L’autonomie des voitures électriques progresse et les utilisateurs constatent que ces véhicules répondent à leurs besoins quotidiens lorsqu’ils ont une prise pour recharger. Cependant, la question du prix reste un frein majeur. Contrairement aux prédictions de nombreux “experts” en économie de marché et détracteurs des voitures “zéro émission”, les tarifs des voitures électriques ne baissent pas, ils augmentent. Dans un contexte d’inflation générale, il n’est pas surprenant de constater cette tendance.
Entre 2015 et 2022, le prix moyen d’une voiture électrique en Europe est passé de 48 000 à 55 000 €, selon les données de JATO. Plus récemment, on peut également noter l’augmentation considérable du prix de la Dacia Spring, la voiture électrique la moins chère du marché. Son prix est passé de 16 990 € à son lancement à près de 21 000 € hors bonus d’État aujourd’hui. Ainsi, la logique industrielle voulant que les prix baissent pour le consommateur final à mesure que les volumes augmentent ne semble pas s’appliquer.
Des voitures électriques déconnectées des besoins
Cependant, cette augmentation des prix s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, les voitures électriques ne sont pas épargnées par l’augmentation du prix des matières premières. Par exemple, le lithium et le cobalt, nécessaires à la fabrication des batteries, ont également connu une hausse importante ces derniers mois. De plus, les exigences de l’Union européenne en matière de véhicules électriques ne font qu’augmenter la demande en matières premières. Par conséquent, il sera nécessaire d’extraire davantage de métaux rares et de composants pour répondre à cette augmentation de la demande. De plus, les plans produits des constructeurs européens ne favorisent pas une baisse générale des prix. En effet, pour rentabiliser leurs investissements, la plupart des marques se sont lancées dans des segments à forte valeur ajoutée, supposant que les acheteurs de voitures électriques disposent d’un pouvoir d’achat élevé. Ainsi, des voitures telles que la Renault Zoe ou la Peugeot 208, bien qu’elles soient déjà bien au-dessus des 32 000 €, ne contribuent pas vraiment à la démocratisation de la voiture électrique. Même pour les modèles plus abordables, la présence de technologies de plus en plus complexes dans nos voitures ne permet pas une baisse des prix.
Du lithium-ion pour encore longtemps
Bien que les batteries à électrolyte solide, qui promettent une densité énergétique accrue, semblent être l’avenir, leur encombrement potentiellement supérieur et leur prix potentiellement plus élevé ne faciliteront pas nécessairement la démocratisation des voitures électriques. À l’heure actuelle, chaque technologie présente des avantages et des inconvénients, que ce soit en termes de batteries sans cobalt ou à électrolyte solide. Il est impossible d’optimiser simultanément le prix, le poids, la capacité, la puissance et l’autonomie. Il est donc inutile de se fier à des prédictions incertaines : les voitures électriques abordables ne seront disponibles que sur le marché de l’occasion et cela risque de perdurer pendant un certain temps.
La Peugeot e-208 en recharge.© Alex Krassovsky
En conclusion, il est difficile de dire quand la blague des voitures électriques pas chères prendra fin. Bien que l’autonomie des véhicules s’améliore, les prix restent élevés en raison de divers facteurs, notamment l’augmentation du prix des matières premières et la stratégie des constructeurs. Toutefois, avec l’évolution des technologies et une demande croissante, il est possible que les prix finissent par se stabiliser et rendre les voitures électriques plus accessibles à tous.