Les voitures hybrides particulièrement visées par les vols de catalyseurs

Les voitures hybrides particulièrement visées par les vols de catalyseurs

Ce jeudi 12 août 2021, un ressortissant géorgien a comparu devant le tribunal judiciaire de Versailles. Il avait été arrêté, à quelques kilomètres de là, au Chesnay-Rocquencourt. Un habitant avait constaté, dans la matinée du 10 août 2021, la disparition du catalyseur de sa Toyota Prius.

Dans la nuit suivante, Tengizi K. avait été vu par une patrouille du commissariat de Versailles, caché derrière une voiture. Avant de prendre ses jambes à son cou, il s’était débarrassé de gants en caoutchouc ainsi que d’une pince à chaîne permettant de découper les pots.

Il dit qu’il se grattait contre un arbre

Les fonctionnaires avaient constaté que ses vêtements étaient spécifiquement sales et abîmés dans le dos. Typique d’une personne habituée à se glisser sous les voitures. Pour se justifier, l’homme a expliqué qu’il s’était gratté contre un arbre. Un peu comme un ours. Les gants et l’outil ne lui appartiendraient pas. Pour justifier sa présence en pleine rue, à 4h45, il a soutenu qu’il regagnait Rennes (Ille-et-Vilaine) en stop. Et qu’un automobiliste l’avait déposé là. « Voilà, c’est aussi simple que ça. Je suis innocent. »

Ces paroles n’ont pas gagné le cœur du procureur de la République. « Monsieur fait bien partie de voleurs nourrissant des bandes très organisées. Des voleurs qui alimentent des enjeux financiers très importants. C’est pour cela que je demande 12 mois d’incarcération. »

Les juges ont tranché pour 8 mois de prison, s’inquiétant de la présence d’un complice en fuite qui pourrait encore opérer dans le secteur.

Cette affaire illustre un phénomène qui n’est pas nouveau mais qui a évolué. Depuis une dizaine d’années, les catalyseurs des pots d’échappement de nos voitures intéressent les voleurs. Ils contiennent des métaux précieux, comme le platine, le rhodium ou encore le palladium, dont les cours s’envolent en bourse.

Une liste des voitures concernées

Ces vols, qui avaient connu une accalmie, semblent reprendre de l’ampleur. Dans un rapport datant du début de mois de juillet 2021, la gendarmerie nationale s’inquiète de chiffres qui, pour le premier semestre de l’année, seraient deux fois supérieurs à l’année complète de 2020.

Dans ce même document, les militaires estiment que la région Auvergne Rhône-Alpes comptabilise près du tiers des vols. « Cela laisse présumer de l’existence d’une ou plusieurs organisations implantées autour de la région lyonnaise », analyse le rédacteur. En précisant que les malfrats sont le plus souvent originaires de Roumanie, de Lituanie, de Moldavie ou encore de Bulgarie.

Pourquoi l’hybride ?

Certains véhicules, à cause d’un accès plus facile, sont particulièrement visés par les découpeurs de catalyseurs. Les gendarmes ont fait ressortir plusieurs modèles : Renault Clio, Twingo ou Master : Citroën Xsara et Picasso ; Peugeot Partner et 206.

Dans ce même document, la gendarmerie alerte du nouvel engouement des malfrats pour les modèles Prius et Auris 2 de Toyota.

« 43 % des faits constatés les quatre premiers mois de l’année 2021 ont été commis en seule région Bretagne. Le phénomène prend de l’ampleur et commence à toucher d’autres régions. La raison est que les catalyseurs sont moins usés grâce à la motorisation hybride. »

Les petites mains qui opèrent gagneraient entre dix et cent euros par catalyseur pour alimenter le marché noir des métaux précieux. Neuf, un pot catalytique est estimé entre 1000 et 2 000 euros. Sans compter la main-d’œuvre pour l’installer.