La montée en puissance des voitures électriques et hybrides sur le marché automobile pourrait se produire plus rapidement que prévu. Selon le cabinet de conseil en stratégie, le Boston Consulting Group (BCG), ces véhicules pourraient représenter la majorité des ventes dans les dix prochaines années.
Une évolution rapide du marché
Le BCG a récemment révisé à la hausse ses prévisions pour l’évolution des ventes de voitures électrifiées. Alors qu’en 2017, il prévoyait une part de 25% de véhicules électriques dans les ventes mondiales d’ici 2025 et près de 50% d’ici 2030, il estime désormais que ces chiffres seront dépassés. Selon les nouvelles prévisions du BCG, les voitures électriques représenteront un tiers du marché d’ici cinq ans et 51% des ventes dans les dix prochaines années.
18% de voitures électriques en 2030
En détail, la part des voitures électriques à batterie 100% devrait passer de 2% actuellement à 7% d’ici 2025, puis atteindre 18% d’ici 2030. Quant aux différents types de moteur hybride (rechargeable, non rechargeable, etc.), ils représenteront 33% du marché à cette date. En revanche, la part des voitures diesel devrait chuter de 12% à 4% dans les dix prochaines années, tandis que les voitures à essence passeront de 78% à 44% sur la même période.
Cette accélération de l’adoption des voitures électriques est déjà en cours puisque l’an dernier, 2,8 millions de voitures électriques et hybrides rechargeables ont été produites dans le monde, soit 800 000 de plus que les prévisions des experts il y a deux ans.
S’adapter aux normes plus strictes
Plusieurs facteurs contribuent à cette évolution. Tout d’abord, il y a un durcissement des normes d’émissions dans différentes régions du monde, particulièrement en Europe pour les émissions de CO2. Cela pousse les constructeurs automobiles à investir massivement pour améliorer leurs offres et la performance de leurs voitures électrifiées.
De plus, de plus en plus de villes décident de bannir progressivement les moteurs thermiques. Par exemple, à Barcelone, les véhicules diesel immatriculés avant 2006 et les véhicules essence immatriculés avant 2000 ne peuvent plus circuler depuis le début de l’année, sauf exceptions. Cette tendance encourage l’adoption de motorisations plus propres.
Une baisse des coûts plus rapide que prévue
En outre, bien que le prix d’achat d’une voiture électrique reste plus élevé, le coût global de possession (TCO) devrait diminuer plus rapidement que prévu par les experts du BCG il y a deux ans. Ces derniers prédisent désormais une forte baisse du prix des batteries, l’un des postes de coûts les plus importants. Le BCG estime que le coût d’un pack de batterie passera en dessous de 100 dollars par kWh d’ici 2030, alors qu’il était de 540 dollars en 2014. Certains observateurs et constructeurs, tels que VW et Tesla, prédisent même une baisse encore plus marquée.
Cette baisse du TCO devrait à elle seule stimuler le marché à partir de 2023. Cependant, avant cela, le soutien financier et non financier des pouvoirs publics restera essentiel pour favoriser l’accélération des ventes. Cela peut se traduire par des incitations à l’achat ou la possibilité d’utiliser des voies réservées en milieu urbain.
En conclusion, malgré les fluctuations du prix des carburants, la transition vers les voitures électriques semble inévitable. Si quelques obstacles demeurent, notamment le manque de bornes de recharge, le marché automobile est en passe de connaître une révolution majeure dans les années à venir.