L’environnement est désormais au cœur de toutes les décisions d’achat automobile. Les acheteurs de voitures neuves se demandent s’ils doivent opter pour une voiture électrique, hybride ou hybride rechargeable. Ceux qui achètent des voitures d’occasion sont tentés de passer d’un modèle 100 % thermique (pour la plupart) à une voiture plus respectueuse de l’environnement.
Et pour beaucoup, l’achat d’une voiture hybride est synonyme de choix écologique. Une voiture hybride est considérée comme peu polluante et bénéficie donc du vignette Crit’Air 1, ce qui signifie qu’elle n’est pas soumise aux restrictions de circulation dans les grandes métropoles (ZFE, zones à faibles émissions). Du moins, pas pour le moment.
Cependant, la réalité est plus complexe. En effet, bien que la plupart des voitures hybrides bénéficient de la vignette Crit’Air 1, ce n’est pas le cas de toutes. Voyons cela de plus près.
Sur le papier, c’est simple
Sur le papier, la règle est simple. Pour obtenir la vignette Crit’Air 1 (violette), il faut soit posséder une voiture essence ou hybride immatriculée depuis le 1er janvier 2011, soit respecter la norme de pollution Euro 5 ou 6. Les voitures diesel ne peuvent pas bénéficier de la vignette Crit’Air 1, elles sont automatiquement classées Crit’Air 2 si elles sont immatriculées après le 1er janvier 2011, même si elles sont hybrides ou répondent à la norme Euro 5 ou 6 ! En résumé, aucune voiture hybride simple diesel ne peut être Crit’Air 1. C’est dit.
De plus, TOUTES les voitures hybrides rechargeables, y compris celles qui fonctionnent au diesel, bénéficient automatiquement de la vignette Crit’Air 1. Mais ce n’est pas le sujet ici.
Pour aller encore plus loin, il faut opter pour un véhicule électrique (VE) et obtenir la vignette verte, appelée Crit’Air 0.
Les hybrides d’avant 2006 sont théoriquement Crit’Air 3, avant 2011, c’est Crit’Air 2
Vous l’aurez compris, les véhicules plus anciens bénéficient de vignettes moins favorables. En réalité, pour simplifier, les voitures hybrides simples sont considérées comme des voitures thermiques à part entière. Ainsi, les modèles les plus anciens (comme la Honda Civic IMA, la Toyota Prius 1 et la Prius 2) peuvent être classés Crit’Air 2 (pour les modèles immatriculés entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2010, ou répondant à la norme Euro 4), voire Crit’Air 3 (pour les modèles immatriculés entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2005).
Mais attention, le critère le plus important pour l’obtention de la vignette “Crit’Air” n’est pas tant la date de commercialisation que la norme Euro respectée (case V9 de la carte grise). Ainsi, certains modèles qui ont devancé les normes (et il y en a !) peuvent bénéficier de vignettes plus avantageuses que ne le suggère leur année de sortie.
Sur le terrain, c’est encore plus complexe
Ainsi, les premières Prius 2, commercialisées en mars 2004, respectaient déjà la norme Euro 4, plutôt que la norme Euro 3 encore en vigueur à l’époque. Par conséquent, elles sont éligibles à la vignette Crit’Air 2, malgré leur année de sortie. Entre nous, leurs émissions sont tellement faibles qu’elles respectent même les futures normes Euro 5 et Euro 6. Mais bon, c’est une autre histoire. Les Prius 2 ont toujours été homologuées Euro 4, et rien n’a changé à partir de janvier 2006.
Mais comme vous l’aurez compris, elles ne sont donc pas éligibles à la Crit’Air 1 ! C’est également le cas de la première génération de Prius, la première voiture hybride de série au monde, qui correspond à Euro 3 et est donc classée Crit’Air 3. Cela vaut également pour les modèles plus anciens de Lexus (LS, RX, etc.) commercialisés avant 2011. Ils peuvent être Crit’Air 2, mais aussi Crit’Air 1 s’ils ont anticipé les normes. Vous me suivez ?
Dans ce cas de figure, on retrouve également la Honda Insight, qui peut être classée Crit’Air 3 pour sa première génération ou Crit’Air 1 pour sa deuxième génération (elle a anticipé les normes). La même chose vaut pour la Honda Civic IMA (version 2 ou 1).
Si vous trouviez cela compliqué, attendez, car ça devient encore plus complexe. Étant donné que le système est parfois sujet à des erreurs, certaines voitures hybrides ont été considérées (à tort) comme des hybrides rechargeables, avec la mention d’énergie “EE” sur la carte grise (ligne P.3), au lieu de “EH” (hybride essence). Dans ce cas, l’obtention de la vignette Crit’Air 1 est automatique, comme nous l’avons vu précédemment.
Cela a bénéficié à certaines Prius 2, Prius 3, Auris, Auris 2, Lexus LS, GS, RX, etc.
Dans ce cas de figure, ne vous précipitez pas pour rectifier l’erreur, car cela pourrait vous être défavorable. En revanche, l’erreur peut également être inversée, avec la mention “ES” (essence) au lieu de “EH”. Cela n’a pas d’incidence sur la vignette, mais cela peut avoir un impact sur la gratuité de la carte grise.
CONCLUSION
La réponse à la question posée est simple et claire : non, toutes les voitures hybrides ne bénéficient pas de la vignette Crit’Air 1. Cependant, il faut souligner que la situation est plus complexe. En raison d’erreurs administratives, certaines voitures hybrides classées Crit’Air 2 peuvent être classées Crit’Air 1, et certains modèles qui devraient être classés Crit’Air 3 se retrouvent en Crit’Air 2 car ils devancent les normes, et vice versa.
Il faut retenir que pour déterminer la vignette, l’administration examine d’abord le critère de “carburation” (ligne P.3 de la carte grise). Si c’est “EE”, avec ou sans erreur, la vignette violette sera attribuée. S’il s’agit de “EH”, pour une hybride simple, l’administration examine ensuite la norme Euro (ligne V.9). Si la norme est spécifiée, la vignette correspondante sera appliquée (Crit’Air 1 pour Euro 5 et 6, Crit’Air 2 pour Euro 4, Crit’Air 3 pour Euro 3). Si la norme n’est pas précisée, c’est la date d’immatriculation qui sera prise en compte.
Alors soyez attentifs, cela peut vous éviter de futures restrictions de circulation, ou du moins les repousser de quelques années.