Les voitures électriques se lancent dans une course effrénée vers l’autonomie

Les voitures électriques se lancent dans une course effrénée vers l’autonomie

voiture électrique

Rouler sur de longues distances en voiture électrique sans se soucier de la recharge de la batterie est un défi auquel les constructeurs automobiles tentent de répondre. Cette problématique concerne particulièrement les conducteurs qui parcourent de grandes distances, notamment les flottes d’entreprise. Ainsi, les constructeurs se livrent une véritable course à l’autonomie, en particulier Peugeot.

Une autonomie adaptée à l’usage

Le nouveau SUV compact électrique E-3008 de Peugeot, qui sera commercialisé au printemps 2024, offre deux niveaux d’autonomie : 525 km et jusqu’à 700 km en cycle WLTP pour la version grande autonomie. “Atteindre 700 km est un seuil psychologique important pour les conducteurs qui effectuent de longs trajets, dans le but de minimiser le nombre d’arrêts de recharge”, explique Jérôme Micheron, directeur des produits Peugeot.

Dans cette logique, la concurrence est féroce avec de nombreux modèles revendiquant une autonomie de plus de 600 km en cycle WLTP, principalement dans leurs versions grande autonomie. C’est le cas de la nouvelle Renault Scenic E-Tech (620 km), de la future berline électrique Mercedes CLA (jusqu’à 750 km), de la nouvelle Tesla Model 3 (680 km), du nouveau SUV Kia EV5 (jusqu’à 720 km) et de la berline Volkswagen ID.7 (de 600 à 700 km).

“L’autonomie des voitures électriques dépend de la capacité énergétique de la batterie, qui est liée à sa taille. Peugeot a choisi d’utiliser une grande batterie d’une capacité de 98 kWh pour son SUV E-3008 version grande autonomie, tandis que d’autres constructeurs utilisent des batteries de 70 à 80 kWh pour leurs modèles”, explique Clément Le Roy, associé au cabinet conseil Wavestone, chargé de la transition énergétique.

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Réduire le temps de parcours

Une autre dimension de l’autonomie des voitures électriques est le temps de parcours, qui inclut le temps de recharge. Les constructeurs l’ont bien compris et cherchent à proposer des véhicules électriques qui se rechargent rapidement pour réduire le temps de trajet.

Ainsi, une deuxième course est engagée pour augmenter la puissance électrique acceptée par les batteries. “Notre SUV E-3008 est équipé d’une batterie qui peut se recharger de 20 à 80 % en trente minutes sur une borne de 160 kW, et en dix minutes pour récupérer 100 km d’autonomie”, illustre Jérôme Micheron. “En général, la batterie d’une voiture électrique passe de 50 à 80 % d’énergie en vingt à vingt-cinq minutes en se branchant sur des bornes de 100 à 150 kW”, ajoute Clément Le Roy.

Alors, quand atteindrons-nous les 1000 km d’autonomie visés par les constructeurs ? Mercedes a présenté début 2022 un prototype de bolide électrique capable théoriquement de parcourir cette distance sans recharge. Cependant, en pratique, cela nécessiterait une batterie très lourde de 150 kWh (près d’une tonne) et une puissance de recharge de 450 kWh en vingt minutes, ce que les bornes actuelles ne peuvent pas fournir.

La course à l’autonomie des voitures électriques est donc lancée, avec des constructeurs qui rivalisent d’ingéniosité pour répondre aux besoins des conducteurs et rendre la conduite électrique toujours plus pratique et accessible.