Les voitures hybrides : des données trop flatteuses

Les voitures hybrides : des données trop flatteuses

De nos jours, les voitures hybrides sont souvent présentées comme la solution miracle pour l’industrie automobile, car elles sont plus respectueuses de l’environnement. En effet, les ventes de ces véhicules ont augmenté de 150 % en seulement un an. Parmi eux, ce sont les voitures hybrides rechargeables qui connaissent la plus forte progression avec une augmentation de 375 %. Ces modèles hybrides séduisent les acheteurs soucieux de l’environnement grâce à leur faible consommation annoncée. Les constructeurs n’hésitent pas à mettre en avant cet argument écologique, en affirmant que leurs voitures hybrides sont très économes en carburant.

Des données un peu trop optimistes

Depuis des années, les constructeurs automobiles mettent en avant la consommation de leurs véhicules ainsi que les émissions de CO2, responsables du réchauffement climatique. Pour le faire, ils se basent sur les mesures réalisées lors de l’homologation selon le protocole en vigueur. Depuis 2020, ce protocole est le WLTP (Worldwide Harmonized Light Duty Test Procedures), qui est censé être plus réaliste que l’ancien NEDC (New European Driving Cycle) utilisé depuis 1973 et qui n’était plus adapté aux voitures modernes, mieux équipées et plus puissantes. Bien que ce nouveau protocole se rapproche davantage de la réalité, il existe toujours des écarts entre les valeurs annoncées par les constructeurs et celles relevées dans la vie réelle. Les voitures hybrides ne font pas exception à la règle, et ce sont même les voitures hybrides rechargeables, supposément les plus respectueuses de l’environnement, qui affichent les écarts les plus importants.

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Les constructeurs tiennent compte de la partie électrique

Prenons l’exemple de Mercedes, qui annonce une consommation moyenne de seulement 0,7 litre aux 100 km et des émissions de CO2 de 18 g/km pour son modèle GLE 350 de EQ Power, un SUV imposant pesant plus de 2 600 kg. Le constructeur précise sur son site que depuis septembre 2018, les véhicules neufs sont homologués en Europe selon le protocole WLTP, plus réaliste que l’ancien protocole NEDC. Pourtant, nos propres mesures révèlent une consommation moyenne de 8,1 litres aux 100 km et des émissions de CO2 de 213 g/km !

Si les voitures hybrides rechargeables présentent autant d’écart, c’est parce que le protocole WLTP prend en compte la consommation d’énergie nulle lorsque la voiture est en mode électrique. Ainsi, avec une autonomie électrique d’environ 50 kilomètres, il n’est pas surprenant d’obtenir des consommations moyennes très faibles. C’est pourquoi, dans nos évaluations des voitures hybrides rechargeables, nous mesurons d’abord la consommation en mode hybride (sans jamais conduire en mode tout-électrique). Cette valeur, appelée “consommation moyenne de carburant”, correspond à la consommation réelle du moteur thermique. Ensuite, nous roulons uniquement en mode électrique pour mesurer la consommation d’électricité et l’autonomie. Enfin, nous annonçons la consommation pour les 100 premiers kilomètres, en supposant que l’on roule d’abord en mode tout-électrique jusqu’à ce que le moteur thermique prenne le relais.

Nos mesures sont donc beaucoup plus réalistes que celles annoncées dans les documents commerciaux des constructeurs et obtenues selon le protocole WLTP, qui n’a pas vraiment réussi à refléter la consommation et les émissions réelles des véhicules.

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