La transition vers les voitures électriques est souvent présentée comme une solution écologique pour réduire les émissions de CO2. Cependant, une étude de l’Ademe citée par Le Parisien remet en question cette idée. En effet, la fabrication d’une voiture électrique émet en moyenne 50% de CO2 de plus qu’une voiture thermique, principalement en raison de l’extraction des métaux de la batterie tels que le cobalt, le graphite, le manganèse, le lithium et le nickel.
De plus, les voitures électriques sont plus lourdes que les voitures thermiques, ce qui entraîne une usure accrue des pneus et des routes, ainsi que des émissions supplémentaires lors du freinage. C’est ce qu’affirme Loïk Le Floch-Prigent dans Atlantico.
Mais ce n’est pas tout. Les voitures électriques pourraient également contribuer à une pénurie d’eau, selon Paul Buchwitz, de la société de gestion d’actifs allemande DWS. Ces véhicules, remplis de capteurs et d’électronique, “contiennent de grandes quantités de semi-conducteurs qui consomment beaucoup d’eau”, explique-t-il. En effet, il faut environ 100 litres d’eau pour produire une seule puce, car les plaquettes sont nettoyées à chaque étape du processus.
Cette situation est particulièrement préoccupante à Taïwan, qui produit 70% des puces pour les voitures dans le monde. La Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), leader mondial de la fabrication de puces, consomme à elle seule 156 000 tonnes d’eau par jour. Le niveau de sécheresse dans le pays est si élevé que l’entreprise doit faire appel à des camions-citernes pour se faire livrer de l’eau, ce qui crée des tensions avec les agriculteurs locaux.
L’impact de la production des batteries
La production des batteries des voitures électriques consomme également une grande quantité d’eau. Il faut entre 41 000 et 1,9 million de litres d’eau pour extraire une tonne de lithium. Au total, une voiture électrique consommerait 56% d’eau en plus tout au long de sa durée de vie par rapport à une voiture thermique, selon un rapport du Congrès américain.
Le véhicule à hydrogène n’est pas exempt de problèmes non plus. “Un litre de carburant synthétique à base d’hydrogène nécessite environ 1,4 litre d’eau. Si ce carburant est également produit à partir d’hydrogène «vert» produit à partir d’énergies renouvelables, la quantité d’eau nécessaire peut atteindre 70 litres par litre de carburant, car de grandes quantités d’eau sont également nécessaires pour la fourniture et l’entretien des sources d’énergies renouvelables, telles que les installations solaires”, met en garde Paul Buchwitz.
Cependant, il convient de relativiser ces chiffres. “La fabrication d’une batterie Tesla de 64 kWh nécessite 3 840 litres d’eau, soit la consommation nécessaire pour produire dix avocats, 30 tasses de café ou un demi-jean”, tempère Maximilian Fichter, directeur de l’Institut Helmholtz pour le stockage de l’énergie électrochimique d’Ulm, dans le TagesSpiegel. De plus, chaque jour, 17,5 milliards de litres de pétrole sont consommés dans le monde, nécessitant 46 milliards de litres d’eau pour leur extraction. Avec cette quantité d’eau, il serait possible d’extraire du lithium pour 1,5 million de batteries Tesla.
Il est donc important de prendre en compte les différents aspects environnementaux liés à la transition vers les voitures électriques. Bien que les voitures électriques puissent causer une pénurie d’eau et émettent davantage de CO2 pendant leur fabrication, elles restent une alternative intéressante par rapport à la consommation mondiale de pétrole. Cependant, il est essentiel de continuer à rechercher des moyens de rendre leur production et leur utilisation encore plus durables.