Les voitures électriques et les droits humains : une réalité sombre

Les voitures électriques et les droits humains : une réalité sombre

Salon de l'auto de Los Angeles

Des milliers d’amateurs de voitures se dirigent vers le sud de la Californie ce week-end pour assister au début du Salon de l’auto de Los Angeles. Cependant, derrière la splendeur des voitures exposées, se cache une réalité plus sombre.

Les véhicules électriques en vedette, les abus en arrière-plan

Au salon de cette année, les voitures électriques sont mises en avant, avec des dizaines de modèles exposés. Les constructeurs mettent en avant leurs dernières technologies, mais ils ne font pas les mêmes efforts pour éliminer les abus dans leur chaîne d’approvisionnement. En effet, l’industrie automobile peine toujours à se procurer du cobalt de manière responsable, un élément essentiel pour ses batteries.

Cobalt

Selon Amnesty International, plus de la moitié du cobalt – un composant clé des batteries lithium-ion – est extrait de la République démocratique du Congo (RDC). En 2016, cette organisation avait révélé que le cobalt était extrait à la main, dans des conditions dangereuses, par des enfants et des adultes travaillant dans des tunnels creusés profondément sous terre.

L’éthique des chaînes d’approvisionnement remise en question

Les consommateurs soucieux de l’environnement ont le droit de savoir si leurs nouvelles voitures sont aussi éthiques que le prétendent les publicités. Pourtant, malgré certains progrès en 2018, Amnesty International a constaté que les principaux constructeurs automobiles – Daimler, Renault, Volkswagen, General Motors, Tesla, BMW et Fiat-Chrysler – n’ont pas pris les mesures nécessaires pour garantir l’éthique de leurs chaînes d’approvisionnement en cobalt.

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L’exploitation des ressources naturelles et la protection des droits de l’homme

Cette situation soulève des questions importantes sur l’exploitation des ressources naturelles et la protection des droits de l’homme. Les actes d’un colloque organisé par le Centre d’études sur la sécurité internationale et les coopérations européennes (CESICE) se penchent sur ces problématiques. Les contributions analysent les obligations en matière de protection des droits de l’homme qui incombent aux différents acteurs, les sanctions en cas de non-respect de ces obligations et les obstacles à l’adoption de telles sanctions.

Salon de l'auto

Il est important de prendre conscience des conséquences sociales et environnementales de l’exploitation des ressources naturelles. L’accaparement des terres par des multinationales en Afrique au détriment des populations locales, ainsi que l’exploitation des ressources minières et pétrolières sans considération pour ces conséquences, sont des exemples concrets de cette problématique.

Il est grand temps que l’industrie automobile prenne ses responsabilités pour garantir des chaînes d’approvisionnement éthiques et respectueuses des droits de l’homme. Les consommateurs doivent pouvoir faire des choix éclairés et opter pour des voitures électriques qui ne roulent pas sur les droits humains.