Les voitures électriques ont été critiquées pour leur silence sur la route, ce qui peut représenter un danger pour les piétons et les cyclistes. Cependant, de nouvelles règles sont en train d’être mises en place pour remédier à cela. Un système appelé AVAS (Acoustic Vehicle Alerting System) est désormais installé sur les voitures électriques afin qu’elles émettent un bruit lorsqu’elles roulent à moins de 20 km/h. L’objectif est de prévenir les accidents en rendant ces véhicules plus audibles.
Un système pour prévenir les accidents
L’AVAS fonctionne grâce à un haut-parleur intégré sous la carrosserie de la voiture électrique. Lorsque celle-ci roule à basse vitesse, le système émet un bruit qui permet aux piétons et aux cyclistes de l’entendre approcher. Cela est particulièrement utile en zone résidentielle, où les véhicules se déplacent souvent à des vitesses réduites. Ainsi, les voitures électriques, les hybrides et même les voitures à hydrogène deviennent audibles pour les autres usagers de la route.
Des règles contradictoires en Suisse
La Suisse a adopté une ordonnance de l’Union européenne concernant l’AVAS, mais celle-ci prévoit également qu’un bruit artificiel soit autorisé lorsque la voiture dépasse les 20 km/h. Cette contradiction fait débat, car elle va à l’encontre des efforts actuels pour réduire le bruit issu du trafic routier. L’Office fédéral des routes (OFROU) est d’ailleurs opposé à cette règle et cherche à trouver une solution au niveau international avec l’Union européenne. Ils estiment que les bruits des pneus et de l’air sont suffisants au-delà de 20 km/h, et que l’ajout de décibels supplémentaires est superflu.
Le soutien des importateurs automobiles
L’initiative de l’OFROU est soutenue par auto-suisse, l’association des importateurs automobiles. François Launaz, président de l’organisation, estime qu’il est important que les voitures électriques fassent du bruit à basse vitesse afin de protéger les piétons qui ne les voient pas bien. Cependant, il estime également qu’il est inutile de générer du bruit au-delà des 20 km/h, car cela va à l’encontre de la lutte contre la pollution sonore. Les voitures électriques ont l’avantage d’être silencieuses, et il est important de préserver cette qualité.
La Suisse lutte contre le bruit routier
La lutte contre le bruit des véhicules routiers est une priorité en Suisse. Le pays investit chaque année 3 milliards de francs pour réduire les nuisances sonores liées à la circulation. Le Parlement suisse a également adopté une motion visant à sanctionner le bruit excessif des moteurs au niveau national. En effet, environ une personne sur sept est exposée au bruit de la circulation pendant la journée, et une personne sur huit pendant la nuit. Les coûts externes de santé liés au bruit du trafic sont estimés à environ 2,6 milliards de francs par an.
Il est donc essentiel de trouver un équilibre entre la sécurité des piétons et des cyclistes et la lutte contre la pollution sonore. Les voitures électriques doivent être entendues, mais il est tout aussi important de préserver la tranquillité des zones résidentielles. Les règles concernant l’AVAS nécessitent donc une réflexion approfondie et une coordination internationale pour garantir la sécurité sur les routes tout en respectant l’environnement sonore.