Les voitures électriques en mer : un risque à circonscrire

Les voitures électriques en mer : un risque à circonscrire

Dans le domaine du transport maritime, la présence de voitures électriques à bord des navires représente un risque d’incendie non négligeable. Bien que ces incidents soient rares, ils sont particulièrement difficiles à maîtriser en raison de leur propagation rapide et de la chaleur intense qu’ils génèrent dans un espace clos. Pour faire face à cette problématique, les services de sécurité envisagent différentes mesures pour éviter ces situations complexes.

Limiter la charge des batteries

Parmi les solutions proposées, l’une d’entre elles est surprenante mais pourrait se révéler efficace : n’autoriser à bord des navires que des voitures dont les batteries sont chargées à 30 % maximum. En effet, les incendies sont plus susceptibles de se produire lorsque les batteries sont pleinement chargées. Cependant, cette proposition soulève des défis pratiques, car il est souvent difficile pour les conducteurs de gérer leur niveau de charge avant l’embarquement. De plus, cela impliquerait la nécessité de recharger rapidement les batteries une fois les véhicules débarqués.

Cette idée a été formulée par le lieutenant de vaisseau Hervé, chef du bureau d’expertise maritime des marins-pompiers de Marseille. En collaboration avec 150 experts du secteur, il travaille actuellement sur de nouvelles méthodes d’intervention pour faire face au risque posé par les voitures électriques, qui transportent souvent entre 400 et 600 kilos de batteries.

Détection thermique et robots-pompiers

Pour contenir ces incendies, il faudra utiliser une quantité d’eau doubler par rapport aux incendies traditionnels, passant de 500 à 1 000 litres par minute. Bien que cela ne pose généralement pas de problème à bord d’un navire, cela nécessite toutefois des heures d’efforts pour refroidir les batteries et éviter les reprises de feu. Il sera également nécessaire d’équiper les navires d’un système de détection thermique et de développer des robots-pompiers capables de s’approcher des brasiers dès la première intervention.

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Il est également envisageable d’adapter la façon dont les voitures sont chargées à bord des navires afin de faciliter les opérations de lutte contre les incendies et de limiter leur propagation à d’autres véhicules garés côte à côte. Alors que de plus en plus de voitures électriques arrivent par bateau en provenance d’Asie, il est important de noter que les véhicules thermiques peuvent également poser un risque d’explosion en cas d’incendie.

La nécessité de nouvelles batteries

L’embrasement en chaîne est la situation la plus redoutable, car elle peut devenir incontrôlable en pleine mer. Ces catastrophes ont déjà eu lieu, comme le naufrage du Felicity Ace en 2022, transportant 4 000 voitures de luxe italiennes et allemandes à destination des États-Unis. En août dernier, le Fremantle Highway, chargé de 3 784 voitures, a également pris feu sans que l’origine de l’incendie puisse être déterminée.

La question de la sécurité ne concerne pas seulement les voitures électriques, mais également la virulence des incendies et la difficulté d’intervenir dans un espace confiné, qu’il s’agisse d’un parking public, privé ou d’un immeuble. Une réglementation plus stricte ne pourra être mise en place que grâce à l’utilisation de nouvelles générations de batteries utilisant une chimie plus sûre que celles actuellement en service.

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(Image à titre d’illustration seulement)