Les voitures électriques : une réalité moins “verte” qu’il n’y paraît

Les voitures électriques : une réalité moins “verte” qu’il n’y paraît

La course à l’électrique est bel et bien lancée. Si les véhicules à essence ont encore de beaux jours devant eux, la disparition accélérée du diesel et le durcissement des réglementations en matière d’émissions de CO2 conduiront à une forte expansion des voitures hybrides, hybrides rechargeables et entièrement électriques. C’est l’un des principaux constats d’une étude publiée par le cabinet de conseil AlixPartners le jeudi 13 septembre. D’ici 2030, cette nouvelle génération de véhicules pourrait représenter près de 15 millions des ventes en Europe, sur un total de 23,2 millions. Dans le même temps, les ventes de véhicules diesel plafonneraient à 1,2 million de voitures.

Une intensification des efforts pour répondre aux normes

Alors que les normes d’émissions de CO2 pour les véhicules se durcissent, les constructeurs automobiles redoublent d’efforts. Dans cette course technologique, ils n’hésitent plus à se tourner vers de nouveaux acteurs : le nombre de partenariats conclus par les constructeurs dans ce domaine a augmenté de 126% entre 2016 et 2017. Au total, plus d’une centaine de collaborations ont vu le jour l’année dernière, encouragées par des géants tels que BMW, Daimler et Volkswagen.

Un lancement massif de nouveaux modèles à venir

Entre 2019 et 2022, plus de 200 modèles sont prévus d’être lancés. Dans le monde entier, les investissements tant attendus se multiplient : “255 milliards de dollars vont être investis dans le secteur de l’électrique au cours des huit prochaines années, par tous les acteurs concernés”, déclare Laurent Petitzon, d’AlixPartners. Cela représente dix fois plus que ce qui a été investi ces huit dernières années.

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Une dépendance forte à la Chine

Est-ce pour autant une bonne nouvelle ? Pas si simple. Du côté des industriels, si certains groupes se démarquent, tels que General Motors et Renault-Nissan-Mitsubishi, il est indéniable que les acteurs chinois se distinguent davantage, à l’image de BAIC et BYD, pour n’en citer que quelques-uns. Cette disparité est encore plus marquée lorsqu’on s’intéresse à l’élément clé des voitures électriques : la batterie.

Les industriels européens semblent mal partis pour contrer la domination chinoise dans ce domaine, qui représente environ 30% de la valeur ajoutée des véhicules électriques. La Chine représente 19% des 255 milliards de dollars qui seront investis dans l’électrique, contre seulement 5% pour l’Europe.

Une réalité environnementale plus nuancée

Quant à l’impact environnemental des voitures électriques, souvent présentées comme l’arme ultime pour réduire les émissions de CO2, le constat est mitigé : cela révèle davantage un déplacement de la pollution. “Si nous analysons les émissions sur l’ensemble du cycle de vie, la voiture électrique n’est pas forcément plus écologique que la voiture essence”, affirme Laurent Petitzon.

L’expert pointe du doigt la problématique de la nature des sources de production d’électricité et celle du recyclage des batteries, qui restent non résolues, avec en tête les métaux tels que le cobalt et le nickel. Les prix de ces matières premières flambent notamment en raison de l’essor de l’électrique. Le risque de pénurie menace après 2020, en particulier pour le cobalt qui est produit aux deux tiers en République démocratique du Congo. Cela entraînerait une hausse des coûts des batteries et, par conséquent, des véhicules électriques.

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Car électrique

En conclusion, bien que les voitures électriques semblent être la solution idéale pour réduire les émissions de CO2, leur véritable impact environnemental est plus complexe qu’il n’y paraît. Une réflexion approfondie sur les sources d’électricité et les défis liés au recyclage des batteries est nécessaire pour évaluer pleinement leur efficacité écologique.