L’électrification des véhicules transforme le paysage de la mobilité en France et en Europe, avec de grandes ambitions pour l’industrie automobile. D’ici 2035, les véhicules thermiques neufs seront interdits en Europe, au profit des voitures électriques, dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne.
Mais la question est : les voitures électriques sont-elles réellement plus propres que leurs homologues thermiques ? Pour répondre à cette question, examinons les chiffres…
Les avantages environnementaux des voitures électriques
La réduction des émissions de gaz à effet de serre
La consommation de pétrole dans notre flotte de véhicules entraîne une émission considérable de gaz à effet de serre (GES), représentant environ 35% des émissions totales de CO2 en France (20% pour les véhicules particuliers). De plus, chaque véhicule importé génère des GES tout au long du processus de fabrication, aggravant encore son bilan carbone.
Pour atteindre la neutralité carbone, il est nécessaire d’adopter d’autres modes de transport. Les constructeurs automobiles travaillent sur diverses solutions de propulsion “propres” pour le marché européen, notamment des voitures qui n’émettent aucun GES grâce à l’utilisation d’électricité et d’hydrogène comme carburants.
L’efficacité énergétique des voitures électriques
L’efficacité énergétique mesure le rapport entre la distance parcourue par une voiture et l’énergie dépensée pour y parvenir. Les voitures électriques sont plus efficaces sur le plan énergétique que les voitures thermiques.
Cependant, l’efficacité énergétique ne résoudra pas le problème si l’électricité utilisée n’est pas décarbonée. Peu importe l’efficacité énergétique d’un véhicule, si l’électricité consommée provient de sources polluantes, le problème persiste.
Les inconvénients environnementaux des voitures électriques
La production des batteries
L’impact environnemental des voitures électriques est souvent critiqué en raison de la production des batteries.
L’extraction des matériaux nécessaires à la fabrication des batteries lithium-ion, comme le nickel, le cobalt, le lithium et le manganèse, pose problème. Les réserves de ces métaux et terres rares se trouvent principalement dans des pays pauvres ou en développement, loin de chez nous.
Le recyclage des batteries en fin de vie est également un défi sur le plan industriel et environnemental. Bien que le recyclage puisse réduire l’impact environnemental, il est impossible de recycler l’intégralité de la batterie, ce qui entraîne le stockage de substances chimiques polluantes.
Malgré ces inconvénients, une batterie recyclée à 90% fait de la voiture électrique un véhicule propre.
Un mix énergétique en pleine transformation
La quantité d’énergie décarbonée dans le mix énergétique français est en constante augmentation grâce au développement des énergies renouvelables. C’est une bonne nouvelle, car une voiture électrique n’est réellement écologique que si l’électricité utilisée est bas carbone.
La France possède le mix énergétique le plus décarboné d’Europe, ce qui rend notre transition pertinente. Cependant, notre capacité de production d’électricité n’est pas illimitée. Plus le nombre de voitures électriques augmente, plus la demande en électricité croît, mettant le réseau sous tension.
Des solutions existent, mais elles sont coûteuses ou contraires à nos objectifs climatiques. Nos voisins européens, dont le mix énergétique présente un bilan carbone bien supérieur au nôtre, sont confrontés à un défi encore plus important.
Les défis à relever pour améliorer la propreté des voitures électriques
La recherche et développement de batteries plus propres est essentielle pour maximiser le potentiel écologique des voitures électriques. Les constructeurs doivent trouver le bon compromis entre poids, capacité de stockage, coût, durée de vie, facilité de recharge et empreinte environnementale. Des batteries plus performantes, moins gourmandes en ressources et plus faciles à recycler sont à l’étude.
Le développement des sources d’énergie renouvelable joue également un rôle clé. L’énergie solaire et l’énergie éolienne sont des solutions prometteuses pour décarboner notre mix énergétique. Par exemple, une voiture électrique chargée avec de l’énergie solaire émet beaucoup moins de CO2 qu’un modèle thermique.
En conclusion, les voitures électriques sont une solution écologique, à condition de décarboner notre système énergétique et de contrôler efficacement la chaîne d’approvisionnement des matériaux nécessaires à leur production. L’électrification de la mobilité individuelle doit être accompagnée d’autres mesures, comme l’utilisation des transports en commun ou du vélo dans les centres urbains, pour réduire davantage nos émissions de gaz à effet de serre.