La popularité croissante des voitures hybrides et électriques pose de nouveaux défis aux pompiers en matière de sécurité incendie. Récemment, un incendie de Tesla a surpris les pompiers du district de Sacramento. Malgré leurs efforts pour éteindre l’incendie, les flammes ne cessaient de reprendre, même après avoir renversé la voiture et versé de l’eau directement sur les batteries.
La construction en urgence d’un mini-bassin pour immerger les batteries et l’utilisation de plus de 17 000 litres d’eau n’ont pas suffi à maîtriser ce feu tenace. Cette expérience a révélé la complexité des incendies de voitures électriques et hybrides et la nécessité pour les pompiers de s’adapter à cette nouvelle ère.
Une formation essentielle pour les premiers secours
Face à cette réalité, General Motors (GM) a décidé d’étendre son programme de formation des premiers secours aux interventions sur des véhicules électriques aux États-Unis et au Canada. Le groupe commercialise actuellement quatre modèles électriques et prévoit d’en proposer 30 d’ici 2025.
Cette initiative vise à fournir aux secouristes les informations techniques nécessaires sur les batteries et à partager les meilleures pratiques pour faire face à ces situations d’urgence. L’objectif est également de dissiper les idées reçues, notamment celle selon laquelle il ne faut pas mettre d’eau sur les batteries et de rappeler qu’il est important de couper le moteur, car les véhicules électriques sont silencieux.
Des incendies pas plus fréquents ou dangereux, mais nécessitant des procédures spécifiques
Alors que les voitures électriques et hybrides restent encore peu nombreuses sur les routes américaines, elles représentaient près de 10 % des automobiles achetées aux États-Unis l’an dernier. Selon l’Association nationale de protection contre les incendies (NFPA), les incendies de voitures électriques ne sont pas nécessairement plus fréquents ou dangereux que ceux des voitures à essence.
Cependant, ces véhicules nécessitent des procédures particulières en cas d’incendie. Depuis 2010, l’NFPA propose des formations spécifiques pour sensibiliser les pompiers à ces procédures.
Des besoins en eau importants et un emballement thermique à surveiller
Lorsqu’il s’agit d’éteindre un incendie sur une voiture électrique, il faut généralement beaucoup plus d’eau que pour une voiture traditionnelle. Tesla recommande entre 11 350 litres et 30 300 litres d’eau pour éteindre un incendie sur ses batteries.
De plus, il est fréquent que les batteries prennent feu à nouveau plusieurs heures, voire plusieurs jours après l’incident initial en raison d’un phénomène appelé “emballement thermique”. Tesla recommande de surveiller la température des batteries pendant au moins 24 heures après un incendie.
Un besoin de formations adaptées et de meilleures normes
Les pompiers sont habitués aux risques liés à l’électricité, mais la gestion d’un incendie de voiture électrique demande des compétences spécifiques. Les constructeurs automobiles sont tenus de publier des guides pour les premiers secours sur chaque modèle qu’ils produisent.
L’agence américaine chargée d’enquêter sur les accidents de transports (NTSB) recommande aux fabricants de véhicules électriques de suivre un format commun pour les guides de premiers secours, afin de faciliter l’intervention des secouristes. Cependant, seuls 8 constructeurs sur 22 ont pleinement intégré ces recommandations.
Une prise de conscience nécessaire pour une meilleure gestion des incendies
Il est essentiel que les secouristes soient formés à la gestion des incendies de voitures électriques et hybrides. Il est également primordial que les constructeurs automobiles fournissent les informations nécessaires aux premiers secours et se conforment aux normes de sécurité en vigueur.
Pour l’instant, aucune alerte officielle n’a été publiée en France concernant les risques d’incendie liés aux voitures électriques. Cependant, il est important de rester vigilant et de prendre en compte les technologies utilisées afin d’éviter tout incident.
