En Chine, les voitures électriques connaissent un succès sans précédent. En effet, plus de deux voitures électriques sur trois vendues dans le monde sont d’origine chinoise ou fabriquées en Chine. Cette domination devrait perdurer dans les années à venir, avec une prévision de 60% de part de marché pour la Chine d’ici la fin de la décennie. Pourquoi une telle différence avec l’Europe et les États-Unis ? La réponse réside dans les avantages géologiques et les stratégies opposées adoptées par ces différentes régions.
L’électrique est moins chère que le thermique en Chine
En Chine, les voitures électriques sont moins chères que leurs équivalents thermiques. Cette réalité est renforcée par une étude approfondie de Jato Dynamics intitulée “Les véhicules électriques abordables et l’adoption de masse : Le défi de l’industrie”. D’un côté, la Chine propose des voitures électriques toujours moins chères, ce qui permet une adoption massive par le grand public. De l’autre côté, en Europe et aux États-Unis, le prix moyen des voitures électriques ne cesse d’augmenter, ne répondant pas aux attentes du plus grand nombre.
Au premier semestre 2022, le prix moyen d’une voiture électrique en Europe s’élevait à 55 281 €, contre 63 864 € aux États-Unis. En 2015, ces prix étaient respectivement de 48 942 € et 53 038 €. Selon Jato Dynamics, en Europe, une voiture électrique coûte en moyenne 27 % de plus qu’une voiture thermique équivalente, et jusqu’à 43 % de plus outre-Atlantique.
En Chine, la tendance est à l’inverse. Depuis 2017, les voitures électriques sont moins chères que les voitures essence équivalentes. En 2022, le prix moyen d’une voiture électrique en Chine était de 31 829 €, contre 66 819 € en 2015. La Chine mise sur une stratégie axée sur des voitures bon marché, telles que les citadines du segment A ou B et les petits crossovers équipés de batteries de taille raisonnable. Actuellement, le prix moyen des voitures électriques vendues en Chine est inférieur de 33 % à celui des voitures essence.
Les constructeurs ont-ils fait fausse route ?
Face à cette situation, on peut se demander si les constructeurs européens ont commis des erreurs. La réalité est plus complexe. La Chine bénéficie de réserves stratégiques de métaux et de capacités de raffinage du lithium qui lui permettent de proposer des batteries à des prix compétitifs. De plus, le coût de la main-d’œuvre en Chine est bien inférieur à celui en Europe ou aux États-Unis. Les incitations à l’achat sont également plus importantes en Chine, ce qui a permis aux marques chinoises de rapidement proposer des voitures électriques bon marché.
En outre, les normes de sécurité moins strictes en Chine permettent d’avoir des voitures plus légères et moins chères. Une situation impossible dans d’autres régions du monde. C’est notamment le cas de la Renault K-ZE, vendue moins de 8000 € en Chine, alors qu’elle est proposée à plus de 20 000 € en France.
Il est indéniable que la Chine a su tirer parti de ses avantages géologiques et adopter une stratégie axée sur la production de voitures électriques bon marché. Une situation qui contraste avec celle de l’Europe et des États-Unis, où le prix reste le principal critère pour le grand public. Il est donc temps pour ces régions de revoir leurs stratégies et de s’inspirer de l’exemple chinois afin de rendre les voitures électriques plus abordables et populaires.
Caption: L’E10X, récente petite voiture électrique à moins de 10 000 € avec une batterie de dernière génération© Jac Sehol