De plus, le rejet de substances toxiques lors de la fabrication d’une voiture n’est pas pris en compte dans le bilan carbone.

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En conclusion, laisser vieillir nos voitures anciennes pourrait être la solution pour réduire notre empreinte environnementale. Les valeurs véhiculées selon lesquelles les voitures anciennes seraient trop polluantes et qu’il vaudrait mieux rouler en voiture neuve pour préserver l’environnement sont largement réfutables. Il est temps de changer de perspective et de réaliser que garder nos voitures anciennes, les réparer et les entretenir est une alternative plus respectueuse de l’environnement. Alors, continuons à rouler en ancienne et ne soyons pas gênés lorsque nous croisons une voiture neuve dans la rue ! Plus il y aura de voitures anciennes encore en circulation, moins nous produirons de voitures neuves. La planète nous en sera reconnaissante !

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