Les voitures électriques de crise (1978–1980)

Les voitures électriques de crise (1978–1980)

À la fin des années 1970, les constructeurs automobiles des deux côtés de la frontière canado-américaine ont répondu aux préoccupations croissantes du public concernant le prix du pétrole en développant des véhicules électriques. Malheureusement, ces véhicules n’ont pas connu le succès commercial escompté.

Marathon C-300 : la réponse du Canada

La Marathon C-300 est la première voiture électrique commerciale au Canada depuis la Tate, plus de 60 ans auparavant. Développée par Marathon Electric, un fabricant montréalais spécialisé dans les voiturettes de golf, les moteurs de bateaux et les véhicules industriels, la C-300 est une petite voiture électrique biplace. Elle est basée sur le châssis de la compacte Ford Pinto et se décline uniquement en jaune avec des lignes carrées.

La C-300 incarne parfaitement la crise énergétique de l’époque. Ses performances sont médiocres, avec une vitesse maximale de 60 km/h et une autonomie de seulement 50 kilomètres. Malgré cela, elle est relativement abordable et disponible immédiatement pour les consommateurs soucieux de ne pas dépenser trop en carburant. Entre 1977 et 1980, plus de 600 véhicules C-300 et C-360, la version “fourgonnette” plus grande, sont vendus avant que l’entreprise ne décide de fermer son département des véhicules commerciaux.

Chevrolet Electrovette : le plan d’urgence de GM

Présentée pour la première fois en 1978, l’Electrovette est le fruit de deux années de développement chez General Motors. L’objectif était de créer une petite voiture électrique peu coûteuse à l’achat et à l’entretien. Basée sur une plateforme raccourcie de la compacte Chevette, l’Electrovette est équipée de batteries nickel-zinc et d’un moteur électrique de 63 chevaux. Elle offre une autonomie d’environ 80 kilomètres et une vitesse de pointe d’environ 85 km/h. Malgré les affirmations de GM selon lesquelles une voiture sur dix en circulation en Amérique du Nord serait électrique d’ici à 1995, l’Electrovette et le projet dans son ensemble ne voient jamais le jour.

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GM souhaitait disposer d’une voiture électrique prête à être lancée rapidement si le prix de l’essence continuait d’augmenter. Cependant, l’Electrovette présentait encore certaines lacunes. Ses batteries se sont révélées peu fiables, ce qui a conduit à leur remplacement discret par des batteries au plomb dans la version finale sur le banc d’essai. De plus, GM a refusé de divulguer le prix de la voiture. Les ingénieurs ont dû admettre que sans avancées technologiques majeures dans le domaine des batteries, les véhicules électriques ne pourraient pas répondre aux attentes médiatiques.

En 1980, l’Electrovette est mise de côté et tombée dans l’oubli avec le retour de l’essence bon marché.

L’instabilité économique et les crises énergétiques des années 1970 ont marqué un tournant dans l’industrie automobile. Bien que les voitures électriques n’aient pas connu le succès escompté à l’époque, elles ont posé les bases pour les développements et les innovations à venir dans ce domaine.

Marathon C-300
La Marathon C-300, première voiture électrique commerciale au Canada depuis des décennies.

Chevrolet Electrovette
L’Electrovette, un projet avorté de General Motors pour une petite voiture électrique peu coûteuse.