Le mal des transports, également connu sous le nom de cinétose, est un problème souvent sous-estimé. Les désagréments liés au déplacement ont été découverts au fur et à mesure que l’humanité multipliait ses moyens de transport. Environ 25 à 30% de la population est régulièrement sujette à cette affection, bien que ce chiffre puisse être sous-évalué. Les symptômes vont des maux de tête et des nausées aux troubles cognitifs et à la somnolence. Même si la plupart des gens ont probablement déjà vécu cette expérience au moins une fois dans leur vie.
Les voitures sont les véhicules dans lesquels les passagers sont les plus susceptibles d’en souffrir. Les conflits entre les informations sensorielles perturbent notre équilibre et notre capacité à nous adapter, ce qui explique en partie ce phénomène. Malgré plus d’un siècle de développement automobile, ce problème persiste. De plus, les récentes évolutions technologiques apportent de nouveaux défis.
L’électrification: des mouvements brusques et moins de repères
Les voitures électriques ont un moteur plus silencieux et linéaire que les voitures thermiques. Cela peut perturber les passagers qui sont habitués à estimer l’accélération en fonction du bruit du moteur. De plus, les vibrations du moteur thermique peuvent être apaisantes pour certains passagers, tandis que les voitures électriques les éliminent presque entièrement.
Le freinage régénératif, qui permet de récupérer de l’énergie lors des décélérations, peut également être perturbant. Les décélérations fréquentes induites par ce système peuvent être déstabilisantes. De même, les moteurs électriques peuvent provoquer des mouvements brusques en raison de leur couple élevé.
Des intérieurs digitalisés favorisant la distraction
Les écrans de plus en plus nombreux et plus grands à l’intérieur des voitures peuvent également être un problème. En plus de distraire les conducteurs et les passagers, ils créent un conflit entre les informations visuelles et les sensations corporelles. Se concentrer sur un écran peut rendre plus difficile la perception de la position et de la vitesse du véhicule, ce qui peut aggraver les symptômes du mal des transports. Cette tendance à l’utilisation d’écrans devrait s’accentuer dans les années à venir, avec des voitures équipées d’écrans aux fenêtres ou intégrant des réalités virtuelles.
Conduite autonome et manque d’anticipation
L’émergence des voitures autonomes aura également un impact sur le mal des transports. Actuellement, les voitures ne sont que partiellement autonomes, mais elles pourront bientôt se conduire seules. Cette disparition du rôle du conducteur peut rendre les passagers plus sensibles au mal des transports, car la conduite est un moyen d’anticiper et de limiter les symptômes.
De plus, les habitacles des voitures autonomes seront repensés pour offrir plus de liberté aux passagers. Cela peut inclure des sièges orientés dos à la route, ce qui est souvent associé à un risque accru de mal des transports. Bien que des études aient montré que cela n’a aucune influence, cette idée peut créer un biais psychologique facilitant l’apparition des symptômes.
L’humain, un obstacle aux progrès technologiques ?
Tous ces facteurs pourraient freiner l’émergence des voitures autonomes et électriques, qui étaient censées améliorer la mobilité pour tous. Les problèmes éthiques, psychologiques et légaux liés à ces nouvelles technologies constituent un obstacle majeur à leur adoption. Les constructeurs automobiles s’intéressent de plus en plus à la recherche sur le mal des transports afin de mieux le comprendre et de le réduire efficacement.
À ce jour, les causes exactes du mal des transports ne sont pas encore clairement établies, mais des pistes sont étudiées pour limiter son apparition, telles que l’utilisation de signaux visuels et tactiles pour aider les passagers à mieux percevoir les mouvements du véhicule. Il est essentiel de surmonter ces défis afin de permettre une meilleure adoption des nouveaux types de véhicules.
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