Les voitures électriques et la fabrication des batteries: une dette carbone rapidement remboursée

Véhicule électrique et fabrication des batteries : une dette carbone rapidement remboursée

La transition vers les véhicules électriques peut sembler être une solution idéale pour réduire notre empreinte carbone et lutter contre le changement climatique. Mais est-ce vraiment le cas? Selon une étude récente publiée par ICCT (le Conseil international sur les transports propres), la réponse est oui.

Des émissions de gaz à effet de serre réduites

Selon le rapport d’ICCT, une voiture électrique produit aujourd’hui seulement la moitié des émissions de gaz à effet de serre d’une voiture conventionnelle. Dans certains pays comme la Norvège et la France, ces véhicules émettent même moins d’un tiers des émissions d’un véhicule à combustion. Pour les voitures hybrides rechargeables, les résultats sont similaires, à condition que le mode électrique soit privilégié.

Le remboursement de l’impact carbone

Certes, les émissions de CO2 liées à la fabrication des batteries des voitures électriques sont plus élevées que celles des voitures traditionnelles. Cependant, l’étude estime que cet impact carbone est remboursé après seulement deux ans d’utilisation, voire 18 mois si la voiture électrique est chargée avec de l’électricité renouvelable.

Selon ICCT, les émissions provenant de la fabrication des batteries devraient diminuer considérablement au cours des prochaines décennies grâce au développement des énergies renouvelables. Une réduction de 30 % de l’intensité carbonique du réseau électrique pourrait ainsi réduire les émissions de la chaîne de production des batteries d’environ 17 %.

De plus, d’autres pistes d’amélioration sont explorées, telles que l’utilisation de matériaux recyclés et de procédés chimiques alternatifs. Ces avancées permettraient d’augmenter la densité énergétique des batteries et de compenser le développement de batteries à plus forte capacité pour les futures générations de voitures électriques.

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Des émissions difficiles à calculer

Cependant, il est important de noter que l’estimation précise des émissions de fabrication des batteries reste complexe. Les estimations varient considérablement d’un facteur 10, ce qui soulève la nécessité de recherches supplémentaires dans ce domaine.

ICCT déconseille donc au législateur d’inclure les émissions de fabrication des batteries dans les réglementations relatives aux véhicules électriques. Selon l’étude, calculer les émissions du cycle de vie de tous les modèles de véhicules serait coûteux et peu rigoureux. Une approche équitable serait de prendre en compte les émissions de fabrication de tous les composants des véhicules conventionnels, en plus des batteries, afin de ne pas pénaliser injustement les véhicules électriques.

Des pistes d’amélioration prometteuses

Pour améliorer davantage le bilan carbone des véhicules électriques, ICCT propose d’autres pistes, telles que la décarbonisation du réseau électrique, la mise en place d’une politique de recyclage efficace et l’exploration de la seconde vie des batteries. Dans ce dernier cas, l’utilisation généralisée des batteries usagées permettrait d’augmenter leur durée de vie de 72 % tout en réduisant de 42 % les émissions de gaz à effet de serre sur leur cycle d’utilisation.

La transition vers les véhicules électriques est une étape cruciale pour réduire notre impact environnemental. Malgré les émissions de CO2 liées à la fabrication des batteries, cette dette carbone est rapidement remboursée grâce à une utilisation prolongée et à l’évolution vers une électricité plus verte. Avec des améliorations continues et une approche globale, les voitures électriques ont le potentiel de devenir une solution viable pour un avenir plus durable et respectueux de l’environnement.

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Illustrations: Renault / ICCT