Dans un monde où l’urgence climatique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre sont devenues primordiales, le choix d’une voiture respectueuse de l’environnement est une préoccupation majeure pour de nombreux propriétaires de véhicules.
Repenser la durabilité : la quantité de CO2 nécessaire à la fabrication d’un véhicule électrique
Avec près de 250 millions de voitures en circulation en Europe, principalement alimentées par les combustibles fossiles, il est clair que simplement mettre au rebut les véhicules plus anciens n’est pas la solution idéale.
Selon Nick Molden, fondateur et directeur général d’Emissions Analytics, il est essentiel d’adopter une approche globale pour évaluer l’impact environnemental des véhicules, plutôt que de se limiter aux émissions des pots d’échappement.
Une des principales différences entre les émissions de CO2 des voitures électriques et celles des voitures à moteur à combustion réside dans la batterie. Pour fabriquer une batterie de 80 kilowattheures pour une voiture électrique, il faut environ huit à dix tonnes d’émissions. Cependant, une fois sur la route, les voitures électriques ne produisent aucune émission de CO2, contrairement aux véhicules à moteur à combustion.
Les obstacles supplémentaires pour les véhicules électriques
Outre l’angoisse de l’autonomie, le coût élevé et l’infrastructure de recharge limitée, les véhicules électriques sont confrontés à un problème souvent négligé.
En raison de la taille de leur batterie, les véhicules électriques sont généralement 400 à 500 kg plus lourds que les autres voitures. Cette caractéristique doit être prise en compte lors de leur conception.
La fabrication des pneus est une activité fortement polluante, et lorsqu’ils se dégradent, ils libèrent des particules nocives. Une substance chimique toxique, la 6PPD-quinone, libérée par les pneus, a même été identifiée comme responsable de la mort massive de saumons dans les rivières de l’État de Washington, aux États-Unis.
Cet exemple illustre la complexité d’évaluer l’impact global des véhicules électriques sur l’environnement. Il souligne les défis auxquels l’industrie automobile est confrontée pour minimiser l’empreinte écologique de ces véhicules.
Est-il vraiment intéressant de convertir sa voiture à essence en électrique ?
Avec 33 millions de voitures en circulation rien qu’au Royaume-Uni, une question cruciale se pose : quel sera l’avenir de tous ces véhicules à l’ère de la décarbonisation ? C’est ce que soulève Matthew Quitter, fondateur de London Electric Cars.
Son entreprise se spécialise dans la conversion des véhicules à moteur à combustion en voitures électriques (VE), une option techniquement réalisable mais financièrement exigeante pour la plupart des automobilistes.
Cette approche permet de réduire les émissions liées à la fabrication des véhicules jusqu’à un certain point, mais elle nécessite des modifications substantielles de la suspension et des pneus pour garantir une conduite fluide compte tenu du poids considérable de la batterie.
Les voitures hybrides : une solution pertinente ?
Les voitures hybrides, qui associent moteurs à essence et batteries électriques, suscitent la controverse. Suite à des tests officiels, il a été confirmé que ces véhicules émettent bien plus de polluants que ne le prétendent les constructeurs.
Au Royaume-Uni et en Union européenne, la vente de nouvelles voitures hybrides sera interdite en 2035. Cette échéance laisse aux conducteurs un temps suffisant pour rentabiliser leur investissement, d’autant plus que ces véhicules sont moins onéreux que les voitures électriques. De plus, ils contournent certains problèmes actuels des voitures électriques.
Cependant, pour ceux qui en ont les moyens, opter directement pour un véhicule électrique constitue un choix plus respectueux de l’environnement que de combler le fossé avec un véhicule hybride.
Comment devenir des conducteurs plus respectueux de l’environnement ?
Modifier nos comportements au volant a autant d’impact que changer de véhicule.
Dans un monde idéal, sans émissions de carbone, nous abandonnerions tous nos véhicules privés pour privilégier la marche, le vélo ou les transports en commun. Toutefois, cette transition semble improbable, en particulier dans les zones rurales où les transports publics sont moins développés.
Cependant, nous avons la capacité de réduire nos émissions en évitant les déplacements en voiture qui ne sont pas nécessaires. Les gouvernements ont un rôle important à jouer dans ce domaine, en mettant en place des mesures incitatives en faveur des transports en commun et en taxant davantage le carburant et la pollution.
En conclusion, les voitures électriques et hybrides représentent une solution pour réduire les émissions de CO2, mais elles ne sont pas sans inconvénients. Il est essentiel de prendre en compte tous les aspects, y compris la fabrication des batteries, l’impact environnemental des pneus et les coûts associés. Pour devenir des conducteurs plus respectueux de l’environnement, il est également important de repenser nos habitudes de déplacement et d’encourager les gouvernements à prendre des mesures audacieuses pour promouvoir les transports durables.