La voiture d’occasion devient de plus en plus chère en 2022, une année qui s’annonce déjà comme un record. Selon Autoviza, spécialiste des rapports historiques sur les voitures d’occasion, le marché de l’occasion a explosé depuis la pandémie. Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation : la diminution des livraisons de véhicules neufs (donc une offre plus faible sur le marché de l’occasion), l’augmentation de la technologie et des prix des voitures, ainsi que la démocratisation des voitures hybrides rechargeables et électriques d’occasion. En moyenne, le prix d’une voiture d’occasion a atteint 22 356 € au cours des dix premiers mois de l’année, selon les données de La Centrale. Cependant, cette valeur ne reflète pas nécessairement le prix réel de vente des véhicules, car La Centrale est connue pour proposer des tarifs plus élevés que le marché réel ou la cote du véhicule. Il est donc plus intéressant de se pencher sur l’évolution des prix au fil des ans pour en tirer des conclusions.
Les voitures d’occasion sont-elles trop chères ?
En 2022, les tarifs des voitures d’occasion sont particulièrement élevés. À l’exception de l’année 2018, qui était historiquement coûteuse (avec un prix moyen constaté de 22 056 €), les prix en 2022 ont augmenté de 2 700 € par rapport à l’année précédente ! Selon Autoviza, cette hausse des prix s’est située autour de 9,5% entre janvier et octobre 2022, avec une croissance mensuelle moyenne d’environ 1%. À ce rythme, il est prévu qu’une voiture d’occasion se vendra autour de 24 800 € en décembre prochain, soit 2 700 € de plus qu’en janvier. Cette hausse des prix s’explique en grande partie par la diminution du nombre de véhicules neufs et d’occasion récents sur le marché.
De plus, malgré leur interdiction imminente dans les Zones à Faibles Émissions (ZFE), les voitures diesel sont toujours très recherchées sur le marché de l’occasion. Leur valeur a même augmenté ces derniers mois, atteignant en moyenne 21 170 € au cours des dix premiers mois de l’année, soit une hausse de 300 € par rapport à la même période de l’année précédente. Les voitures diesel et essence d’occasion ont connu une progression presque similaire : +8% pour les premières et +8,6% pour les secondes. Cela montre que certaines idées préconçues peuvent être trompeuses.
De même, le mythe selon lequel les voitures d’occasion les plus anciennes sont les moins attrayantes en raison des ZFE est à détruire. Autoviza révèle que ce sont en réalité les véhicules d’occasion âgés de 6 à 8 ans qui ont connu la plus forte augmentation de valeur en 2022, avec une progression de 22,6% et un prix moyen constaté de 15 603 €. C’est tout simplement incroyable !
Les voitures électriques et hybrides ont un coût
L’augmentation significative de l’offre de voitures hybrides, notamment les hybrides rechargeables, a entraîné une hausse du marché global de l’occasion. En 2022, le prix moyen de vente d’une voiture hybride est de 36 804 €, contre 29 000 € pour une voiture électrique. Pourquoi une telle différence ? Les voitures électriques d’occasion sont souvent des petites voitures (comme la Renault Zoe, la Peugeot e-208 ou la Nissan Leaf) qui subissent une décote importante. En revanche, les hybrides rechargeables sont souvent des modèles de marques premium qui conservent une valeur élevée.
Un coup dur à prévoir en 2023/2024 ?
Autoviza soulève une conclusion intéressante sur le marché actuel : les personnes qui achètent des voitures d’occasion à prix fort aujourd’hui et qui souhaitent s’en séparer dans deux ou trois ans pour acheter du neuf risquent d’être déçues. En effet, la valeur de revente de ces voitures sera certainement inférieure à la somme dépensée à l’achat. Cette situation pourrait freiner les ménages dans leur projet d’acquérir un véhicule neuf à partir de 2024 et par conséquent, fragiliser ce secteur du marché. En fin de compte, c’est le marché du neuf qui a créé la situation actuelle, et c’est lui qui pourrait en payer le prix dans deux ans lorsque les acheteurs voudront à nouveau se tourner vers les véhicules neufs. Toutefois, ils devront se contenter de budgets plus modestes, ce qui réduira les marges bénéficiaires des constructeurs.